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Forums Mille-Sabords.com _ Articles et Dossiers sur le monde naval _ Frégate de 12£ l'Hermione

Écrit par : Lazuli samedi 22 septembre 2018 à 12:45

Et hop ! C'est reparti pour une nav' smile.gif

Pour 2019 on vise la Manche. Après les grands ports, arsenal de Brest et Toulon, c'est au tour de Cherbourg.

27 avril 2019 : Départ de Rochefort -> La Pallice (avec une cale sèche dans le port de commerce plus fin de l'armement)
5-9 mai :Cherbourg
11-12 mai: Dieppe (à confirmer)
14-16 mai : Ouistreham
23-25 mai : Saint-Nazaire
4-6 juin : Rives-en-Seine
7-16 juin : Armada de Rouen

Puis le retour

https://www.hermione.com/actualites/2015/2018/2018/1682-2019-normandie-liberte.html

Écrit par : Lazuli samedi 03 novembre 2018 à 14:30

Officiellement inscrit pour le voyage 2019 !!!


Écrit par : Séné samedi 03 novembre 2018 à 15:19

Vous n'avez pas besoin d'un tireur canon?

Écrit par : Lazuli samedi 03 novembre 2018 à 17:50

On a un pro formé artificier pour le tir des canons smile.gif

Écrit par : Lazuli mardi 26 mars 2019 à 16:36

Pour ceux qui auraient le souhait de visiter l'Hermione pendant sa nav'.
Voici les dates retenues des escales :

Cherbourg (04-08/05)
Dieppe (10-13/05)
Ouistreham (14-17/05)
Saint Nazaire (23-25/05)
Nantes (25-28/05
Rouen (07-16/06)
Honfleur (17-19/06)
Brest (relève du 25/06)



smile.gif

Écrit par : <S639>AMAZONE mardi 26 mars 2019 à 18:23

J'espère qu'on te verra à la Télé.

Écrit par : Lazuli mardi 26 mars 2019 à 19:39

Boarf, rien d'obligatoire.
smile.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 04 avril 2019 à 06:50

Ca y est !!!! Elle est sortie cette nuit (3h30) de sa cale de Rochefort. Elle est pour le moment en passe d'entrer dans la rade du port de La Pallice/La Rochelle !!! Elle es passée dans l'axe de ma fenêtre il y a deux heures environs.

Plus que 20 jours à attendre........


Écrit par : Lazuli jeudi 04 avril 2019 à 08:05

Hop, hop, hop, on dépose les enfants à l'école et on fait un petit tour au port et clic, clac, l'Hermione est entrée dans le bassin !!!








Écrit par : InWieFern jeudi 04 avril 2019 à 08:28

A Nantes au mois de mai.

Écrit par : Lazuli jeudi 04 avril 2019 à 08:40

Oui, la frégate sera à Nantes et Saint-Nazaire pour la fête de Débord de Loire du 23 au 27 mai.
smile.gif

Écrit par : Lazuli dimanche 07 avril 2019 à 15:13

L'Hermione en cale sèche au port de commerce de La Pallice/La Rochelle.
Allez, on prend des brosses et on frotte !!!



smile.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 11 avril 2019 à 19:08

Allez hop, première vidéo de la nav' 2019 !

https://youtu.be/SAE-8_mAKBU

Écrit par : dudule jeudi 11 avril 2019 à 19:14

bien.gif bien.gif bien.gif

Écrit par : Séné jeudi 11 avril 2019 à 19:48

Belle bête!

Écrit par : Lazuli mardi 23 avril 2019 à 09:51

À dans quinze jours mille milliard de mille sabords chris.gif


Écrit par : Séné mardi 23 avril 2019 à 17:02

hello.gif

Écrit par : <S639>AMAZONE mardi 23 avril 2019 à 18:49

Salut La Zuzule

Tu pars à Nantes ?

Écrit par : Lazuli mardi 23 avril 2019 à 21:19

Yo ! J'ai du réseau à bord !
Non, pas à Nantes, je fais La Rochelle/Cherbourg.



 

Écrit par : Lazuli mercredi 08 mai 2019 à 21:51

Lors du passage du Raz de Sein.


Écrit par : Lazuli jeudi 09 mai 2019 à 13:51

Votre dévoué à la manœuvre !

Sur le bras de grand-vergue.
Je hale devant le clan (réa)



Et je pèse pour tenir la tension le temps que l'on tourne le bras au taquet derrière moi ! Là tu as intérêt à ne pas y laisser les doigts, sinon...



Écrit par : Séné jeudi 09 mai 2019 à 14:30

Citation (Lazuli @ jeudi 09 mai 2019 à 14:51) *
Là tu as intérêt à ne pas y laisser les doigts, sinon...


Sinon, plus d'doigts, plus d'chocolat!

Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 00:21

raz de saint tongue.gif ou comme les roches Douvres, bonne vagues ,bon vent et bonne mer cool.gif
moi la dernière a la voile mer baltique ,sympas aussi smile.gif 4 mois sur un clipper en 1987
sympas de naviguer sur de grand voiliers, perso passage du PPV ,C1NM et OM2 sleep.gif

Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 00:39

quand je veux savoir ou mes frères naviguent en temps réel ou mon fiston.
https://www.marinetraffic.com/fr/ais/home/centerx:-4.2/centery:46.8/zoom:7

Écrit par : Séné vendredi 10 mai 2019 à 06:11

Intéressant le lien que tu donnes, les voies empruntées sont immédiatement identifiables. Ainsi que les zones où ça bouchonne un peu wink.gif détroit de Malacca, Suez, golfe persique, etc...

Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 09:19

en cliquant sur le navire qui t’intéresse tu connais sa route passée , sa destination etc etc
wink.gif

Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 15:03

Ah la veille le nez dans la plume ! 4 à 5 mètres de creux, départ de La Pallice.

C'est moi au milieu, et j'en prends de temps en temps... Vive le Cotten chris.gif


Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 15:08

Instant de gloire pour le Bidou du bord (tout juste 18 ans) smile.gif


Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 15:09

l'ancien le tout jaune ,ici ont reconnait les touristes un grain et que des poussins laugh.gif la coop fait fortune smile.gif

Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 15:11

Râtelier du grand mât, mais qui concerne le mât de misaine et artimon. Ce sont les bras des vergues.


Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 15:15

jolie barque et de quoi faire pour les lamaneurs smile.gif les canons pas de freins de recul planté sur le pont question.gif un tir il part direct sur l'autre bordée surtout avec du 12 livres voir du 14 ?? chris.gif

Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 15:16

Citation (kingcharle @ vendredi 10 mai 2019 à 16:09) *
l'ancien le tout jaune ,ici ont reconnait les touristes un grain et que des poussins laugh.gif la coop fait fortune smile.gif


On a bien les Cotten jaune dans la dotation ! Il y a que ça de vrai !!


Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 15:20

pas mal cela aussi

Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 15:23

en 1984 ont a abandonné le jaune maintenant cotten fait de très bonnes choses pour les marin dons la VFI que je porte toujours quand je sort en mer ou je gilet auto gonflable mellow.gif

la c'est du bizutage mode terre neuve 1920 les cirés ;-)

Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 15:29

enfin je te souhaite a toi et toute ta bordée de passer de bon moments ,inoubliable smile.gif


Écrit par : dudule vendredi 10 mai 2019 à 15:30




ps: Lazuli édites et commentes ta bande son.

********

Un gros merci l'ami !!!!! C'est juste parfait smile.gif

Le son est celui pris depuis ma bannette dans le faux pont. Dans le roulis la structure bouge dans tout les sens et fait beaucoup de bruit. Dans les 4/5 mètres de creux on peut voir les différentes pièces de bois bouger. C'est plutôt impressionnant !

On distingue bien le roulis dans la vidéo, ça craque dans un sens puis dans l'autre.
Ce qui est rigolo c'est que parfois il y a des pauses. Le bateau ne bouge plus, comme s'il était posé ! Ça dure quelques petites secondes puis le balle recommence. Au début c'est hyper emmerdant, ça empêche de dormir, puis dans le temps, tu es tellement fatigué que ça ne s’entend plus.

Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 15:41

et oui cela vie un bateau en bois biggrin.gif

Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 16:45

Citation (kingcharle @ vendredi 10 mai 2019 à 16:20) *
pas mal cela aussi


NON, c'est Anglais... laugh.gif

Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 16:48

the victory a nelson ph34r.gif

Écrit par : kingcharle vendredi 10 mai 2019 à 16:49

étonnant que que tu ne joue pas a naval action dry.gif

Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 16:55

Citation (kingcharle @ vendredi 10 mai 2019 à 16:15) *
jolie barque et de quoi faire pour les lamaneurs smile.gif les canons pas de freins de recul planté sur le pont question.gif un tir il part direct sur l'autre bordée surtout avec du 12 livres voir du 14 ?? chris.gif


Alors, petite précision.

Il n'y a pas de "frein" sur un canon. On trouve une brague qui sert à retenir le recul du canon, deux palans de mise en batterie de chaque bord et un palan de retrait.

Sur l'Hermione, on ne gréé pas le palan de retrait pour ne pas encombrer le passage pour les manœuvres. Le bateau est terriblement accidentogène pour ne pas en rajouter, surtout la nuit !

Par contre, la brague et les palans de mise en batterie y sont !!! On saisi les canons en mer pour qu'ils reste à poste en batterie. Toutes les heures (24/24h) il y a une ronde de sécurité et toutes les saisis des canons sont visitées. Au moindre doute, c'est signalé et repris si besoin.

Avant la sortie de la forme à Rochefort j'ai fait la saisi d'un canon de 12£.






En France il n'y a pas de calibre de 14£. Les calibres sont de 2, 4, 6, 8, 12, 18, 24, 36£. Sur une frégate de 12 des années 1780 on trouve du 6£ sur les gaillards et du 12 en batterie.

Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 16:58

Citation (kingcharle @ vendredi 10 mai 2019 à 17:49) *
étonnant que que tu ne joue pas a naval action dry.gif


Non, rien d'étonnant. Je n'ai pas le PC pour... Et puis le jeu ne m’intéresse pas car ce n'est pas de la simulation. Mais il reste le plus beau jamais sortie !
Mais j'ai pas mal aidé les Devs sur les questions techniques et historiques.

Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 17:11

Citation (kingcharle @ vendredi 10 mai 2019 à 17:48) *
the victory a nelson ph34r.gif


M'en fout ! De toute façon on lui a tiré dessus dans le Solent. L'a qu'a bien se tenir. (L'Anglais n'a pas aimé du reste... Nous si laugh.gif )

Écrit par : dudule vendredi 10 mai 2019 à 17:48

Lazuzu, est ce que je peux récupérer ton commentaire pour illustrer le truc sur youtube ?

Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 18:10

Bien sûr !

Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 21:55





Écrit par : Lazuli vendredi 10 mai 2019 à 21:57





Écrit par : Lazuli lundi 13 mai 2019 à 10:55








Écrit par : <S639>AMAZONE lundi 13 mai 2019 à 11:21

Maintenant, je peux affirmer que je connais quelqu'un de haut placé !!!

Écrit par : Gibus lundi 13 mai 2019 à 14:51

Il faudrait me payer cher pour grimper là-haut ! ohmy.gif

Écrit par : Lazuli mardi 14 mai 2019 à 09:15

Mais non, mais non, c'est l'inverse. Il faut payer pour y aller !

Un marin soucieux du travail bien fait laugh.gif


Écrit par : Séné mardi 14 mai 2019 à 09:30

Votre coupe n'est pas très règlementaire matelot wink.gif !

Écrit par : Lazuli mardi 14 mai 2019 à 09:52

bôarf... Le future deuxième commandant de l'Hermione (actuellement commandant du Belem) a-t-il la coupe "mentonale" réglementaire ? laugh.gif laugh.gif


Écrit par : Lazuli mardi 14 mai 2019 à 13:12

Magnifiques photos de Ronan Follic (photographe pro) lors du passage du Raz de Sein !!!
https://www.facebook.com/pg/RonanFollicphotographies/photos/?tab=album&album_id=2908528295854630





Écrit par : NEPTUNE6 mercredi 15 mai 2019 à 09:27

Magnifique ..!

Merci du partage

Patou

Écrit par : <S639>AMAZONE mercredi 15 mai 2019 à 19:14

Oh, oui ! Magnifique ... C'était beau la "Royale".

Pour le Cdt en second ... sûrement un ancien sapeur de la Légion.

Écrit par : Lazuli mercredi 15 mai 2019 à 19:57

Il n'est pas cdt en second mais bien un nouveau cdt pour l'Hermione.
Il faut regarder mais je ne suis même pas sûr qu'il sort de la Légion, mais c'est vrai qu'il en a la tête !

Ouais, la Royale smile.gif J'adore !

Écrit par : Lazuli mercredi 15 mai 2019 à 20:14

davy-croket.gif

https://youtu.be/cp_CeQAzqH0

Écrit par : DSM jeudi 16 mai 2019 à 08:15

Citation (Lazuli @ mercredi 15 mai 2019 à 20:14) *
davy-croket.gif

https://youtu.be/cp_CeQAzqH0


J'en explose de joie, merci. smile.gif smile.gif

Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 16 mai 2019 à 10:09

Ha oui c'est la fifille canon à 10 coups dans la passe ..!

Écrit par : Lazuli jeudi 16 mai 2019 à 12:07

L'arrivé à Cherbourg, les officiers en tenue historique smile.gif


Écrit par : Lazuli jeudi 16 mai 2019 à 13:00

La goélette l'Étoile de la marine nationale et l'Hermione en route pour Cherbourg.






Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 16 mai 2019 à 14:18

tes images me mettent au grand largue wub.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 16 mai 2019 à 15:58

Merci smile.gif

Sur le LEG 01 (celui que j'ai fais), nous avons embarqués deux journalistes de France 3 Normandie.
Voici les épisodes, ils sont court et il manque le n°4... Je le posterai dès son apparition !

C'est furtif mais on me croise de temps en temps hello.gif

Épisode 1
https://youtu.be/KCpGchQLR_0

Épisode 2
https://youtu.be/hQ7UnO9q5IY

Épisode 3
https://youtu.be/gkSpbMSFm7w

Épisode 5
https://youtu.be/BSyuroXPtBk

Écrit par : <S639>AMAZONE jeudi 16 mai 2019 à 16:58

Citation (Lazuli @ jeudi 16 mai 2019 à 14:00) *
La goélette l'Étoile de la marine nationale et l'Hermione en route pour Cherbourg.




Très belle prise, Bravo au photoman !!!

Écrit par : Lazuli lundi 20 mai 2019 à 11:46

Citation (Lazuli @ jeudi 16 mai 2019 à 16:58) *
Merci smile.gif

Sur le LEG 01 (celui que j'ai fais), nous avons embarqués deux journalistes de France 3 Normandie.
Voici les épisodes, ils sont court et il manque le n°4... Je le posterai dès son apparition !

C'est furtif mais on me croise de temps en temps hello.gif

Épisode 1
https://youtu.be/KCpGchQLR_0

Épisode 2
https://youtu.be/hQ7UnO9q5IY

Épisode 3
https://youtu.be/gkSpbMSFm7w

Épisode 5
https://youtu.be/BSyuroXPtBk


Épisode n°4 manquant.
En tout fin de vidéo, sur les dernières secondes, le type en rouge, c'est moi.

https://www.youtube.com/watch?v=G7-rVBg0Qwo

Écrit par : Lazuli lundi 20 mai 2019 à 16:45

Il y a quelques jours, l'Hermione sous les couleurs du 75e anniversaire du Débarquement.

Pavillons Américain, Canadien, Anglais et Français haut et clair !

https://youtu.be/UglkAENPTQI

Écrit par : Lazuli mercredi 22 mai 2019 à 16:51

wacko.gif

https://youtu.be/5GqsvSkfpN8

Écrit par : Lazuli jeudi 23 mai 2019 à 09:53

Après le vomi, la récompense !

Posté ce matin par l'asso:

[...] La veille, l'équipage a profité de son mouillage devant Hoedic pour effectuer un débarquement 18e ![...]






Franchement, c'est bien le commandant ça !!! Toujours partant pour ce la jouer 18e !
ça a dû être une très bonne journée ! Il va certainement y a avoir une vidéo.

Mieux qu'un film, la réalité !!!

Écrit par : Lazuli jeudi 23 mai 2019 à 11:12

Vidéo d'Hervé Thomas sur le passage de l'Hermione dans le Raz de Sein.
Très belle vidéo !!!

https://www.youtube.com/watch?v=bEgYiE0fs2w&feature=youtu.be

Écrit par : Séné jeudi 23 mai 2019 à 11:55

La Royale, j'ai l'impression que c'est un peu comme partout ailleurs: il y a ceux qui commandent et ... les exécutants wink.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 23 mai 2019 à 11:57

Au oui !!! Mais il ne faut pas s'y méprendre, il n'est pas rare de voir un officier non de quart donner la main aux bouts, voir même monter ! Ils sont tous passés gabiers avant d'être officiers.
smile.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 23 mai 2019 à 19:53

Présentation des personnels du bord, un instant T, car ça tourne.

https://youtu.be/3G-Kh4Yab3c

Écrit par : Lazuli samedi 25 mai 2019 à 09:01

Interview du commandant.
"C'est Versailles qui se déplace", bien vu !

https://youtu.be/H0aGip-WPlM

Écrit par : UBU53 samedi 25 mai 2019 à 09:50

Grimpe mon gars sweatingbullets.gif


 

Écrit par : Lazuli samedi 25 mai 2019 à 12:30

Vu de près et en vrai ce n'est pas la même hauteur que sur des photos hein ?

Tu es monté à bord ?
smile.gif

Écrit par : UBU53 samedi 25 mai 2019 à 15:55

Non , en fait je devais être parti sur la Méditerranée , mais j'ai dû rester et plus de place..
sad.gif

Écrit par : Lazuli samedi 25 mai 2019 à 16:00

A Nantes peut-être !
Je ne pouvais pas venir. Sinon je t'aurai fait la visite.

Écrit par : Lazuli lundi 27 mai 2019 à 16:03

Trop top !

https://youtu.be/UgUGb_lDzjQ

Écrit par : Lazuli mardi 04 juin 2019 à 16:45

Le grand hunier !! sweatingbullets.gif


Écrit par : <S639>AMAZONE mardi 04 juin 2019 à 18:29

Belle image, très artistique !

C'est toi qui la prise ?

Écrit par : Lazuli mardi 04 juin 2019 à 19:50

Non, c'est un cliché prit hors du bord, trouvé sur la toile.

Curieusement, je n'ai jamais vu la frégate sous voile... uniquement au moteur ou alors j'étais à bord. J'aimerais la voir et la photographier sous voiles, mais ce n'est pas encore d'actualité !

Là c'est de moi (nav' 2019) :








Écrit par : NEPTUNE6 mardi 04 juin 2019 à 23:31

Nous on va l'avoir dans P3D v 4.5 faite par Pascal Dumat .... wub.gif

en cours d'achèvement ... photo prise sur l'établi de création ...

https://postimages.org/

Écrit par : L'Apache vendredi 07 juin 2019 à 22:52

Arrivée à Rouen, filmée par l'ami d'un ami d'un ami, que du coup je ne connais pas smile.gif

https://www.youtube.com/watch?time_continue=6&v=6G57aLTeS4U


Écrit par : Lazuli samedi 08 juin 2019 à 08:55

Ah cool !

Pour ne pas passer inaperçu face aux clippers géants, on a des cannons pour faire du bruit et de la fumée !
Tara-la la la laireuuuuuu : lol:

Écrit par : Lazuli dimanche 23 juin 2019 à 16:17

Une belle vue atypique depuis le mât d'artimon !


Écrit par : NEPTUNE6 lundi 24 juin 2019 à 08:50

jolie la vue plongeante ..

merci de ces belles prises

Écrit par : Lazuli lundi 24 juin 2019 à 09:55

Notre passage dans le Solent !!!!!
J'en suis fier chris.gif

En panne au grand hunier, le pilote vient d'arriver à bord



C'est partie !!! A établir la misaine !!!




Boum, boum, boum, vilain Anglais laugh.gif



Écrit par : Lazuli vendredi 05 juillet 2019 à 19:40

smile.gif

https://youtu.be/PRc-b95MogA

Écrit par : NEPTUNE6 vendredi 05 juillet 2019 à 21:09

Salut Lazuli
on s'emmerde moins avec nos bateaux modernes quand même .. sur le mien j'avais installé l'enrouleur de génois ....

Mais bon le trip doit être palpitant , et tu dois bien dormir dans ta bannette après toutes ces manoeuvres ... chris.gif

Écrit par : Lazuli vendredi 05 juillet 2019 à 21:46

Ben vi, mais c'est le but rechercher ! Naviguation à la 18ème, pas d'enrouleur, pas de winch (il y en a un en fait, mais pour l'homme à la mer), pas d'assistance électrique, des voile de un kilo au mètre carré sec (!!!), 2000 m2 de voilure ! Un équipage de seulement 80 personnes (230 en 1780).

Bref, ouais... On aime s'emmerder laugh.gif et oui, on dort plutôt bien, sans oublier la bouffe hein !!!

Écrit par : NEPTUNE6 samedi 06 juillet 2019 à 02:12

Citation (Lazuli @ vendredi 05 juillet 2019 à 22:46) *
Ben vi, mais c'est le but rechercher ! Naviguation à la 18ème, pas d'enrouleur, pas de winch (il y en a un en fait, mais pour l'homme à la mer), pas d'assistance électrique, des voile de un kilo au mètre carré sec (!!!), 2000 m2 de voilure ! Un équipage de seulement 80 personnes (230 en 1780).

Bref, ouais... On aime s'emmerder laugh.gif et oui, on dort plutôt bien, sans oublier la bouffe hein !!!


Bien à toi Super ... !

Écrit par : L'Apache samedi 06 juillet 2019 à 23:27

'sont un peu rouillés tes clinfocs, misaines et petits huniers. 'sont en acier trempé ? 3d-capitaine.gif

Écrit par : Lazuli dimanche 07 juillet 2019 à 08:57

Pas de clin-foc sur ce canot. Il y a trois focs. Le grand, le conte-foc et le petit. On n'utilise pas le congré-foc, seul le grand et le petit nous suffisent.

Les voiles sont en lin, d'où le grammage important, quasi un kilo au m2. Les traces de "rouille", c'est en fait les traces de goudron (naturel) des cordages ! smile.gif

Écrit par : Lazuli mercredi 10 juillet 2019 à 17:57

Tout à une fin, mais c'est pour mieux repartir !

https://youtu.be/SAUN_zYJT5c

Écrit par : DSM mercredi 10 juillet 2019 à 18:55

Citation (Lazuli @ mercredi 10 juillet 2019 à 17:57) *
Tout à une fin, mais c'est pour mieux repartir !

https://youtu.be/SAUN_zYJT5c


Merci pour ces belles images.

Écrit par : Lazuli jeudi 11 juillet 2019 à 10:27

Je t'en pris smile.gif

Écrit par : L'Apache samedi 13 juillet 2019 à 21:28

Tout ce beau monde impressionnant était à Rouen !! smile.gif

https://www.youtube.com/watch?v=ScGpnOtT1_E

Belle scène sur la Seine

Écrit par : DSM dimanche 14 juillet 2019 à 07:44

Citation (L'Apache @ samedi 13 juillet 2019 à 21:28) *
Tout ce beau monde impressionnant était à Rouen !! smile.gif

https://www.youtube.com/watch?v=ScGpnOtT1_E

Belle scène sur la Seine


Merci pour ce lien qui mène à d'autres tout aussi intéressants.
Particulièrement le défilé bon enfant des marins du style :
" deux par deux en file indienne et le reste en foule " laugh.gif



Écrit par : DSM dimanche 14 juillet 2019 à 07:44

Citation (L'Apache @ samedi 13 juillet 2019 à 21:28) *
Tout ce beau monde impressionnant était à Rouen !! smile.gif

https://www.youtube.com/watch?v=ScGpnOtT1_E

Belle scène sur la Seine


Merci pour ce lien qui mène à d'autres tout aussi intéressants.
Particulièrement le défilé bon enfant des marins du style :
" deux par deux en file indienne et le reste en foule " laugh.gif



Écrit par : NEPTUNE6 dimanche 14 juillet 2019 à 09:32

La voile en vieux gréements en France est quand même bien représentée ... manque le Renard de Surcouf ...

Patou

Écrit par : Lazuli dimanche 14 juillet 2019 à 09:55

En France, nous avons une très belle flotte de vieux gréments.

Toutes les côtes (Méditerranéenne, Atlantique, Manche, Caraïbe et Polynésie) sont remplies (plus ou moins) de bateaux en bois et de vielles voiles. Il suffit de faire le rassemblement du golfe du Morbihan pour s'en convaincre.

On ne le voit pas forcément mais la culture maritime en France est très importante.

De plus on a aussi une belle représentation de "grands voiliers" en la présence du Belem (navire de commerce en fer construit à la fin du XIXe), l'Hermione (frégate de 12 livres de balles, réplique coque bois) et le Marité (terre-neuviers en bois Français construit en 1922).

La liste est grande ! On y trouve aussi, pour les plus grands, l'Étoile du Roy (pâle réplique d'une frégate pour le tournage Hornblower, coque composite), le Français, recensement acquis (construit en 1948 pour ravitailler les colonies Danoises, coque bois), le Renard, cotre à hunier (réplique coque bois).

En plus petits, il y a l'Étoile et la Belle-Poule, le Mutin de la Marine Nationale, la Grande Hermine aussi. La Recouvrance, les deux bisquines (la Cancalaise et la Granvillaise), ou encore le dundee thonier la Biche, et une multitude de plus petits bateaux !

Écrit par : Lazuli mercredi 17 juillet 2019 à 16:25

Lazuli, au mouillage entre La Rochelle et l'île de Ré avant le 1er LEG du voyage Normandie 2019.
chris.gif






 

Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 18 juillet 2019 à 07:49

Citation (Lazuli @ mercredi 17 juillet 2019 à 17:25) *
Lazuli, au mouillage entre La Rochelle et l'île de Ré avant le 1er LEG du voyage Normandie 2019.
chris.gif





Haaaaa ..! le vieux gréement que voila au grand largue en plus wub.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 18 juillet 2019 à 12:00

smile.gif

La météo était un peu... moche ! Un petit force 7, ça ne se voit pas car on est très abrité au mouillage. Mais dehors ça bastonne un peu. J'ai un lycra, un T-shirt, deux polaires et le top de quart... On se prend de gros grains et de belles éclaircies ! Et le bateau roule beaucoup avec son fardage.





Écrit par : Lazuli samedi 03 août 2019 à 14:33


Écrit par : NEPTUNE6 samedi 03 août 2019 à 14:38

après le coup de vent le coup derrière la pétole quoi ...!

belle tof ..

Écrit par : Lazuli mardi 06 août 2019 à 18:28








Écrit par : NEPTUNE6 mercredi 07 août 2019 à 08:09

La der c'est pris à partir d'un drone ??

Écrit par : DSM mercredi 07 août 2019 à 08:43

Images magnifiques, wub.gif wub.gif merci.

Écrit par : Lazuli mercredi 07 août 2019 à 08:44

Bien des photos sont prisent pas drones privés Et une grande partie des photos postées proviennent du Net. Ceci-dit, cette année le Mediaman du bord avait un drone lui aussi. Les photos de l’association Hermione-La Fayette sont signées.
smile.gif

Écrit par : InWieFern mercredi 07 août 2019 à 15:16

Citation (Lazuli @ mercredi 07 ao?t 2019 à 09:44) *
Bien des photos sont prisent pas dromes privés Et une grande partie des photos postées proviennent du Net. Ceci-dit, cette année le Mediaman du bord avait un drone lui aussi. Les photos de l’association Hermione-La Fayette sont signées.
smile.gif

Merci beaucoup Lazuli!
wink.gif

Écrit par : Lazuli vendredi 23 août 2019 à 10:18

Originale




Version 1780 avec les pavillon royal et les moustiques en moins








Écrit par : DSM vendredi 23 août 2019 à 10:58

Merci, les images sont toujours aussi belles. wub.gif

Écrit par : motrius vendredi 23 août 2019 à 17:00

Inlassable ces images !!! smile.gif

Écrit par : NEPTUNE6 vendredi 23 août 2019 à 17:26

L'hermione en gohst pas mal ...

Écrit par : Lazuli dimanche 25 août 2019 à 14:22

https://youtu.be/Q6cDd7LdELU

Avec ces conditions, après ce genre d'exercice on est généralement un peu fatigué...

Écrit par : NEPTUNE6 dimanche 25 août 2019 à 18:34

Bien bien ..!

Écrit par : Lazuli dimanche 08 septembre 2019 à 13:46

Avec 25/30 nds de vent, sous voiles majeurs. 8/10 nds de route fond.
Méditerranée 2018.

Trois ris dans les huniers, deux dans le perroquet de fougue, au grand largue.


Écrit par : DSM dimanche 08 septembre 2019 à 16:59

Merci, attention aux radars rolleyes.gif

Écrit par : Lazuli dimanche 08 septembre 2019 à 17:53

On a un radar posté dans la hune de misaine. Dès que l'on doit travailler dans la hune on le coupe. Le temps de serrer la voile ou autres chose. Faut dire que ça crame les valseuses ce truc...

Écrit par : NEPTUNE6 dimanche 08 septembre 2019 à 18:13

La configuration voile sur la tof MED . autant de toile vers l'avant plutôt que sur l'artimon . un voilier quel qu’il soit a tendance à s'enfoncer sur l'avant au grand largue .... ?

Une explication pit'être ..!

Écrit par : DSM dimanche 08 septembre 2019 à 18:47

Citation (Lazuli @ dimanche 08 septembre 2019 à 17:53) *
On a un radar posté dans la hune de misaine. Dès que l'on doit travailler dans la hune on le coupe. Le temps de serrer la voile ou autres chose. Faut dire que ça crame les valseuses ce truc...


Je faisais référence à ceux qui ont été cramés au bord des routes.

Écrit par : Lazuli dimanche 08 septembre 2019 à 19:51

Ah vi tongue.gif

Écrit par : Lazuli dimanche 08 septembre 2019 à 20:55

Citation (NEPTUNE6 @ dimanche 08 septembre 2019 à 19:13) *
La configuration voile sur la tof MED . autant de toile vers l'avant plutôt que sur l'artimon . un voilier quel qu’il soit a tendance à s'enfoncer sur l'avant au grand largue .... ?

Une explication pit'être ..!


J'aime ces questions ! Si tu en a d'autres, n'hésite pas smile.gif

Pour ce qui est d'enfourner. On n'est pas du tout sur le même type d'étrave que les bâteaux modernes. L'étrave d'une frégate de ce type est très ronde, et donc pousse beaucoup l'eau. Bien, bien plus que l'étrave d'un Belem par exemple. Ça n'empêche pas d'avoir le nez dans la plume par forte houle ! Mais il y a une grande poussée d'eau par l'étrave. Donc on enfourne pas comme ça.

Pour le plan de voilure. En fait c'est conditionné et par le vent (force) et par l'allure (angle). Tu t'en doute bien sûr !
En gros, plus tu viens au portant (vent arrière) moins tu "chargeras" l'arrière. L'artimon est un vrai gouvernail et un barrage aux autres mâts !

Donc si trop de vent dans l'artimon, la barre devient très compliquée à gérer et pourrait vraiment empêcher de tenir la route ordonnée. Et le ris te du départ au tas n'est pas négligeable non plus.

On fait donc porter les plus possible les voiles de l'avant pour "tirer" le canot et lui donner de la gouverne.
Pour le grand largue, plus on s'éloigne du portant moins c'est vrai, mais plus on s'en rapproche, plus c'est vrai !

Tu remarqueras aussi de l'absence des voiles d'étais, non établies sur du grand largue.

Maintenant, la météo peut faire qu'il y est des variantes ! Et sur un vent modéré on peut porter plus de toilé sur l'artimon.
Dans certain cas, on porte des bonnettes sur le mât de misaine, si l'on est proche du portant on peu aussi lever le lof de la grand-voile au vent, etc...

Il y a de grandes généralités, mais c'est à l'instant T que l'on voit ce que l'on doit faire.

Dans le cas de la photo, rien de choquant, il y a 25/30 nds de vent (quelque chose comme "grand frais de vent"), on fait route du genre "trois ou quatre quart du vent arrière" (on est dans le secteur du grand largue), il y a du vent, on prend des ris.

smile.gif

Écrit par : Lazuli lundi 16 septembre 2019 à 22:41

L'Hermione en panne smile.gif


Écrit par : NEPTUNE6 mardi 17 septembre 2019 à 01:27

cela arrive la pétole, même en panne urge ...

Écrit par : L'Apache mardi 17 septembre 2019 à 11:52

Citation (Lazuli @ dimanche 08 septembre 2019 à 21:55) *
Citation (NEPTUNE6 @ dimanche 08 septembre 2019 à 19:13) *
La configuration voile sur la tof MED . autant de toile vers l'avant plutôt que sur l'artimon . un voilier quel qu’il soit a tendance à s'enfoncer sur l'avant au grand largue .... ?

Une explication pit'être ..!


J'aime ces questions ! Si tu en a d'autres, n'hésite pas smile.gif

Pour ce qui est d'enfourner. On n'est pas du tout sur le même type d'étrave que les bâteaux modernes. L'étrave d'une frégate de ce type est très ronde, et donc pousse beaucoup l'eau. Bien, bien plus que l'étrave d'un Belem par exemple. Ça n'empêche pas d'avoir le nez dans la plume par forte houle ! Mais il y a une grande poussée d'eau par l'étrave. Donc on enfourne pas comme ça.

Pour le plan de voilure. En fait c'est conditionné et par le vent (force) et par l'allure (angle). Tu t'en doute bien sûr !
En gros, plus tu viens au portant (vent arrière) moins tu "chargeras" l'arrière. L'artimon est un vrai gouvernail et un barrage aux autres mâts !

Donc si trop de vent dans l'artimon, la barre devient très compliquée à gérer et pourrait vraiment empêcher de tenir la route ordonnée. Et le ris te du départ au tas n'est pas négligeable non plus.

On fait donc porter les plus possible les voiles de l'avant pour "tirer" le canot et lui donner de la gouverne.
Pour le grand largue, plus on s'éloigne du portant moins c'est vrai, mais plus on s'en rapproche, plus c'est vrai !

Tu remarqueras aussi de l'absence des voiles d'étais, non établies sur du grand largue.

Maintenant, la météo peut faire qu'il y est des variantes ! Et sur un vent modéré on peut porter plus de toilé sur l'artimon.
Dans certain cas, on porte des bonnettes sur le mât de misaine, si l'on est proche du portant on peu aussi lever le lof de la grand-voile au vent, etc...

Il y a de grandes généralités, mais c'est à l'instant T que l'on voit ce que l'on doit faire.

Dans le cas de la photo, rien de choquant, il y a 25/30 nds de vent (quelque chose comme "grand frais de vent"), on fait route du genre "trois ou quatre quart du vent arrière" (on est dans le secteur du grand largue), il y a du vent, on prend des ris.

smile.gif


Z'êtes au spi au portant quoi biggrin.gif

Écrit par : Lazuli mardi 17 septembre 2019 à 20:53

Un peu oui laugh.gif
Et encore, nous n'avons pas de bonnettes !!!

Écrit par : DSM mardi 17 septembre 2019 à 20:57

C'est le moment de mettre les punis dans le canot et qu'ils tirent le bateau (j'ai vu ça dans un film, mais est-ce vrai ?)

Écrit par : Lazuli mardi 17 septembre 2019 à 21:32

Totalement vrai ! Mais tous le monde y va. Sinon ça ferait beaucoup de punis.
Souvant, par laquelle de vent, on remorque le bâtiment. Généralement pour emprunter un chenal, pour trouver un mouillage, pour se dégager d'une côté ou d'un haut fond s'approchant par dérive.

Mais aussi pour se tirer d'une chasse ennemi, ou encore s'abriter sur un haut fond, etc...

La photo du dessus ne fait pas forcement état d'un manque de vent ! Être en panne est le moyen de casser l'erre du navire par opposition des voiles. Donc si on met en panne, c'est qu'il y a du vent. Là, il y a peu de vent, mais il y en a.
smile.gif

Écrit par : L'Apache mardi 17 septembre 2019 à 22:06

Citation (DSM @ mardi 17 septembre 2019 à 21:57) *
C'est le moment de mettre les punis dans le canot et qu'ils tirent le bateau (j'ai vu ça dans un film, mais est-ce vrai ?)


lu aussi sur les Hornblower de Forester bien.gif

Écrit par : Lazuli mercredi 18 septembre 2019 à 10:01

Voici une échelle de réduction de voilure pour un bâtiment trois mâts du XVIIIe.
Sur l'Hermione, on porte moins la voile que sur cette description car on n'est que 80 à bord. C'est donc vraiment trop peu pour pouvoir faire les kéké comme en 1780 !

Vitesse vent (Km/H) – noeuds – dénomination au XVIIIe – Obs sur la voile – équivalant échelle Beaufort

<0 - <0 – calme – le bâtiment doit être remorqué - 0
1/5 – 1/3 - très petit frais – toutes voile dehors (mais pas ou peu d’effet) - 1/2
6/11 - 4/6 – petit frais – toutes voile dehors (mais pas ou peu d’effet) -2
11 – 6 - jolie brise – vent médiocre, les voiles sont tout juste tendues, l’on porte tout ce que l’on peut -2
14 – 7/10 - bon frais – vent considéré comme le plus avantageux, on ne porte pas les perroquets volant (cacatois) ni de bonnette de perroquet, ni les petites voiles d’étai - 3
22 - 11/16 - bon frais de vent – l’on serre les bonnettes de hunier, puis les bonnettes basses - 4
29 – 17/21 - grand frais – les voiles hautes sont serrées, l’on porte seulement les quatre voiles majeures (BV + H), une voile d’étai de hune, le grand foc le perroquet de fougue - 5
36 – 17/21 - grand frais de vent – l’on serre le perroquet de fougue, l’on prend tous les ris dans le petit hunier, et un ou deux dans le grand, le grand foc est serré - 5
43 - 22/27 – gros frais – l’on serre la GV et le petit hunier - 6
54 - 28/33 – coup de vent – l’on met à la cape en réduisant progressivement la voilure de la cape - 7
72 – 34/40 - tempête (tourmente) – l’on réduit la voilure au petit foc, puis l’on arrive à la cape sèche et ensuite l’on fait vent arrière - 8
75/88 - 41/47 - *** - cape sèche - force 9
89/102 - 49/55 - *** - cape sèche - force 10
103/117 - 56-63 - *** - cape sèche - force 11
>=118 – >=64 - ouragan – t’es mort ! Ou presque… - force 12

Écrit par : NEPTUNE6 mercredi 18 septembre 2019 à 10:30

Manque en avant dernier l'ancre flottante ....

Écrit par : Lazuli mercredi 18 septembre 2019 à 11:58

Oui, oui, bien sûr, mais il manque à ce moment là plein de chose. Le descriptif est là juste pour montrer la diminution de la voilure et mettre en évidence le fait de pouvoir remorquer le bâtiment dans le calme.

En cas de tempête, il y a un certain nombre de disposition à prendre, l'ancre flottante (ou ancre de cap) en est une pour certaine condition. On peut aussi l'utiliser pour d'autre manœuvre que celle de tenir le navire debout à la lame lors du gros temps.

On peu aussi l'utiliser pour se déhaler dans le calme, mais aussi dans les virements de bord.
smile.gif

Écrit par : L'Apache mercredi 18 septembre 2019 à 22:02

En arrivant à St Malo la semaine dernière j'ai vu l'Hermione !!!! capitaine-bateau.gif


http://zupimages.net/viewer.php?id=19/38/z98t.jpg





Bon, j'étais un peu loin.
De près c'était l'Etoile du Roi laugh.gif


http://zupimages.net/viewer.php?id=19/38/2pb1.jpg




Sacré bâtiment quand même, dont j'ignorais l'existence cool.gif

icon_boire.gif

Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 19 septembre 2019 à 09:41


Citation
En arrivant à St Malo la semaine dernière j'ai vu l'Hermione !!!!



Bon, j'étais un peu loin. De près c'était l'Etoile du Roi


Tout est dans le tonneau après une certaine quantité il est normale et difficile d'apprécier la dose ..! sweatingbullets.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 19 septembre 2019 à 10:28

Ahhh, l'Étoile du Roy... Comment dire !

D'abords, d'où elle vient ? C'est une """réplique""" construite pour les besoin de la série Horneblower (https://youtu.be/0ezKHw8ocCM).
Puis le navire est devenu le Grand Turk et est aujourd'hui chez Étoile Marine de Saint Malo sous le nom l'Étoile du Roy.

On est très, loin d'un navire du XVIIIé. Le design n'est pas au rendez-vous ! Les Anglais n'ont pas eu les plus beau design mais il ont tout de même meilleurs goût !
Le Grand Turk est censé représenter une frégate des guerre Napoléonienne, mais il à été construit un truc qui doit représenter une frégate de 1720, le HMS Blandford, et bien elle n'est même pas très ressemblante.

Et c'est vraiment plus le même type de bâtiment que les année 1800 !!!

Il y a un certain nombre de différences entre l'Hermione de 1779 et la réplique, mais ça reste très "réaliste", l'Étoile du Roy, un peu moins...

L'Étoile du Roy venu à la rencontre de l'Hermione lors de notre atterrissage à Saint Malo en 2019.
Il ne faisait pas très beau et elle est sortie de nulle part d'entre la brume, c'était assez magique ! On l'a rencontrée bien des fois par la suite.



A quai à Saint Malo 2016



L'Étoile du Roy, le Shtandart et l'Hérmione, Douarnenez 2016.




L'Étoile du Roy et l'Hermione




smile.gif

Écrit par : L'Apache jeudi 19 septembre 2019 à 12:02

Merci pour ces photos magnifiques et pour tes commentaires bien.gif

Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 19 septembre 2019 à 14:08

MAAAgnifaaaiiïïque ..!

Écrit par : DSM jeudi 19 septembre 2019 à 14:14

Merci pour ce pur moment de bonheur. smile.gif smile.gif smile.gif smile.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 19 septembre 2019 à 21:52

Mais de rien smile.gif










Écrit par : Lazuli jeudi 19 septembre 2019 à 22:03

2018 !

https://youtu.be/sN0JOI1JoGk

Écrit par : Lazuli jeudi 19 septembre 2019 à 22:19

Le drone met bien en valeur la voilure !

https://youtu.be/V0WuIRAsjfs

Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 19 septembre 2019 à 23:53

Ha vous avez mis une biroute à la place d'une flamme ....
sur la vidéo voilures ..

Écrit par : Lazuli vendredi 20 septembre 2019 à 08:00

On aimerait tous avoir une flamme, mais elle est réservée aux bâtiment de guerre, que nous ne sommes pas.
Il semblerai que l'on puisse en arborer une, mais en aucuns cas, elle ne doit être Tricolore. On avait pensé en faire une blanche comme celle d'antan.

Mais bien que ça aurait de la geule, c'est plus emmerdant qu'autre chose une flamme. Elle doit faire 14m par 2.3m ! Et dès qu'il y a un peu de vent, elle a tendance à s'emmêler dans le courant... Et comme on est déjà en sous-effectif, si on doit envoyer quelqu'un à chaque manœuvres démêler 14m de tissu battant dans tout les sens... Pffff.

Et puis il faut la spayer aussi ! On a du mal à se fournir en goudron, alors faire une flamme....

Mais ça aurai vraiement de la geule !!!!

Écrit par : Lazuli mardi 07 janvier 2020 à 09:37

Quelques photos de mon petit voilier préféré !!!















Tellement vrai... Je rajouterai aussi expression (actuelle devise de la Suisse, mais surtout : les Trois Mousquetaires, d'Alexandre Dumas) :
Tous pour un, un pour tous !




Celle-la je l'ai un peu modifié pour enlever les canots en plastique.



Écrit par : <S639>AMAZONE mercredi 08 janvier 2020 à 19:39

je suis toujours impressionné par les travaux de charpentage.
Etonant, belle vue sur un des POD propulsion !

Écrit par : Bully mercredi 08 janvier 2020 à 21:12

J'ai eu la chance de la voir à Royan en 2016, le meme jour de visiter le phare de Cordouan

Les deux sont magnifiques wub.gif

Écrit par : Lazuli mercredi 08 janvier 2020 à 22:18

Ah c'est rigolo ça ! J'y étais suis en 2016 smile.gif

Écrit par : Lazuli lundi 13 janvier 2020 à 18:52

Arrivé à Cherbourg, 2019 smile.gif















Là je suis dans le mât pour ferler la voile.






Écrit par : Lazuli lundi 13 janvier 2020 à 18:54

Un peu de gabiers smile.gif







Écrit par : Lazuli lundi 13 janvier 2020 à 21:42

Citation (Bully @ mercredi 08 janvier 2020 à 21:12) *
J'ai eu la chance de la voir à Royan en 2016, le meme jour de visiter le phare de Cordouan

Les deux sont magnifiques wub.gif


Au mouillage de Royan en 2016
https://youtu.be/p7M8Fqth3Sc

Écrit par : Lazuli mardi 14 janvier 2020 à 23:04











Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 10:13


Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 10:33


Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 10:52


Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 10:56


Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 14:59

Sur la vergue de civadière, avril 2019.


Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 15:01


Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 15:03

Ben ouais, faut ranger un peu de temps en temps... après une manœuvre.


Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 15:07

La remonté du Golfe de Gascogne 2019.


Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 15:10

La puissante étrave qui laboure les eaux !


Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 15:17

Le jour se lève sur le dernier quart de nuit.


Écrit par : NEPTUNE6 mercredi 15 janvier 2020 à 15:39

Vous avez embarqué Napoléon ?? l'enfant prodigue de la gloire smile.gif

Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 15:54

Hé hé, c'est mon chef de quart, le second. Il est très actif dans les reconstitutions et il navigue toujours en uniforme ancien. Cet uniforme est anachronique pour l'Hermione, mais on s'en fout !

Contemporain 1780.



A gauche le pacha version moderne et le second à droite version anachronique laugh.gif



Écrit par : Lazuli mercredi 15 janvier 2020 à 16:00

Nos Urgences... laugh.gif


Écrit par : Lazuli dimanche 19 janvier 2020 à 14:49

wub.gif


























Écrit par : Lazuli dimanche 19 janvier 2020 à 14:50


Écrit par : Lazuli dimanche 19 janvier 2020 à 18:08

La vidéo n'est pas de bonne qualité (dommage...) mais on saisis quand même bien le travail à bord.
Les mâts de la frégate semble plus petits, c'est tout à fait normal, les mâts de perroquets ont étaient calés bas pour enlever du fardage au vent et limiter la casse des mâts.

https://youtu.be/EE5mJYd__8o

Écrit par : Lazuli mardi 21 janvier 2020 à 22:06




















Écrit par : Lazuli mardi 21 janvier 2020 à 22:46

2018

https://youtu.be/cdB23vLMInw

Écrit par : Lazuli mercredi 22 janvier 2020 à 20:50








Écrit par : Lazuli mercredi 22 janvier 2020 à 20:59






Écrit par : Lazuli mercredi 22 janvier 2020 à 21:17







Écrit par : Lazuli samedi 25 janvier 2020 à 19:31
























Écrit par : Lazuli dimanche 26 janvier 2020 à 22:20

smile.gif

https://youtu.be/iVjpsHdKUis

Écrit par : Lazuli dimanche 26 janvier 2020 à 22:45

Re !

https://youtu.be/lZh7pOfhC-k

Écrit par : Lazuli lundi 02 mars 2020 à 20:56

La puissance d'une frégate.


Écrit par : Lazuli lundi 16 mars 2020 à 22:37

Notre arrivé dans le bassin au fond du port de Cherbourg, mai 2019.

https://youtu.be/I_YnnHEyCoU

Écrit par : Lazuli jeudi 19 mars 2020 à 11:50

wub.gif

https://youtu.be/w1jngMIZoic

Écrit par : ybar vendredi 20 mars 2020 à 10:22

Superbe vidéo
Avec ce drone, qui la filme sous tous les angles possibles - merci

Je vais très certainement en extraire des images pour agrandissements photographiques wink.gif

Écrit par : Lazuli mercredi 25 mars 2020 à 12:28

2019 atterrissage à Cherbourg.

https://youtu.be/oHdChNaXZXs

Écrit par : Séné mercredi 25 mars 2020 à 13:55

J'étais passé à côté de ces images. Belle remontée!

Écrit par : Lazuli mercredi 25 mars 2020 à 14:07

Ouais, mais on a faillie se prendre le musoir... Vent de travers et lamaneur un "peu" en retard...
On le vois bien sur la vidéo ci-dessous (à 28").

https://youtu.be/YsLZIbhZIvA

Gros coup de marche AR pour stopper juste devant le musoir...
Ce n'est pas la première fois que l'on tape dans une passe mais bon, ça fait transpirer quand même...


Écrit par : Lazuli dimanche 26 avril 2020 à 20:07

Un reportage du Chase-Marrée sur le LEG 1 de 2018.
J'aurais dû en faire partie mais mon employeur ne l'a pas vu du même œil. Sur suis donc resté à terre le cœur lourd....

https://www.chasse-maree.com/lhermione-a-lecole-des-tempetes-navigations-hivernales-dune-fregate-de-xii/

Écrit par : Lazuli lundi 27 avril 2020 à 10:13

Une petite vue plongeante depuis le grand perroquet sur le ton ! (sans jeu de mot wink.gif)



Pris (ou largage ?) de ris dans le petit hunier.



Écrit par : Lazuli dimanche 10 mai 2020 à 15:40

Fêtes maritimes de Brest 2016.

https://youtu.be/8SW6tw7ksTM

Écrit par : Lazuli dimanche 10 mai 2020 à 15:42

Au large du Fort La Latte, cap Fréhel en 2016. On embarque le pilote pour atterrir à Saint Malo.

https://youtu.be/ihpsC2icz3A

Écrit par : Lazuli dimanche 10 mai 2020 à 15:54

Présentation dans le sas du port de commerce de Saint Malo, 2016.






On ne le voit pas beaucoup, mais c'est moi sur le porte-haubans. Je gère la "couille", le pare-battage quoi... smile.gif



Écrit par : Lazuli mercredi 13 mai 2020 à 15:00

smile.gif

https://youtu.be/Ane1v-fwp6o

Écrit par : Lazuli lundi 18 mai 2020 à 08:21

Retour au travail dans le bateau :

https://youtu.be/hcYFbi4XAFg

Écrit par : Lazuli dimanche 24 mai 2020 à 21:39

Sans commentaires, juste parfait !

https://youtu.be/7wiBeA2rrqw

Écrit par : NEPTUNE6 lundi 25 mai 2020 à 14:24

Tout à fait superbe

Écrit par : Lazuli mercredi 27 mai 2020 à 23:14

Ben oui chris.gif


Écrit par : Lazuli samedi 06 juin 2020 à 18:17

Brest








Écrit par : NEPTUNE6 samedi 06 juin 2020 à 21:54

Un Bourbon et Latouche-Tréville accompagnent le voilier ..

Écrit par : Lazuli dimanche 07 juin 2020 à 09:13

Historiquement ça se tient. Latouche était le premier commandant de l'Hermone et un Bourbon était roi de France au même moment, au début du moins...

Écrit par : NEPTUNE6 dimanche 07 juin 2020 à 12:11

Citation (Lazuli @ dimanche 07 juin 2020 à 10:13) *
Historiquement ça se tient. Latouche était le premier commandant de l'Hermone et un Bourbon était roi de France au même moment, au début du moins...


La Berloque Babord ....

Écrit par : Lazuli dimanche 07 juin 2020 à 13:23

Pouët pouët pouët pouët pouët pouëëëëëët ! drapeau-france-22.gif

Écrit par : Lazuli mercredi 24 juin 2020 à 14:56

Où quand les Rafale M saluent l'Hermione crosse abaissée.
Manche 2019.

à 0'37"


Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 25 juin 2020 à 00:39

Tiens je te met un screen de Chillout n°5

https://postimg.cc/gwCf2Mb9

Écrit par : Lazuli jeudi 25 juin 2020 à 08:56

Yes ! Et un autre passage mais vu depuis la frégate smile.gif


Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 25 juin 2020 à 12:12

La cross baissée pour le salut .. hello.gif

Écrit par : Lazuli dimanche 02 août 2020 à 10:38

Arrivé à New York en 2015.

Le commandant fait tirer le canons et le standard de la police explose de New-yorkais qui pensent qu'il y a des attentats !!!
Les autorités ont un peu tirer aussi, mais les oreilles du commandant...


Écrit par : Lazuli dimanche 02 août 2020 à 10:52

Petit up de 2019.


Écrit par : Lazuli dimanche 16 août 2020 à 16:25

L'Hermione, ça ballotte des fois.


Écrit par : Lazuli dimanche 16 août 2020 à 18:28

La Rochelle.



Du monde dans les hauts !!!




ça roule...




La chaloupe




Au 31 du mois d'août, au 31 du mois d'aoûûûûûûût !!!!!




cowboy2.gif








Écrit par : NEPTUNE6 lundi 17 août 2020 à 19:59

Magnifique ...
Pense au halage qu'il fallait faire à la rame rolleyes.gif dans le temps

Écrit par : Lazuli lundi 17 août 2020 à 20:19

Oui, c'est beau hein !

A Rochefort pour haler les bâtiments dans la Charente on nommeait ça le "cordelle". Il faillait du monde même pour une petite frégate !!!
Quand a prendre en remorque la frégate avec les canots et la chaloupe... Arf, ça doit taper quand même...

Écrit par : NEPTUNE6 mardi 18 août 2020 à 10:21

Citation (Lazuli @ lundi 17 ao?t 2020 à 21:19) *
Oui, c'est beau hein !

A Rochefort pour haler les bâtiments dans la Charente on nommeait ça le "cordelle". Il faillait du monde même pour une petite frégate !!!
Quand a prendre en remorque la frégate avec les canots et la chaloupe... Arf, ça doit taper quand même...


il devait en en dire des 2 par centaine de millier

Écrit par : Lazuli mercredi 19 août 2020 à 15:56




Grand hunier en cours d'établissement






En panne




Veille sur le violon (la civadière est établie)








Écrit par : NEPTUNE6 mercredi 19 août 2020 à 16:07

Je n'ai vue mon hamac sur la grande vergue .. laugh.gif

Écrit par : Lazuli mercredi 19 août 2020 à 16:29

laugh.gif
Perso je préfère la bannette, il y a le "branleur" pour plus d'intimité ! Et puis c'est moins confortable du coup tu conserve mieux le pied marin là où le hamac suit tranquillement le roulis.
Bon quand sa brasse sérieux, tu te retrouve par fois le cul plus haut que la tête en bannette...

Et quand on sais que =

Ton cul n'est pas si loin d'ta tête
Et dans tes mains tu mets ta tête
Et sur la chaise tu poses ta couenne
Rien qu'dans tes mains il y a un monde


La Tordue, Ton cul.

Écrit par : Lazuli mercredi 19 août 2020 à 16:42

Fusée de la vergue d'un hunier.


Écrit par : Lazuli mercredi 26 août 2020 à 21:31

Ma belle wub.gif














Écrit par : Lazuli mercredi 26 août 2020 à 21:40

Cale sèche 2019, avant le voyage Normandie.




















Écrit par : Lazuli mercredi 26 août 2020 à 21:47

Un peu de tout.






























Écrit par : Lazuli mercredi 26 août 2020 à 21:53

Préparation 2019 à La Rochelle.





Ma tronche...






Écrit par : Lazuli mercredi 26 août 2020 à 22:05

Départ de La Rochelle.



Enverguage de la civadière



Le second et le Commandant



Exercice abandon total







On vire au petit cabestan pour caponner l'ancre



L'ancre à poste












Écrit par : Lazuli mercredi 26 août 2020 à 22:17

Départ de Cherbourg 2019







Boum !















Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 27 août 2020 à 12:23

perso je tirerai au canon toute la journée laugh.gif avec un bon canon pris à la cambuse

Écrit par : Lazuli jeudi 27 août 2020 à 12:47

laugh.gif smiley28.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 03 septembre 2020 à 23:14

Celle-là pour tomber dessus, faut ce lever tôt !



Et autres




















Écrit par : NEPTUNE6 vendredi 04 septembre 2020 à 08:27

J'avions déjà vue ces TOFs ... sur le débarquement commémoratif .. ?

Écrit par : Lazuli jeudi 01 octobre 2020 à 09:00

Mise en place et teste du nouveau grand perroquet assemblé à la main dans la voilerie du chantier.










Écrit par : Lazuli dimanche 08 novembre 2020 à 00:56

Des petits bout du premier LEG, La Rochelle/Cherbourg en 2019.



Une petite grimpette.


Écrit par : NEPTUNE6 dimanche 08 novembre 2020 à 10:33

Ha oui depuis1er Octobre je me languisse ..

Merci Lazuli

Écrit par : Lazuli dimanche 08 novembre 2020 à 11:22

smile.gif

Juin 2017, je goudronne sous la forte chaleur... ça grille sévère.



Confection et mise en place des poulies supérieures des caliornes de grand-mât. Avril 2017.

Confection de l'amarrage autour de l'estrope de la poulie triple.



Les deux poulies supérieurs gréées et goudronnées.



On frappe le point fixe du garant de la caliorne, deux tours morts, un demi-clef et deux amarrages à plats.





Poulie suspendue au bas mât autour du capelage des haubans.



Écrit par : NEPTUNE6 lundi 09 novembre 2020 à 08:38

Tu as oublié les plumes avec le goudron "et pis sur" que c'est du boulot ...

Écrit par : Lazuli lundi 09 novembre 2020 à 09:01

Oh oui, c'est du travail !
Les plumes on les a quand les volatiles nichent dans le gréement !

Écrit par : Eds lundi 09 novembre 2020 à 11:30

Superbes photos.
Merci.

Écrit par : Lazuli mardi 25 mai 2021 à 18:09

L'Hermione est sortie de sa cale !!! Elle se dirige vers le port de commerce de La Pallice/La Rochelle pour un mois de cale sèche (une tout les deux ans).

Pour le moment elle est sortie de la Charente et elle vient de doubler l'ïle d'Aix pour faire un mouillage de nuit tout à côté du port et entrer en bassin demain.

Passage des deux ponts de la Charente (lien du cul de chèvre de L'Hermione)
https://fb.watch/5ISUKPV_uO/


Écrit par : NEPTUNE6 mardi 25 mai 2021 à 23:13

J'ai Pas Face bouc ... crying.gif

Écrit par : Gibus mercredi 26 mai 2021 à 10:38

Salut mon cousin,

Hormis la bave qui est déversée par certains, c'est quand même un outil d'information intéressant. J'ai longtemps été contre et j'en suis revenu.

Si tu veux rester totalement anonyme, tu ouvres un compte avec un pseudo à la noix et tu ne publies jamais rien sur ta page. En respectant ça, tu ne seras jamais empoisonné. A toi de voir ... smile.gif

Écrit par : Lazuli jeudi 27 mai 2021 à 17:55

L'Hermione est entrée en cale sèche. Retour à Rochefort dans, à peu près, un mois avec une escale à La Rochelle de quelques jours.
smile.gif


Écrit par : NEPTUNE6 jeudi 27 mai 2021 à 23:24

Citation (Gibus @ mercredi 26 mai 2021 à 11:38) *
Salut mon cousin,

Hormis la bave qui est déversée par certains, c'est quand même un outil d'information intéressant. J'ai longtemps été contre et j'en suis revenu.

Si tu veux rester totalement anonyme, tu ouvres un compte avec un pseudo à la noix et tu ne publies jamais rien sur ta page. En respectant ça, tu ne seras jamais empoisonné. A toi de voir ... smile.gif

Merci du conseil Cousin smile.gif

Écrit par : Lazuli dimanche 30 mai 2021 à 20:40

Ou les trois couleurs des Pertuis Charentais ! Le mouillage entre l'île de ré et le port de commerce.

Le 26-05-2021



Avril 2019



Je ne sais quand...



Cette photo est sympa, on dirait que la frégate est démâtée suite à un combat smile.gif


Écrit par : Lazuli jeudi 03 juin 2021 à 17:31

Petit reportage France 3


Écrit par : Lazuli samedi 05 juin 2021 à 10:33

Un autre.


Écrit par : Lazuli samedi 05 juin 2021 à 10:39

La descente de la Charente


Écrit par : Eds samedi 05 juin 2021 à 11:01

Citation (Lazuli @ samedi 05 juin 2021 à 11:39) *
La descente de la Charente


bien.gif

Écrit par : Lazuli vendredi 11 juin 2021 à 21:14

Le grand panneau avec les barres du grand cabestan dans le pont de batterie.
On distingue une épontille articulée, elle est basculée et crochetée sous u bau de pont pour permettre la servitude du cabestan smile.gif


Écrit par : Lazuli jeudi 17 juin 2021 à 19:09

Des nouvelles de l'Hermione actuellement en cale sèche à La Rochelle.
Bon ben c'est fait pour ça une cale sèche hein, trouver d'éventuelles problèmes, et surprise !

Plusieurs bordés sont complètement pourri et les membrures (dans une moindre mesure) aussi. Un petit patch à été posé pour remplacer rapidement les bordés les plus abimés.
Du coup une cale sèche est reprogrammée pour septembre pour une vraie réparation ! Le temps de trouver et de fabriquer les pièces.

Normalement, le commandant me l'a affirmé hier soir, le voyage de 2022 n'est pas remis en cause, ouf !

La frégate devait faire une petite escale à La Rochelle mais elle est annulée car le bateau reste un peu plus longtemps à La Pallice.


Écrit par : Lazuli mardi 03 août 2021 à 21:20

Petit virement de bord vent devant !
smile.gif


Écrit par : motrius mercredi 04 août 2021 à 09:51

C'est tellement plus simple avec un optimiste !!!! laugh.gif laugh.gif

Écrit par : NEPTUNE6 mercredi 04 août 2021 à 11:43

Citation (motrius @ mercredi 04 ao?t 2021 à 10:51) *
C'est tellement plus simple avec un optimiste !!!! laugh.gif laugh.gif


Ou un vaurien laugh.gif

Écrit par : Lazuli mercredi 04 août 2021 à 20:17

Punaise, j'en ai passé des heures sur ces deux canots !!!
laugh.gif

Écrit par : Lazuli vendredi 06 août 2021 à 09:10

L'Hermione dans le jeu Naval action !



Écrit par : NEPTUNE6 vendredi 06 août 2021 à 12:56

Citation (Lazuli @ vendredi 06 ao?t 2021 à 10:10) *
L'Hermione dans le jeu Naval action !




La plage arrière n'est pas la même que l'original , tu t'ai fais arnaqué laugh.gif

Écrit par : Lazuli samedi 07 août 2021 à 14:12

laugh.gif

Mise en place des basses vergues en 2016.
J'y étais ce week-end là smile.gif



Écrit par : Eds dimanche 08 août 2021 à 14:43

Citation (Lazuli @ samedi 07 ao?t 2021 à 15:12) *
laugh.gif

Mise en place des basses vergues en 2016.
J'y étais ce week-end là smile.gif



Merci bien amiral De Lazuli De La Roche Aile wink.gif

Écrit par : Lazuli mardi 10 août 2021 à 08:16

Amiral de France Môsieur laugh.gif

Petit retour en arrière, notre arrivé à Saint Malo en 2016.
Spéciale dédicace à Motmot et son petit cutter dans Naval Action. Je ne t'ai pas vu sur les remparts du fort !!!


Écrit par : Lazuli mardi 10 août 2021 à 14:33

Remontée de la Charente, les mâts de perroquets sont complètement dégréés et rangés dans la grand-rue et les mâts de huniers sont "calés bas" pour passer le pont transbordeur et le pont routier enjambant la Charente.


Écrit par : Lazuli mardi 24 août 2021 à 10:12

L'Hermione et la formation smile.gif


Écrit par : Lazuli vendredi 15 octobre 2021 à 11:47


Écrit par : NEPTUNE6 vendredi 15 octobre 2021 à 13:46

Merci Lazuli ..

Écrit par : Lazuli vendredi 15 octobre 2021 à 16:32

Ah de rien smile.gif

Cathédrale de voiles, ça n'a jamais aussi bien porté son nom !


Écrit par : NEPTUNE6 vendredi 15 octobre 2021 à 22:27

On dirait l'arc de Triomphe avec ses toiles laugh.gif

Écrit par : motrius samedi 16 octobre 2021 à 11:14

Toujours aussi impressionnant toutes voiles dehors !!! wink.gif

Écrit par : Gibus samedi 16 octobre 2021 à 12:47

Citation (NEPTUNE6 @ vendredi 15 octobre 2021 à 23:27) *
On dirait l'arc de Triomphe avec ses toiles laugh.gif

A tout prendre, je préfère l'Hermione. Au moins ça sert à quelque chose.

14.000.000 € de fonds privés pour une œuvre éphémère. Certains ne savent vraiment plus comment dépenser leur pognon. dry.gif

Écrit par : NEPTUNE6 samedi 16 octobre 2021 à 15:34

Citation (Gibus @ samedi 16 octobre 2021 à 13:47) *
Citation (NEPTUNE6 @ vendredi 15 octobre 2021 à 23:27) *
On dirait l'arc de Triomphe avec ses toiles laugh.gif

A tout prendre, je préfère l'Hermione. Au moins ça sert à quelque chose.

14.000.000 € de fonds privés pour une œuvre éphémère. Certains ne savent vraiment plus comment dépenser leur pognon. dry.gif


+1 000 000 % avec toi ..!

Écrit par : L'Apache vendredi 29 octobre 2021 à 23:07

De passage à Bayonne, il m'a semblé reconnaître l'Hermione dans une forme de radoub !! Demi-tour pour voir si je ne rêvais pas, et non c'est bien l'Hermione !!!
Du coup on prend un peu de temps pour aller la voir, et là, tristesse, on apprend que la quille connait une avarie grave due à un champignon huh.gif

Amiral Lazuli, peux-tu nous en dire plus ?

icon_boire.gif

Écrit par : Lazuli samedi 30 octobre 2021 à 14:00

Et oui, c'est vrai. Tout les deux ans on fait un carénage complet avec la mise à nue de la carène. Le but étant de vérifier les œuvres vives (et tout un tas d'autre turcs).
Il s'avère que cette année on a découvert une pourriture sur des bordés à l'arrière.

En fait ce n'est pas exceptionnel, la fregate est en eau depuis 2013 (il me semble) et surtout elle ne navigue pas suffisament. J'entends par là qu'elle n'est pas suffisament en contact avec l'eau de mer. La cale et dans la Charente et c'est de l'eau douce. Et puis une coque en bois...
Donc c'est normal d'avoir ce type de problèmes.

Après une réparation de fortune à La Rochelle en cale, la fregate est revenue à Rochefort le temps de trouver un lieu pour une nouvelle cale sèche pour réparer comme il se doit.

A noter que ce n'est pas aussi simple qu'autre fois, dernière les bordés il n'y a pas qu la cale, mais bien tout un équipement moderne qui n'est absolument pas facile à débarquer pour accéder aux membrures et autres partis du canot... Ce sont donc dès réparations très importantes et un poile compliqué... Sans parler du coût !

Pourquoi Bayonne ?
Un, la réparation nécessite environ une cale sèche de six mois, donc du long terme. Pas possible à La Rochelle car le planning était déjà plein.
Deux, Bordeaux pas possible, la frégate est trop gosse (?!)
Trois, le souhait de l'association de rester dans la région autant que faire ce peu, donc exite les ports de la Manche et bretons.
Et quatre, de fait, seul Bayonne avait de la place pour ce laps de temps en plus d'être dans le coin.

L'Hermione est ouverte au public depuis peu.
Il y a des gabiers et volontaires en permanence à bord pour l'entretien de la frégate. Avec un circuit de visite et tout le tralalas.

L'Hermione au moillage à Royan, juin 2016, je suis à bord.


Écrit par : Lazuli samedi 06 novembre 2021 à 12:23

Émission Le temps d'un bivouac de France Inter du 30 octobre.
smile.gif

https://www.franceinter.fr/emissions/le-temps-d-un-bivouac/le-temps-d-un-bivouac-du-samedi-30-octobre-2021


Écrit par : Lazuli mardi 16 novembre 2021 à 18:23

Pour ceux qui en veulent smile.gif

"Pluie, froid, vent... Envie d'évasion pendant vos longues soirées d'automne et d'hiver ?
Regardez les documentaires réalisés à bord de L'Hermione (accompagné d'un bon chocolat chaud) !


https://vimeo.com/showcase/8854454

De la côte Est des Etats-Unis aux côtes méditerranéennes, en passant par la Bretagne et la Normandie, vous allez trouver votre bonheur."

Écrit par : Lazuli jeudi 02 décembre 2021 à 22:20

Quelques comparaisons entre la réalité et les "photographes" de l'époque.
C'est juste fou !












Là ce n'est pas l'Hermione mais la Cancalaise, c'est une bisquine (navire de pêche) de la baie de Cancale (et de Granville). J'ai aussi navigué dessus pendant une petite année (il y a longtemps...).
Je compare la bisquine à un lougre de guerre des années 1780. C'est le *même type de gréement.



Écrit par : Lazuli dimanche 27 mars 2022 à 17:10

Bon voilà, l'Hermione me manque terriblement !

Je n'y ai pas mis les pieds à bord depuis 2019... La vie n'est pas toujours axée à nos envies et parfois nos envies ne sont plus forcement axées à notre passé. Mais voilà, je ne sais pas pourquoi maintenant mais j'ai un gros manque. Un manque de cette frégate, de son gréement, de son odeur, du largue, des supers moment et des moments pas terribles non plus.

Ca peu paraitre très égocentré mais n'y voyez là qu'un partage.
Un temps j'ai voulu publier (dans un but pur familiale) mon journal de bord, mais c'est un peu cher et l'intérêt est tout relatif ! Peut-être un jour.

En attendant, ici on parle de marin, de mer et tout et tout, alors pourquoi pas publier mon journal en de nombreuses parties ici ?
La navigation sur un gréement du XVIIIe n'est pas un sport de masse, il n'est même pas comparable avec les clippers (métal) qui naviguent de par le monde à l'image du Belem pour ne citer que lui.

Je ne vais pas tout mettre ici car il y a des considérations plus personnel dans mon journal, ni la formation est mes différents aller et venu au chantier pour travailler sur la frégate, je ne vais donc que mettre le temps de navigation.
Il n'y aura pas (non plus) de photos. J'en ai déjà posté pas mal et il est facile d'en trouver sur le net. Uniquement du texte.

Par avance, je m'excuse pour l'orthographe, on ne peut être bon partout... Mille excuses.
C'est aussi un langage un peu technique et très orienté "vieux gréement", aussi, si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser, j'y réponds avec grand plaisir !

Je vous souhaite une bonne lecture le matelots chris.gif







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Journal de bord de la frégate l’Hermione Portant 26 bouches à feu de 12 livres.
Par le gabier Simon

LEG 01 - Navigation de La Rochelle (La Pallice) à Saint-Malo du 18 juin au 05 juillet 2016.

1- Dans le bassin à flot, port de commerce de La Pallice/La Rochelle.

Samedi 18 juin 2016.
1er jour à bord

C’est avec un peu de retard que j’embarque sur l’Hermione, les autres gabiers sont montés à bord le mercredi 15. Travail oblige, je ne pouvais pas couper la semaine en deux. Je passe la porte après avoir montré patte blanche au bureau du port de commerce puis je me dirige avec mon gros sac de voile sur le dos vers le bassin à flot où est amarrée l’Hermione, au poste numéro 2. Ça me fait une drôle de sensation de longer l’ancien bunker de la base sous-marine Allemande. Les sous-marins sont mon autre centre d’intérêt et cette base reste un vestige monumental de la folie Nazi et de la puissance de la Kriegsmarine. En particulier des U-boots de l’amiral Donitz. Aujourd’hui elle est plus ou moins abandonnée et le bassin profite aux petits cargos notamment, et aussi à l’Hermione le temps d’un carénage.

Je me présente à la coupée à 7h50. Je monte à bord, me fais connaître auprès d’Antoine, le Commandant en Second, je pose mon sac sur le gaillard d’arrière et prends immédiatement position pour le "muster" (rassemblement) de 8h sur ce même gaillard entre le grand mât et le banc de quart. Ça ne traîne pas, je suis tout de suite dans le bain. Chacun à une position définie pour mieux gérer les passations de quarts et les éventuels absents.

L’équipage est scindé en tiers, chaque tiers fait deux quarts d’une durée de quatre heures. Les tribordais sont de 00h à 4h et de 12h à 16h, les milieux de 4h à 8h et de 16h à 20h et les bâbordais de 8h à 12h et de 20h à 00h. De fait, le bateau ne s’arrête jamais de vivre, il y a toujours des personnes de quart sur 24h.

Les tiers sont composés de seize à vingt volontaires, les dits gabiers, plus un chef de quart (un officier), un chef de tiers et son adjoint. Les trois "chefs" sont des marins professionnels. Les volontaires sont de tout horizon, de 18 à 59 ans, pour une moyenne d’âge de 27 ans sur ce LEG. Les tiers sont mixtes et nous vivons en communauté. Nous partageons les sanitaires, repas, travail et repos sans distinction de genre.
Hors quart nous avons tous les maîtres, le chef machine et le Commandant. Les surnuméraires sont aussi hors quarts.

Dans un premier temps je suis affecté sur le tiers bâbord, bannette B52. Je commence à prendre place dans le poste des bâbordais mais rapidement Antoine vient me trouver pour me basculer sur le poste milieu en M23. Je retrouve donc le poste équipage que j’ai occupé durant ma formation de gabier à Rochefort les 07, 08 et 09 mai 2016. Le Second devient donc mon chef de quart.

L’Hermione est sortie de la cale sèche après son carénage quelques jours avant, elle est maintenant à quai dans le bassin à flot et elle est en poursuite de son armement. Lors du muster on nous donne le programme de la journée, pour ce samedi nous devons mettre à poste et gréer les perroquets et la perruche d’artimon. Quand les trois tiers sont à la manœuvre en même temps, chacun est distribué sur un mât : tribord sur misaine et beaupré, milieu sur grand mât et bâbord sur l’artimon. Pour l’accostage ou appareillage à quai, tribord gère le poste avant, bâbord l’arrière et milieu est affecté aux "collisions" coques/quai avec les défenses tout le long de la muraille, et de la mise en place de la coupée entre autres.

En tant que milieu, nous devons donc gréer le grand perroquet. Le grand hunier doit être aussi être envergué. C’est par lui que la journée commence. La voile est déjà posée sur le plateau de la grande hune, je monte donc avec quelques gabiers, Manon (adjointe de tiers milieu) et Dominic (chef de tiers milieu). La voile étant en "sac" sur la hune, il nous faut bien suivre les ralingues pour éviter qu’elle ne soit vrillée notamment sur les points d’écoutes. Ce qui est le cas sur le côté tribord, on le repasse donc dans le bon sens. Ça semble facile mais la rigidité des yeux, de la ralingue, de la toile et le poids des poulies et des écoutes font que c’est loin d’être aisé. Sans parler que la voile est très grande et prend beaucoup de place sur la hune, et nous sommes entravés aussi par la sécurité car nous sommes constamment attachés à une ligne de vie. Bref, je ne suis pas encore dans mon environnement et je ne suis pas un très bon investissement pour le moment…

La vergue de grand hunier est posée sur le chouquet, elle est donc en position basse. On va chercher les palanquins de ris déjà à poste en bout de vergue tenu par un nœud d’arrêt dans sa poulie, on les tirent jusqu'à la hune pour les amarrer sur la voile. Avec l’une des drisses de grand hunier (il y en deux), on hisse le milieu de la voile sous le centre de la vergue et en pesant les palanquins on expulse vers les fusées les ralingues des bords d’attaque. La voile est grossièrement pendue sur trois points, les extrémités et le centre.

On fait monter tout le tiers milieu pour se ranger le long de la vergue pour enverguer la voile ainsi préparée. On passe un raban dans chaque œil de la ralingue de la voile et on fait le tour de la vergue avec. Un nœud de chirurgien pour serrer le raban et le tour est joué. Il fait jour et beau, nous sommes dans un bassin à flot et déjà nous mesurons l’énorme poids de cette voile… Les petits nouveaux commencent à redouter un ferlage de nuit en mer sous la pluie ! Une fois enverguée via les rabans, nous passons les différentes cargues (fond, d’écoute et cargues boulines). Les boulines sont déjà à poste. La voile pendouille le long de la vergue. On fait carguer le grand hunier depuis le pont en abraquant les cargues et on rabante ou ferle la voile pour bien la ranger. Pour ce faire, on commence par les bouts de vergue en transfilant un long raban autour de la voile, ensuite nous devons ramasser les ralingues en les plaçant sur la vergue, on les coince en s’appuyant dessus, les ralingues sont lourdes, surtout le point d’écoute. Les boulines, même choquées en grand, tirent la voile vers l’avant. Pour bien serrer la voile, on distribue la ralingue en lui faisant des plis à droite et à gauche le long de la vergue, puis on ramasse la toile par plis horizontaux successifs que l’on pose sur la vergue et que l’on vient aussi coincer sous son ventre. Une voile se ferle toujours de l’extérieur de la vergue vers le centre. Une fois toute la toile ramassée, on forme un "sac" avec le dernier pli pour faire tomber l’ensemble de la voile pliée dedans, on secoue le sac pour le remplir au maximum. Enfin on passe les rabans déjà préparés pour serrer l’ensemble du sac autour de la vergue. Dans la partie centrale de la voile on passe un chapeau, sorte de filet plus ou moins large, qui vient enserrer toute cette grosse quantité de toile. Les premières fois, on se retrouve avec les bras tétanisés et le dessus des doigts poncés par la toile… il faut être pas moins de seize sur le grand hunier, c’est un minimum ! En mer avec du vent et de la pluie, l’affaire ne doit pas être la même. Mais pour une première, la voile à fière allure, nous en sommes satisfaits !
Avec des gabiers des deux autres tires on part ferler la grand-voile, là nous sommes vingt-cinq sur la vergue.

Dans l’après-midi nous avons hissé le grand perroquet avec une guinderesse. Une poulie est frappée sur le chouquet du mât de grand hunier, la guinderesse est amarrée à la vergue de grand perroquet en deux endroits, elle passe dans la poulie en haut au chouquet puis elle redescend sous le râtelier tribord du grand mât dans une grosse poulie coupée mise à poste sur un anneau du pont pour l’occasion, puis la guinderesse file le long du passe-avant sur une autre poulie coupée sous le râtelier tribord du mât de misaine pour se diriger enfin sur le petit cabestan. La voile est déjà à poste sur la vergue, pas besoin de l’enverguer, elle est même ferlée. On met du monde sur les barres de cabestan plus quelques personnes dans la hune et les haubans de grand hunier pour accompagner la vergue jusqu’au chouquet. On vire au cabestan, une première pour moi, et la vergue s’élève tranquillement le long du grand mât. Une fois arrivée au chouquet, on frappe la drisse du perroquet sur le centre de la vergue, on dégréé la guinderesse en stabilisant la vergue à l’horizontale. Sur ce, on libère le petit cabestan et on passe sur la drisse du grand perroquet pour l’emmener au dessus du chouquet. Une fois fait, on capèle les bras et les balancines en bouts de vergue. Toutes les vergues sont maintenant à poste. Il reste encore du travail sur le grand hunier, mais c’est pour demain.

Avant de dîner, je suis convié à la "sensibilisation" avec quelques autres personnes. Ça consiste à nous faire une revue de sécurité dans tout le bateau, Antoine le Second s’y atèle.

Le travail des quarts à quai n’est pas le même qu’à la mer. Pendant vingt-quatre heures, un seul tiers assure la tenue du navire. Sécurité, veille de coupée, aide cuisine, etc. Aujourd’hui c’est le tour des milieux, j’en suis donc, et je suis de veille/ronde sécu de 4h à 6h.

A suivre...

Écrit par : Lazuli lundi 28 mars 2022 à 18:04

Dimanche 19 juin 2016.
2ième jour à bord.

Je suis réveillé à 3h30 pour relever la veille de coupée. Nous sommes deux pour une veille de deux heures. La nuit est très noire, il y a une grande couverture nuageuse et un bon vent, il fait froid. C’est veste de quart et bonnet vissé sur la tête qu’on effectue la relève. L’ambiance est plutôt étrange, faire une veille dans un port de commerce n’est pas une chose très courante à part dans la Marine Nationale et de commerce. J’ai en face de moi un dépôt, plein de bois. Cette fausse tranquillité est légèrement troublée pas un gabier rentrant de boite de nuit. Le bonhomme est tout heureux, et tout enivré aussi ! Il nous rend sa carte d’équipage et monte à bord en faisant un peu de bruit... Il va même réveiller tout son tiers en se couchant. Pour chaque gabier, une carte est associée en rapport avec son numéro de bannette et de tiers, en plus d’une couleur. M23 de couleur bleu me concernant. Cela permet de vérifier rapidement avec le cahier de coupée qui n’est pas à bord dans le cas d’une alerte incendie ou autre. À part ça nous n’avons rien à faire sinon les rondes de sécu, une toute les heures à quai comme en mer. À 4h30 un grand pêcheur Belge entre dans le bassin à flot par l’écluse à marée haute. Il rejoint trois autres de ses congénères déjà à quai. Ce sont des chalutiers de 35m qui pêchent en chalutant par le côté avec des tangons. Dom’, notre chef de tiers qui vient de la pêche, nous dira plus tard que ça fait parti des pires pêches qu’il soit. Les filets sont tractés par de grosses barres en acier qui maintiennent ouverte la gueule des filets et qui racle allégrement les fonds en attrapant tout et n’importe quoi…

A 5h30 j’entame ma toute première ronde de sécurité. Tant mieux, dehors il fait froid et il ne se passe pas grand-chose. Nous sommes à quai donc vérification des amarres tant à quai que dans le bateau. Pointe, gardes avant et arrière. Puis dans la batterie sous le gaillard d’avant à tribord le poste menuiserie et les accessoires du bosco à bâbord. Que les défenses, amarres, poulies et caisses soient bien saisis, que les guindeaux ne soient pas entravés. Vérification de la bonne saisie de tous les canons du pont de batterie, des embarcations dans la grand-rue. Je descends dans le faux pont tout à l’avant dans la soute aux poulies et liens. Rien à voir avec la soute aux liens du XVIIIe… c’est juste une petite soute avec toute une batterie de poulies de rechanges suspendues et tout un panel de manœuvres lovés sur le plancher. Vérification du poste bosco à bâbord. Bosco qui est aussi maître d’équipage et gréeur du bateau. Poste du maître charpentier sur tribord. Un œil sur les cales d’étambrai de misaine qui ont tendance à remonter. Une tête dans les postes équipages (pros et volontaires), on s’assure que les extincteurs soient bien en place et pas entravés ainsi que les lances à incendie. Je descends à nouveau d’un pont pour aller dans les différents compartiments de la cale. A l’avant, la voilerie, puis en allant vers l’arrière, les salles machines, la cuisine, la cambuse et les moteurs. On vérifie le niveau de l’eau dans les fonds, les nanomètres, les fuites, les odeurs, chaleur des armoires électriques, fumées et autres choses suspectes. Je remonte par la Sainte-barbe où logent le Doc et la maître-voilière, ils ont une cabine individuelle sur chaque bord. Je jette un œil sur le système de barre, drosse, timon... Je remonte du faux pont pour ressortir devant la cloison de la grande chambre. Je pénètre dans cette dernière sans un bruit, le Commandant et le Second y dorment, puis je note le résultat de ma ronde avec l’heure, mon nom et ma signature. Première ronde : R.A.S.

Retour à la coupée sur le quai et une heure plus tard mon binôme part pour sa ronde. Le jour se lève tranquillement sous les nuages. Il est 6h, la relève arrive. Je vais me coucher pour une petite heure. 7h tout le monde debout pour le petit déjeuner. Muster à 8h.

Aujourd’hui, on fini de gréer le grand perroquet et on repasse le point d’écoutes bâbord de la grand-voile. En établissant la voile, on s’aperçoit que la poulie de l’amure est sur l’arrière et celle de l’écoute sur l’avant. Il faut les inverser. La vergue et la voile étant à poste et établie, Dom’ fait apiquer fortement la vergue sur bâbord. Il fait brasser au maximum pour rapporter le point d’écoute de la voile sur le pont. Il n’y a plus qu’à l’inverser.

Je suis volontaire pour finir le travail du grand perroquet. Envie de me frotter à la hauteur. Je n’imaginais pas y rester cinq heures ! Travailler en hauteur dans des positions peu usuelles avec un bon vent n’est pas si simple… Je m’occupe du côté tribord avec un binôme. On va passer les cargues point, les écoutes et le collier de racage. Pour passer les cargues, il faut faire un tour mort plus une demi-clef dans l’œil du point d’écoute. Faire un amarrage plat pour tout tenir. Et le recommencer trois fois car le bitord cède au serrage final… On sollicite trop le serrage et comme on ne maîtrise pas encore la résistance du bitord, il cède… Il faut déjà un certain temps pour faire cet amarrage correctement quand on n’a pas l’habitude, mais que ça casse sur le nœud final… Ensuite on contrôle bien le chemin de la cargue pour éviter des raguages contre d’autres manœuvres qui pourraient rendre très difficile la course de la manœuvre en plus de les user très rapidement.

Je pars chercher l’écoute tribord du perroquet en fusée de grand hunier. Elle est juste passée dans sa poulie et est maintenue par un nœud d’arrêt. Je descends donc d’un étage et je longe la vergue. Avec un grand bout, j’amarre l’écoute à un point et j’assure l’autre point sur mon harnais. On hèle le pont pour nous libérer en grand l’écoute. Je repars en sens inverse en longeant de nouveau la vergue de grand hunier et remonte en filant le bout. Une fois sur les barres de perroquet je hisse avec un collègue l’écoute. C’est difficile car elle passe par deux poulies, et sur une grande longueur le poids de l’écoute se fait bien sentir. Sans parler de l’équilibre précaire sur les barres. Là aussi on fait les nœuds nécessaires avec la mailloche et l’aiguille de bosco. Puis finalement on fini le travail dans les temps.

Nous avons donc passé cinq heures à cinq puis six pour gréer entièrement le grand perroquet. Jens, le gréeur est très satisfait de la journée, toutes les voiles sont prêtes à l’utilisation. L’affaire a été rondement menée par les trois tiers.

Dans l’après midi, les plongeurs du bord ont mesurés l’arc du bateau, on n’en sait pas plus, mais il semble tout à fait correct.

Début du test moteur tribord à quai.

A 20h mon ex-épouse passe avec nos filles, elle a une carte pro pour entrer dans le port vu qu'elle y travail en partie. Je suis ravi de les voir car la prochaine fois ça sera pour le 06 juillet !
Je descends en grande chambre pour demander à Antoine une autorisation de les faire monter à bord pour une petite visite privée. Il accepte après demande auprès du Commandant. Malheureusement c’est l’heure du muster et je dois y participer, pas d’exception… ça fiche tout parterre. On est tous déçu. Ça laisse un goût amer. Elles redescendent à quai et attendent à la coupée que le muster finisse. Puis je les rejoins, mais ce n’est plus pareil. C’est nul… On est tous dégoûtés…

A suivre...

Écrit par : <S639>AMAZONE lundi 28 mars 2022 à 18:48

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J'apprécie le récit ... j'attends la suite !
bien.gif

Écrit par : Lazuli lundi 28 mars 2022 à 22:12

Merci l'ami !

Lundi 20 juin 2016.
3ième jour à bord.

Nous sommes encore de service. Mais j’ai un réveil normal à 7h pour ce matin. 8h assemblée, puis poste de propreté de tout le bateau. Je fais partie des volontaires pour le nettoyage du poste d’équipage milieu. Nous voilà partis pour récurer les toilettes, douches et lavabos, sans oublier le plancher de tout le poste.

A 9h, on nous débarque pour laisser la place aux techniciens pour effectuer la stabilisation de la frégate. Il y a toute une manipulation de poids (blocs de béton) déplacés via une grue à différents endroits sur le pont pour relever les angles de gîte.

Retour à bord à 13h30 pour faire un point à 14h. On fait un exercice sur la manœuvre de l’artimon. On établit donc le perroquet de fougue, plus communément appelé PDF. Je monte déferler la voile pour qu’elle pendouille sur ses cargues prêtes à être larguée depuis le pont. Une fois sur le pont, on file les cargues point en reprenant les écoutes en même temps pour amener les points d’écoutes du PDF en bout de vergue sèche sans faire battre le voile, on équilibre la longueur des écoutes, puis on choque les autres cargues et on hisse la vergue. On brasse bâbord amure. On nous donne quelques explications sur l’utilisation et on range le tout. Pour ce, on file la drisse en reprenant le mou des cargues point sans toucher aux écoutes, une fois la vergue sur le chouquet, on file les écoutes pour terminer les cargues point. Le but étant de ne jamais laisser une manœuvre trop battre au vent au risque de faire des nœuds, de casser quelque chose et bien sûr de blesser quelqu’un. On reprend les autres cargues et on monte pour ferler le PDF. Il y a une très nette différence de poids avec le grand hunier ou la grand-voile.

Fin du test moteur tribord. Tout est OK.

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2- En mer.

Mardi 21 juin 2016.
4ième jour à bord – 1er jour de mer.

Ce matin, c’est poste de propreté pour tout le monde !

Début du test moteur bâbord à quai. Si tout se passe bien avec le moteur on appareille à 16h. L’excitation se fait sentir, et en même temps on à tous une pointe d’inquiétude. Le moteur va-t-il tenir le test ? Allons-nous rester quelques jours supplémentaires pour remplacer de nouveaux les moteurs ?

En prévision du départ on nous fait nettoyer aussi la muraille ! La belle affaire, on met le "mob" (embarcation pneumatique de secoure) à l’eau, est trois volontaires vont gratter la coque dans les effluves du pot d’échappement… Le moteur est en pleine puissance, les trois sont ravis… Pendant les essais moteurs, il nous est interdit de passer derrière le mât d’artimon sauf pour service, et encore… Les amarres sont tendues à bloc, la sécurité prime avant tout comme toujours. Pas question de se faire couper en deux par une amarre qui lâche.

Ce matin, il nous arrive une déconvenue chez les milieux, hier soir n’étant pas de service, nous sommes sortis pour une dernière bière avant le départ (il n’y a pas d’alcool à bord), c’est un peu éméché qu’un milieu s’est largement étalé de nuit, sous la pluie en marchant sur un rail du port. Tout va bien, tout le monde rigole, sauf, que la nuit lui fut terrible et que son poignet à doublé de volume. Ce matin, direction l’hôpital de La Rochelle pour une radio. Verdict, le poignet est cassé… Ne pouvant plus travailler à bord, il est débarqué dans l’heure. On sent très bien l’énorme émotion, il fait de son mieux pour ne pas craquer devant tout le monde. Alors qu’il marche sac sur le dos vers la sortie, milieu lui lance trois hourras depuis le gaillard d’arrière. Il a ordre du Second d’être là pour la navigation de 2018. Y sera-t-il ? Quoi qu’il en soit, nous perdons un très bon élément sur une belle connerie, une veille de départ…

Le moteur bâbord à tenu, seule une connexion mal enfoncée ne donnait pas l’alarme lors du test d’arrêt. Le Chef nous arrange ça, test moteur bâbord fini avec succès ! Le départ est toujours fixé à 16h. Nous allons donc passer en quart de mer. C’est nous qui allons prendre le tout premier quart du LEG une fois la manœuvre d’appareillage effectuée. Dans un premier temps on nous fait comprendre que nous allons faire vingt quatre heures de moteur à la mer pour la suite des tests. Puis ce temps est ramené à douze heures si tout se passe comme prévu.

15h30, tout le monde est sur le pont pour une assemblée un peu spéciale, on nous briefe pour nous distribuer les postes d’appareillage et nous expliquer la démarche. L’Hermione n’est pas un cargo de 300 m de long, mais ce n’est pas non plus un 420. Elle fait tout de même 1 100 tonnes pour un fardage énorme de près de 55 m de hauteur sur une soixantaine de long, la prise au vent est très importante. Ça se manœuvre délicatement une telle Dame. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Lors de l’assemblée, Antoine nous sensibilise avec Pef’, le Doc du bord, sur ce qui vient de ce passer pour le gabier débarqué. Il se trouve que nous ne sommes plus que soixante-douze à bord. C’est juste le nombre minimum accordé pas les Affaires Maritimes pour nous autoriser à naviguer. Nous n’avons donc plus le droit aux blessés, sans quoi, l’Hermione devra plier ses voiles et se rendre aux moteurs dans le port le plus proche capable de nous accueillir. Inutile de dire que ça plombe un peu l’ambiance du départ…

Mais c’est leur devoir de nous le dire, et s’ils ne l’avaient pas fait, cela aurait été une faute. Ce n’est pas de la voile dériveur là, c’est du sérieux, on est sur un gros voilier avec un gréement du XVIIe qui se manœuvre difficilement. C’est un travail, pas un loisir.

Nous embarquons le pilote à l’heure pour la sortie du port. Un lamaneur entre dans le bassin à flot, nous sommes tous à nos postes, le mien est de faire suivre une défense (appelée grande couille à cause de sa forme et de sa taille) entre le porte-haubans de misaine et celui du grand mât. Ça peut sembler simple mais les canons plus le frégatage de la muraille entravent quelque peu les déplacements entre les deux mâts. Et la "couille" n’est pas toute petite. Il faut être réactif et voir venir le déplacement de la frégate pour être au bon endroit au bon moment. Je suis sur bâbord, prêt à faire mon "devoir". Le lamaneur prend en remorque la frégate et avec l’aide des deux POD azimutaux de l’Hermione, nous décollons tranquillement du quai. Ça y est, je suis vraiment embarqué sur une frégate de 12 !!!

Le lamaneur nous dirige tranquillement dans le sas, plusieurs professionnels du port sont là pour nous photographier. Nous entrons et défilons dans l’écluse, mais le vent nous pousse sur la maçonnerie sur bâbord, la fin de l’écluse semble compliquée à négocier. Dom’ (chef de tiers milieu) arrive tranquillement à côté de moi juste derrière le porte-haubans de misaine et envoie gentiment un "nous allons toucher", l’air de rien comme s’il observait un goéland planer au dessus des vagues… Pour moi, ce n’est pas la même chose, je me mets à stresser un peu en voyant le quai se rapprocher rapidement, je me précipite sur le passe-avant en faisant rouler ma couille sur le frégatage. La frégate entre en contacte avec le quai en écrasant littéralement la défense, qui se met à rouler entre la coque et la maçonnerie. Je ne peux que courir le long du passe-avant en faisant "sauter" le bout pour ne pas crocheter une tulipe de canon. Ça ne dure que quelques secondes mais c’est très stressant ! La défense fait son travail, sauf, qu’il y à un énorme enfoncement de la maçonnerie sur les vingt derniers mètres de l’écluse (certainement l’emplacement d’une ancienne porte), la défense entre dans ce trou s’y piège et s’arrache brutalement de ma main. N’ayant plus de contact avec la défense, le bateau se rapproche encore du quai. Une tape de bouche d’un des canons situés en amont du porte-haubans explose au contact du quai, la tulipe du canon suivant touche elle aussi, le canon étant saisi il ne recule pas mais le flasque de l’affût vient brutalement en appui sur son sabord, puis le Commandant, aidé des défenses et du lamaneur arrive à décoller le bateau du quai et nous sortons. Première manœuvre, première suée… on récupère notre défense et nous défilons dans le port le long des cargos à quai.

L’océan est devant nous !

On nous informe que finalement nous ne ferons que dix heures de moteurs. Tant mieux !

L’appareillage étant terminé, le Commandant libère les tiers bâbord et tribord.
Il n’y a pas grand chose à faire, nous sommes au moteur, je contemple alors le paysage sur le gaillard d’avant avec d’autres, on défile le long de l’Île de Ré. Je suis ému, je connais le coin pour y habiter et pour y avoir déjà navigué plusieurs fois avec des amis, mais là, je suis sur l’Hermione, la dimension est toute autre.
Au bout d’un moment nous sortons du pertuis d’Antioche, et nous rencontrons notre première houle de l’Atlantique, celle du Golfe de Gascogne. Le bateau étant aux moteurs, il n’a pas d’appui au vent, il se met donc à rouler mais surtout à tanguer lentement. La houle n’est pas grosse mais elle est longue et rythmée. Les premiers malades se déclarent rapidement. Plus que le roulis, le tangage est sans pitié pour les estomacs qui montent et descendent. Je me demande quand mon tour viendra, je suis moi aussi normalement sujet au mal de mer. J’essaie de ne pas y penser et je reste un long moment sur le gaillard à regarder bêtement l’océan. Il fait beau et je commence à mesurer la chance que j’ai d’être ici.

Plus loin nous faisons demi-tour pour débarquer quelques techniciens embarqués pour les moteurs. Nous retournons au large de l’Île de Ré en face du port et une vedette portuaire vient les récupérer. Puis nous virons pour reprendre direction plein ouest. La houle se fait un peu plus sentir, elle a légèrement grossi. Il est 20h, le quart montant (bâbord) nous relève après une assemblée de passation de quart et un "BON QUART A VOUUUUUS", suivit d’un "MERCIIIIII", on file manger et dormir pour assurer le quart de 4h demain matin.

A suivre...

Écrit par : motrius mardi 29 mars 2022 à 08:24

J'attends la suite gabier d'outre temps, ton journal est parfait !!! wink.gif

Écrit par : Lazuli mardi 29 mars 2022 à 18:16

Merci smile.gif



Mercredi 22 juin 2016.
5ième jour à bord – 2ième jour de mer.

3h30. Bonjour milieu ! La lumière blafarde pique les yeux, on est tout embrumés de sommeil. Nuit pourrie, les moteurs sont très bruyants et ils chauffent beaucoup les postes. Le tout dans une toute petite bannette. Il va falloir s’y habituer… on s’habille promptement et on passe dans le réfectoire appelé batterie (car ce situant dans le pont de batterie sous le gaillard d’arrière entre le mât d’artimon et le grand mât) pour avaler rapidement un fruit et boire un coup. On accède au gaillard par la descente des officiers et on entre dans la nuit. Tribord nous attend avec impatience pour aller dormir. Plus de la moitié d’entre eux ont vomi, ils sont fatigués… ça nous laisse songeur quant à notre quart…

Il y a eu un peu de brume semble-t-il dans la première partie de la nuit, mais quand nous montons le ciel est tout dégagé, le clair de lune est juste magnifique. Nous sommes au large des Sables d’Olonne, direction La Rochelle, nous avons fait une boucle en montant vers l’île d’Yeu puis en redescendant sur La Rochelle. Les moteurs fonctionnent encore.

N’ayant pas grand-chose à faire, puisqu’aux moteurs, Dom’ nous programme un exercice d’homme à la mer. J’ai pour poste le premier "wincheur" ou abraque.
L’homme à la mer est défini comme suit :

Le premier qui voit quelqu’un tomber à la mer hurle à minima trois fois "Homme à la mer sur tel ou tel bord", et continu tant que personne ne réagit. Généralement celui qui le voit tomber est le "suiveur", il se met le long de la lisse de plat bord après avoir jeté une bouée proche de lui et ne quitte plus la personne des yeux tout en indiquant le bras tendu la direction de la personne tombée. Il est très difficile de suivre quelqu’un dans l’eau. Il ne faut donc pas détourner le regard et suivre la personne tombée sans s’occuper de tout ce qui se passe autour.

Par la suite chacun gagne rapidement son poste d’homme à la mer. Un abraque pour suivre la drisse du MOD, deux à trois sur la balancine du mât de charge (500 Kg) trois et trois sur les bras tribord et bâbord du mât de charge, deux aux saisines du mod dans la grand-rue et deux aux longes pour accompagner le mod dans son déplacement, qui peuvent être ceux des saisines.

On commence par hisser le mât de charge, préalablement en position de repos sur le mob, l’abraque fait filer la drisse en même temps pendant qu’en fonction du bord de débordement du mod, un bras est placé sur le premier hauban de grand mât et l’autre sur le dernier du mât de misaine. Une fois les saisines libérées et le mât de charge en position haute, j’abraque comme un dératé à me faire exploser le cœur, les copains de la balancine viennent derrière moi et on tourne. Le but n’est pas l’endurance, mais la vitesse, on abraque donc sur une très courte durée mais à fond, il faut aller vite mais pas mollir. En même temps les bras débordent d’un bord ou de l’autre le mod qui monte. Quand il est au dessus de l’eau, on file la drisse pour permettre au chef de tiers et à son adjoint de monter à bord, puis on file en grand et le mod est détaché une fois sur l’eau.

Nous devons mettre à l’eau le mod en 2 minutes 30 maximum. Au-delà nous courons un grand risque pour la personne tombée à la mer.
Entre temps, le chef de quart (un officier) a actionné le "bibou", l’alarme générale du bateau, tous le monde est donc monté sur le pont en toute hâte et commence une manœuvre pour soit virer de bord, soit ralentir en carguant les voiles, soit mettre en panne en fonction de la météo et du degré d’urgence, de la situation du bateau sur le plan d’eau et du Mob. Entre temps, plusieurs éléments de sauvetage et de repérage on étés lancés à la mer. Là ce n'est qu'un exercice, on ne réveil personnes les la frégate suit son cap normalement.

Un homme à la mer ne DOIT pas arriver, c’est une mort quasi-certaine. Nous ferons presque tous les jours un exercice. Dom’ est plutôt satisfait pour une première. Il nous faut encore gratter du temps sûr le bras bâbord pour être plus performant.

Tout cela nous emmène tranquillement dans le pertuis d’Antioche pour débarquer les derniers techniciens dans une vedette. Les moteurs vont bien, très bien même, donc maintenant place à la voile. Il est 7h30 et bâbord monte. Nous allons pouvoir passer la main ! Oui mais... non. Le Commandant souhaite établir la voilure de suite, nous restons donc en renfort pour tout envoyer !

Charles, ancien officier canonnier sur le LEG 0 (convoyage de Rochefort à La Pallice) puis devenu volontaire, et moi, montons sur la grande vergue pour déferler la grand-voile, Charles sur tribord et moi de l’autre bord. On commence par les extrémités vers le centre de la vergue. Je largue aussi le chapeau central. Je dois me mettre debout sur le centre de la vergue entre les drisses et la suspente. Il y a là un taquet sur lequel est tourné le bout du chapeau. J’y vais doucement mais je suis quand même surpris quand le bout glisse sans crier gare dans le taquet, la voile est très lourde (environ 1Kg/m² plus tout le gréement (poulies, cordages) et elle fait 272 m²) et elle tombe rapidement ! La drisse file vite, surtout ne pas se faire happer les doigts entre le taquet et le bout. On redescend pour donner un coup de main aux manœuvres. On va établir petit et contre-foc (nous n’avons pas gréé le grand foc cette année, on n’utilisera donc pas le contre-foc pour un grand foc), misaine, grand-voile, artimon, les deux huniers et le PDF, et aussi les deux perroquets et la perruche d’artimon. Plus la grande voile d’étai et enfin la voile d’étai d’artimon, bref, presque toute la garde robe de la belle !

Pour établir tout ça avec les deux tiers sur le pont, il nous faut deux heures !!! On manque de pratique… On n’imagine pas le nombre de manœuvres qu’il faut faire pour établir toute cette voilure… c’est très long et très physique. Le grand hunier est certainement le plus difficile. C’est la voile la plus lourde et la plus haute (en parcours) à hisser. C’est juste une horreur… Mais quel plaisir de voir toute cette toile établie. C’est juste incroyable. Un véritable honneur d’être là et d’avoir hissé les voiles pour la première fois du LEG. On est fiers de nous. C’est beau, juste beau.

On peut arriver à tout envoyer avec un seul tiers, à dix-huit ! Il doit bien falloir les quatre heures du quart pour faire ça !

Il est 10h, on nous libère, on va grignoter un bout, le petit déjeuner étant loupé, c’est plutôt rapide… Zou ! Au lit jusqu'à 13h. C’est notre midi, puis je repars me coucher. On nous réveille à 15h30 pour la relève de quart. Nous avons conservé les moteurs allumés mais débraillés et c’est pile au réveil que les moteurs s’arrêtent, on n’a pas idée du bruit qu’ils font dans les postes. Mais là, ça y est, nous sommes vraiment sous voiles. L’Hermione est enfin redevenue une frégate du XVIIIe. C’est tout simplement magique ! Tout le monde est heureux, en plus il fait beau.

Dans le poste nous avons un planning désignant cinq postes différents : aide cuisine (deux personnes), barreurs 1 et 2, veilleur et rondier (ronde de sécu plus veille de veilleur s’il est sur le violon de beaupré). Le reste du tiers est disponible pour toutes les manœuvres.

Pour ce quart je suis de cuisine avec un compère. On descend en cuisine dans la cale sous la batterie et on s’attèle à un tian de légumes plus tartes aux pommes pour… 72 personnes ! Les trois premières heures du quart y passent, puis on assure le service de 19h avec Tiphaine la messwoman, et enfin la plonge. C’est une activité très agréable et qui change un peu des manœuvres. On y trouve une superbe ambiance dans les cuisines. A 20h nous sommes relevés par bâbord, c’est à nous de manger. Puis direction le poste. Ce soir le vent est tombé, mais la mer est toujours là, ça ballote pas mal et le gréement souffre. Nous sommes entourés d’orage sans vent, le Commandant demande au Chef de redémarrer les moteurs pour faire route et soulager le gréement en l’appuyant en créent du vent. La nuit arrive et c’est pour nous la fin de la journée. Après un brin de toilette c’est l’extinction des feux.

A suivre...

Écrit par : <S639>AMAZONE mardi 29 mars 2022 à 18:48

Citation (Lazuli @ mardi 29 mars 2022 à 19:16) *
.../... A 20hoo nous somme relevès par Bâbord

Salut La Zuzule,

Comment se réalise le service de quart sur l'Hermione ?
- Par Bordées : Tribordais - Bâbordais ?
- ou par Tiers ???

Écrit par : Lazuli mardi 29 mars 2022 à 19:21

Citation (Lazuli @ dimanche 27 mars 2022 à 18:10) *
L’équipage est scindé en tiers, chaque tiers fait deux quarts d’une durée de quatre heures. Les tribordais sont de 00h à 4h et de 12h à 16h, les milieux de 4h à 8h et de 16h à 20h et les bâbordais de 8h à 12h et de 20h à 00h.


Par tiers et avec un service à heures fixes smile.gif
Je trouve ce mode de quart plutôt bien car il permet de mieux se caler.

Écrit par : motrius mercredi 30 mars 2022 à 15:34

Je t'imagine bien en tenue de gabier, mal rasé faisant la tambouille et surtout la vaisselle. Tiens vlà du mir disait poutine pour le lavage !!! tongue.gif

Écrit par : <S639>AMAZONE mercredi 30 mars 2022 à 16:09

Citation (Lazuli @ mardi 29 mars 2022 à 20:21) *
Citation (Lazuli @ dimanche 27 mars 2022 à 18:10) *
L’équipage est scindé en tiers, chaque tiers fait deux quarts d’une durée de quatre heures. Les tribordais sont de 00h à 4h et de 12h à 16h, les milieux de 4h à 8h et de 16h à 20h et les bâbordais de 8h à 12h et de 20h à 00h.



Oui je l'avais lu, et donc j'eus un doute, ne sachant si c'étaient des Bordées ou des Tiers.
Bon la terminologie est différente de celle de la Marine Nationale.
Donc toi tu es Milieu !
Mais ...
Citation (Lazuli @ mardi 29 mars 2022 à 20:21) *
Par tiers et avec un service à heures fixes smile.gif
Je trouve ce mode de quart plutôt bien car il permet de mieux se caler.


Donc si je comprends bien :

Jour Un
Tribord de 00h à 04h et de 12h à 16h
Milieu de 04h à 08h et de 16h à 20h
Bâbord de 8h à 12h et de 20h à 00h


Jour Deux
Tribord de 00h à 04h et de 12h à 16h
Milieu de 04h à 08h et de 16h à 20h
Bâbord de 8h à 12h et de 20h à 00h


Jour Trois
Tribord de 00h à 04h et de 12h à 16h
etc.

Alors il n'y a jamais de décalage ?

Écrit par : Lazuli mercredi 30 mars 2022 à 18:01

C'est complètement ça ! Pas de décalage.
J'ai effectivement connaissance des pratique de la Marine Nationale, et je sais aussi qu'en fonction des bâtiments elle pratique un ou deux systèmes de quart différents.

Là, le commandant Carriou (capitaine de corvette) et les autre officiers ont opté pour u quart fixe par bordée en tiers. J'avoue ne pas savoir pourquoi. La marine marchande peut-être ???
Le Belem fonctionne aussi comme ça.

Mot, ingrat que tu es laugh.gif Les mains je me les laves, mais par contre elle reste quand même tachées par le goudron !!!
C'est un peu folklo mais ça fait aussi partie de la nav '.



Jeudi 23 juin 2016.
6ième jour à bord – 3ième jour de mer.

Ce matin au réveil, on nous annonce de la pluie mais pas de froid, on s’habille en conséquence, bottes et ciré sans trop d’épaisseur. On est à sec de toiles, les bâbordais et les tribordais on eu beaucoup de travail entre 20h à 4h. On a une longue houle, mais pas très grosse. Ce matin l’adjointe milieu, Manon, a organisé avec tribord une chanson pour Charles, il à 27 aujourd’hui, la classe, fêter son anniversaire à bord de l’Hermione. Tribords invente une chanson pour nous transmettre le quart sur le thème des Copains d’Abords. Une fois le couplet passé nous entamons le deuxième couplet avec des paroles adaptées à l’anniversaire de Charles. Il est tout surpris et très content. L’effet est réussi.

Le quart passe tranquillement, sans voiles, sous l’eau… on s’encroûte un peu puis… exercice d’homme à la mer. Tout le monde se met en place rapidement et on y va. À fond, sans réfléchir et en suivant les ordres. C’est pas mal mais le bras bâbord traîne trop encore une fois. Ça manque de méthode, il faut améliorer.

Le jour est là, ça sent la fin de quart. Antoine demande d’établir les voiles longitudinales, focs, grande voile d’étai et voile d’artimon, puis l’artimon. 8h bâbord prend le quart, nous sommes renvoyés au petit déjeuner. Je reste avec quatre autres milieux en renfort pour établir les phares. Deux heures après je descends épuisé pour m’écrouler avant le repas. Après manger je m’octroie une sieste pour être en forme pour le quart de ce soir.

Pendant la journée le vent est monté à 20 nœuds, on est au plus près et l’Hermione tâte les 8 nœuds de sillage, on fait du 5 nœuds en moyenne pour un vent moyen de 15 nœuds. C’est plutôt pas mal pour un bateau comme cette Hermione moderne sous toilée et trainant des POD. Nous n’avons bien sûr plus les moteurs. Le temps se bouche, on donne un peu de corne de brume. Le Commandant souhaite faire un virement vent devant. Les conditions sont réunies pour ce type de manœuvre. C’est une manœuvre compliquée et délicate, il faut être bien coordonnés et comprendre ce que l’on fait. Nous ne devons pas faire chapelle au risque de faire tomber les mâts. Bien-sûr pour ce virement de bord le Commandant assure avec une météo confortable, pas question de le faire avec beaucoup de vent. Là on ne risque rien, il y a beaucoup d’eau à courir, la houle est modérée et le vent n’est plus très fort.
Pour un virement vent devant, on rappelle les deux autres tiers. Nous avons besoin de tout le monde. Après un débrief le Commandant envoie la manœuvre, c’est une entreprise incroyable, tout est logique bien sûr mais nous ne sommes qu’une grosse soixantaine à bord là ou il y a deux siècles ils étaient presque le double pour un seul quart. Ils étaient au nombre de 230 environ sur le bateau. Les ordres et les réponses fusent de partout, les pros sont performants, on passe d’un poste à l’autre, chacun rend compte de son action. C’est indescriptible et un bazar sans nom pour un observateur extérieur. Pendant le débrief on nous a expliqué le fonctionnement et l’ordre des manœuvres. Je connais théoriquement le virement de bord de ce type de bateau, mais de là à en faire un, j’avoue que c’est très différent… et autrement plus impressionnant.
Pour les postes, chaque tiers à son mât, mais suivant l’avancement du virement certains se retrouvent sans emploi, ils glissent sur d’autres postes pour donner un coup de main là où il faut. Et ce n’est pas de trop !

Il se passe beaucoup de temps entre la préparation, l’exécution et la fin d’un virement vent devant. Le passage du lit du vent, lui, ne dure que quatre petites minutes dans des conditions moyennes. Mais ce sont les minutes les plus décisives, c’est un temps où l’équipage est figé, la tête en l’air, les mains sur les bouts, pliés en deux, tout le monde attend et espère le passage du lit du vent. Puis lentement le bateau passe le vent et tombe sous l’autre amure !!! Et l’effervescence redémarre. Les ordres retombent en tout sens jusqu’à l’établissement de la frégate sous sa nouvelle amure. Route plein et près !

Une fois réglé et faisant route, le Second nous réuni sur le gaillard d’arrière, il trouve que pour le premier virement vent devant de la saison et avec un gros tiers d’équipage novices, ça s’est très bien passé. Le Commandant nous dit que nous avons culé de 80m (information GPS). Il semble que ce soit correct, un peu plus d’une longueur de bateau. Tout s’est bien passé, on est tous très contents et on s’applaudit ! On relâche les deux tiers hors quart. Merci à eux, vraiment. Nous finissons les réglages pour optimiser notre allure.

On doit repasser les boulines de grand hunier. Lors de l’armement les boulines sont passées sous les bras de la vergue de petit hunier, ça rague beaucoup, en les passant au-dessus on libère les deux manœuvres, tout file bien mieux ainsi.

Comme un seul virement n’est pas suffisent, mais surtout parce que Belle-Île est en face, on fait en fin de quart un virement lof pour lof. Pour celui-ci un seul tiers est à la manœuvre. Même si nous ne sommes quand même pas en surnombre. Mais on a plus de temps et on peut brasser les phares tranquillement. Nous avons fait demi-tour.
La cloche est piquée quatre fois deux coups brefs, c’est la fin du quart, bâbord se range pour le muster, on passe le quart, on descend pour dîner et au lit. Je suis fatigué.

Piquage des quarts : un coup par demi-heure, donc pour une heure, c'est deux coups brefs, et quatre heures quatre fois deux coups brefs.


A suivre...

Écrit par : Lazuli jeudi 31 mars 2022 à 19:18

Vendredi 24 juin 2016.
7ième jour à bord – 4ième jour de mer.

Et paf, 3h30, on décolle les paupières ! Temps clairs mais froid nous communique notre réveil, les multicouches de polaires et bonnet vissé sur la tête sont donc de rigueur.

Une fois sur le pont de gaillard je me sens un peu brassé, c’est étrange car il n’y a presque plus de houle. Ça passe tranquillement. Ce matin nous n’avons rien à faire ! C’est aussi ça la marine du XVIIIe… nous sommes calés sur bâbord amure, le vent se maintient bien et c’est tout. C’est un peu long pour le coup, en plus il faut froid… Un des gabiers du tiers est kinésithérapeute, il nous fait faire des exercices d’échauffement pour passer le temps et nous réchauffer de ce vilain froid. Curiosité que de voir une vingtaine de bonhommes s’échauffer sur un gaillard désert en pleine nuit. En attendant je crois que c’est grâce à ce petit exercice que je ne suis plus barbouillé. Puis on fait le tour du pont pour continuer à assimiler les 250 points de tournages, pas facile… Tout en raidissant ou donnant du mou dans quelques manœuvres de-ci de-là.

A 6h30 je suis d’aide au petit-déjeuner avec un autre gabier, ça consiste à préparer les tables pour les tiers de repos. On est pour le coup excusés du poste de propreté, pas de grattage de pont pour nous deux.

8h, nous sommes libéré de quart pour une reprise à 16h. Rien de bien palpitant, repos et flânerie sur le pont. Il n’y a rien, nous sommes tout seuls, de l’eau partout où le regard porte. Et pourtant je suis heureux d’être là et je trouve ça beau. C’est une situation totalement hors du temps.

20h, milieu prend la manœuvre. On fait route au 30°, cap de nouveau sur Belle-Île. Ce quart-ci m’importe beaucoup, je commence comme barreur numéro deux (B2). Pendant une heure j’assiste le numéro un, je ne fais que suivre les instructions de barre du B1. Puis la relève de poste se fait, je passe donc B1. Là, maintenant, J’AI l’Hermione en mains !!!

J’ai en plus une énorme chance, nous ne naviguons pas au cap mais au plus près. Ce qui veut dire que je suis maître de la route et des mouvements du bateau. Je gouverne à l’œil, au vent. Le regard constamment sur le bord d’attaque du grand hunier plus un œil sur le PDF de temps à autre derrière moi. Je surveille le hunier et me tiens à la limite de la dévente, comme un voilier moderne !!! Incroyable, quelle sensation et quelle émotion. Je suis très surpris par la sensibilité de la barre, un simple demi-maneton suffit à faire évoluer la frégate. Surtout ne pas donner de grand coup de barre, ça casserait l’aire du bateau et ça le ferait trop évoluer en faisant de grands zigzags. En exagérant à peine, j’ai vraiment l’impression de barrer un dériveur. Je m’éclate vraiment. C’est énorme !!!

Durant mon heure de barre nous sommes monté à 6.8 nœuds pour seulement 13 nœuds de vent ! Le rendement est excellent. J’arrive à gratter du vent et j’obtiens une route au 25°/27°. Antoine est très satisfait de ma barre et me félicite en me gratifiant d’un : "là on a un bon barreur". Je pense qu’il force un peu la gratitude, mais je prends ! Ce n’est pas souvent, mais là je suis fier de moi. Un vrai gosse !

Hélas, quand tout se passe à merveille, le temps passe bien vite et mon heure est à regret écoulée. Relève de barre par B2, je traverse le bateau jusqu’au gaillard d’avant et je relève le rondier/veille de veilleur. La civadière est à poste, le veilleur est donc perché sur son violon sur le beaupré au-dessus de l’eau. Au bout d’une demi-heure je le hèle pour l’avertir que je pars pour ma ronde de sécu. R.A.S. hormis le palan d’un canon qui est légèrement détendu. Je le note sur le cahier de ronde et signale au Second. Plus tard dans la journée le maître gréeur fera le nécessaire. A l’heure dite je passe la main à l’ex-B1 et je relève le veilleur. Me voilà à grimper sur le beaupré en passant les étais pour accéder au violon. Je m’installe comme je peux. Un coup de VHF au Second :
- Dunette de veille…
- Veille de dunette…
- Relève de veille effectuée par Simon…
- Merci Simon, bon quart à toi…
- Merci…
Voilà, la VHF fonctionne, l’officier de quart est au fait de la relève, il n’y a plus qu’à pour ma première veille, et sur le beaupré en plus ! Dans le jargon de l’Hermione, on nomme à la VHF le gaillard d’arrière, "dunette", même si cette frégate en est dépourvue, c’est plus rapide et plus compréhensible. Je m’y fais très bien…

La veille sur le beaupré est un des rares lieux du bateau où l’on est complètement seul. Le temps est parfait, c’est donc un très grand plaisir d’être là. Je dois surveiller un secteur de 180°. Partant de 90° tribord à 90° bâbord. On signale absolument tout, même si l’on confond une bouée blanche par un goéland qui nage.

C’est arrivé lors du grand voyage en 2015, un gabier s’est vu annoncer, quand le chef de quart lui demandait où en était la bouée :
- La bouée s’est envolée…

Mais ce n’est pas grave, tout doit être annoncé. Le radar ne prend que les gros objets, au veilleur de faire le reste.
On annonce les objets de cette manière : « à deux quart bâbord un navire moteur à x distance, défilement droite ou gauche » ou bouée, ou voilier. La hantise sont les pêcheurs, c’est à nous de les éviter s’ils sont en pêche, les bouées de casiers ou de filets sont aussi à éviter pour ne pas les ramasser avec les moteurs. On voit de tout. Énorme tanker ou porte conteneurs, petits pêcheurs, bouées, bateaux en tous genres. Il faut donc les signaler et les éviter.

Je confonds d’ailleurs la passerelle peinte en blanc d’un très gros pétrolier par un ferry-boat. Avec la rotondité de la terre la coque du bateau n’est pas visible, de plus il est à vide donc très haut sur l’eau et seule la passerelle se voit à l’horizon. Elle est tellement grosse que de loin elle ressemble à un ferry… Bah ! Le ridicule ne tue pas ! Le pétrolier est passé tranquillement par notre poupe.

Mon heure de veille se passe tranquillement, c’est génial, les conditions sont superbes.

Nous sommes au large de Saint-Nazaire et on fait route pour un mouillage de nuit à Belle-Île, la relève de quart est là, c’est donc bâbord qui mouillera vers minuit nous dit-on.
Et à minuit, on entend la chaîne de l’ancre gronder furieusement dans l’écubier.
Au mouillage les quarts diffèrent de ceux à la mer. Il n’y a que les gabiers sur planning qui font le quart. Pour le tiers milieu ça donne : de 4h à 6h B1 et B2 en veilleur de mouillage et des bateaux dans la zone, surveillance de la position GPS sur le radar et des amers définis par le chef de quart s’ils sont visibles. Puis ils sont relevés par le veilleur et le rondier pour la suite du quart de 6h à 8h.

Du coup, nuit complète pour tous les autres qui restent prêts à bondir de leurs bannettes à la moindre alerte.

A suivre...

Écrit par : Lazuli jeudi 31 mars 2022 à 19:18

Samedi 25 juin 2016.
8ième jour à bord – 5ième jour de mer.

Levé à 7h30 pour tout le monde, assemblée avec tous les tiers, pas de poste de propreté ce matin, on prend le poste d’appareillage directement. Chaque tiers retrouvent son mât. Il fait beau, nous sommes devant Le Palais, la vue est magnifique, la citadelle Vauban est toute illuminée d’un soleil rasant. Depuis Belle-Ile l’Hermione au mouillage ne doit pas laisser indifférente. D’ailleurs, rapidement les vedettes Quiberon – Belle-Île viennent nous voir avec les premières rotations de la journée, on échange quelques coups de corne.

Le Commandant souhaite un appareillage sous voile. Il veut entrer dans la baie de Quiberon en passant entre Quiberon et l’île de Houat, puis longer Houat et Hoëdic pour ensuite filer sur le plateau du Four. Là où l’"Originale" s’est échouée en 1793 dû à la malveillance du pilotage côtier. Je mets le procès-verbal du pilote en annexe.

Les moteurs sont quand même lancés, on relève la pioche du fond de l’eau avec le guindeau électrique, une fois l’ancre caponnée on en saisi une patte avec une griffe frappée au croc de la candelette du mât de misaine faisant retour sur le petit cabestan. L’on vire au cabestan pour faire remonter et coucher l’ancre pour la traverse sur une bitte du plat bord.

Pendant ce temps on envoie toutes les voiles. Ce n’est pas un "vrai" appareillage sous voiles, mais ça reste une bonne manœuvre. Là aussi il nous faut deux heures pour tout établir. Pas de surprise, c’est très physique. Et c’est toujours très spectaculaire.

Fin de la manœuvre, on libère tribord et milieu pour laisser le quart à bâbord. Ils chargent quelques canons et on fait route vers Royan notre prochain rendez-vous. Vers 12h30, on nous appelle pour renfort pour prendre la panne, on met le grand phare en ralingue, nous somme au bord du plateau du Four. L’officier canonnier annonce la mise à feu des canons. Il se met sur le passe-avant et hurle, l’épée au clair :

- si je n’étais pas si con, je ne serais pas canonnier !

Et boum, premier coup, puis il répète la phrase trois fois pour trois autres coups de canons. L’émotion est palpable dans tout le bord, c’est quand même quelque chose d’extraordinaire. Nous rendons les hommages à l’Hermione par l’Hermione 223 ans plus tard.

Le Commandant fait servir à 13h30, ce coup-ci, on ne s’arrête plus jusqu'à Royan où l’on nous attend.

Je reste sur le pont cet après-midi, je donne des coups de mains quand nécessaire. Le temps est très beau avec un petit 13 nœuds de vent, nous avons tout dessus excepté deux voiles d’étais. Le bateau avance bien, il est performant. Nous glissons sur l’eau au largue, la meilleure allure de la frégate.

Quand je prends mon quart à 16h, Antoine veut optimiser les réglages pour profiter de la brise au maximum. Le vent passe petit largue, nous avançons 5 à 6 nœuds. Nous n’arrêtons pas de peaufiner le brasseyage des phares et les réglages des boulines. En doublant l’île d’Yeu, le vent nous oriente de nouveau grand largue, on gagne en vitesse, nous filons 8 nœuds. C’est un régal de sentir le bateau rouler et filer sur cette petite mer par un tel temps ! On est bien et heureux d’être là. Notre quart se termine, nous avons passé quatre heures à régler aux petits oignons. Que demander de plus ?

Sur la dernière heure du quart, avec deux collèges nous demandons la permission de monter au grand perroquet, juste pour le plaisir de la vue, pour sentir le bateau, et pour être tout simplement là-haut, à 45m au dessus de l’eau (environ 17 étages !) sur la vergue de grand perroquet. Antoine accepte volontiers, on grimpe comme des gamins ! Les haubans de perroquet sont étonnement lâches. Ça balance de partout, on tourne presque sur soi-même ! On serre les fesses le sourire en coin, la joie dans le cœur ! Pour accéder aux barres de perroquet, en fonction de sa confiance, on n’est pas obligés de se sécuriser, seulement dans les gambes de revers (obligatoire). Par-contre, vu la souplesse des haubans de perroquet, là pas de risque, on fait tout de même moins les malins et on s’assure sur les lignes de vie. Ce qui m’impressionne aussi ce sont les mouvements des divers assemblages mâts/hunes/barres de perroquet. On voit bien les points fusibles, l’élasticité du bois et la souplesse du gréement dans son ensemble. Ça m’impressionne vraiment. J’admire cette mécanique. Là-haut on rigole bien, on fait des photos, on admire la frégate de son point culminant. On à une vue imprenable sur le mât d’artimon ! Sur bâbord on voit défiler l’Île d’Yeu. C’est bien mieux que dans un film. C’est bon d’être là. Notre chef de tiers, Dom’, est de l’Île d’Yeu, un coup de téléphone et hop ! Voilà deux de ces amis qui nous survole en coucou. On redescend tartinés de goudron, les haubans de perroquet sont horriblement imprégnés, on colle, on colle, on colle !!! Je profite de repasser par la grande hune pour graver un modeste « SL 2016 » sur la feuille de plomb recouvrant la tête du bas-mât. Pfff ! À mon âge…

Il est temps de redescendre sur le pont, nous faisons finalement le poste propreté, puisque zappé ce matin pour cause d’appareillage.

Vient la relève. Au muster, on nous annonce que nous devrions toucher l’estuaire de la Gironde demain matin vers 8h pour un mouillage théorique à 10h devant Royan. Nous espérons bien filer cette nuit pour ne pas mettre trop tôt les moteurs.

J’ai pris dans mon baluchon le livre "Le Crabe Tambour" de Pierre Schoendoerffer, je l’ai déjà lu il y a bien des années. Je n’arrive pas à l’entamer, trop occupé à aider, à me reposer ou à contempler ce bateau posé sur l'eau. Mais je ne désespère pas d’arriver à lire le livre avant mon débarquement à Saint-Malo. C’est une magnifique histoire de marins et de bateaux qui fut porté au grand écran. Le livre est dans son élément.

L’équipage change, ou plutôt il a changé, je m’en aperçois, les visages sont hâlés, les barbes poussent tranquillement et les mouvements sont plus lents. Nous sommes plus amorphes, la fatigue peut-être. Le rythme est bien installé aussi, on s’économise plus. Et puis il y a aussi une sorte de monotonie. La vie en mer à bord d’un grand voilier rythmé par les quarts successifs. De gros coup de bourres et des pauses monotones et lentes. C’est étrange à observer.

A suivre...

Écrit par : Lazuli vendredi 01 avril 2022 à 10:33

Dimanche 26 juin 2016.
9ième jour à bord – 6ième jour de mer.

3h30 le rondier tribord vient nous réveiller, une litanie… la lumière arrache les yeux, je saute dans mes frusques goudronneuses et, ma foi, plutôt puantes. On s’y fait à ça aussi… la douche n’est pas notre quotidien, une tous les trois à quatre jours, et du rapide s’il vous plait. Je ne peux m’empêcher de penser aux sous-mariniers du 3e Reich, j’ai l’excellent Das Boot en tête, le livre de Lothar-Günther Buchheim. Ça pue, c’est crade. La grande classe quoi…

Mais pour l’heure, il faut monter prendre le quart, tribord attend ! C’est une nouvelle journée, et pas des moindres, nous arrivons sur Royan dans quelques heures. Je suis ravi car je prends mon quart en B1. Ravi mais moins que la dernière fois. C’est moins sport et moins intéressant car nous naviguerons au cap cette fois-ci. J’ai donc les yeux rivés sur le compas éclairé d’une lumière rouge par dessous. Route au 130°, sous voiles majeures, civadière et les basses voiles d’étais. Vu le peu de vent et l’allure du bateau, grand largue, Antoine congédie le B2. Je suis tout seul à la barre. Grandiose ! Finalement je ne perds rien. Pendant cette heure, on évolue jusqu’au 150°. Actuellement nous sommes au large entre le phare des Baleines (Île de Ré) et celui de Chassiron (Île d’Oléron). Je ne peux pas me retenir de penser à mes filles. Huit jours déjà sans les voir.

La relève arrive, je passe rondier puis veilleur, sur le gaillard d’avant ce coup-ci. La civadière a été serrée entre temps. Pas besoin de monter sur le violon. Enfin je passe B2, mais le poste étant dégagé de service j’intègre le quart "normal" avec les autres. On nous fait carguer les deux huniers, le PDF l’est déjà. En fin de quart nous montons pour ferler le grand hunier, il n’a pas maigri pendant la nuit celui-là… les mains souffrent, le dos aussi me concernant. En descendant nous observons à chaque fois notre travail, et il a une très bonne allure notre hunier, on est fiers comme des enfants ! Fin de quart, poste de propreté, on range le pont avant le muster de 8h. Puis je descends en batterie pour le petit déjeuner, puis je vais faire une sieste.

Je remonte à l’aire libre vers 10h30. Nous avons embouqué l’estuaire de la Gironde et nous remontons tranquillement le fleuve au moteur accompagné de plusieurs embarcations voiliers et moteurs, SNSM, Douanes et autres, un petit hélicoptère tourne aussi autour de nous. Il fait beau et c’est bien sympathique. En arrivant devant Royan le Commandant donne quatre coups de canons pour saluer la ville, ça fait un super écho du tonnerre dans l’estuaire ! Bâbord mouille, nous sommes au large de la plage en bordure de la route du bac Royan / Le Verdon. On fait quand même le quart de 16h à 20h normalement, il ne se passe rien de particulier.

Royan nous a fait venir, ils ont payé pour un mouillage de quelques heures. Ils vont donner un feu d’artifice à minuit, puis nous lèverons le mouillage dans la foulée.

Cet après-midi un plaisancier très imprudent et dénué de bon sens est venu se mettre devant notre étrave, avec les 4 nœuds de courent et sous GV, il s’est fait surprendre et a réussi à s’enfiler la vergue de civadière entre son mât et son pataras… poussé par le courant contre l’étrave, la voile s’est déchirée et sa petite motorisation ne lui a pas permis de se dégager de la vergue, son mât est tombé ! Tout le monde leur gueulait dessus, et chose dérangeante, certains gabiers se sont foutus d’eux lors du démâtage. Le MOB est pourtant à l’eau, mais personne ne les a aidé, seul un gabier est allé sur la fusée de la vergue de vivandière pour essayer de dégager le mât. Les deux "papis" venu admirer l’Hermione de trop près repartent tant bien que mal, aidés d’un bateau moteur, vers la plage le mât à l’horizontale… l’ensemble de cet événement n’est vraiment pas glorieux. L’imprudence peut se révéler très grave en mer. Le plaisancier a eu de la chance quand même…

Minuit vient tranquillement, bon nombre de gabiers, dont moi, ce sont réunis sur le gaillard d’avant entre le mât de misaine et le petit cabestan, les instruments de musique sont de sortie. Guitares, jubés et harmonicas. On pousse la chansonnette à qui mieux-mieux. L’ambiance est là, c’est génial. Bâbord rembarque le mob est traverse l’ancre bâbord qui était bossée prête à mouiller au cas où. Puis sans prévenir le feu d’artifice démarre. Il est plutôt réussi et dure une demi-heure ! Bâbord appareille et en réponse au feu nous donnons douze coups de canons ! Dans le noir de la nuit, les lueurs associées aux déflagrations font un sacré effet !

Le Commandant prévoie 24 à 36h de moteur pour sortir de la Gironde pour se positionner au large dans le Golfe de Gascogne, nous avons le vent en plein dans le pif… La météo prévoie une montée progressive du vent. Mais pour l’heure, je pars me coucher car je prends mon quart à 4h.

A suivre...

Écrit par : Lazuli samedi 02 avril 2022 à 12:22

Lundi 27 juin 2016.
10ième jour à bord – 7ième jour de mer.

Le réveil est un peu dur, couché à minuit pour un levé à 3h30… ça pique.
Comme nous sommes aux moteurs, on en profite pour approfondir les manœuvres. On nous demande individuellement de commander le brasseyage des différents phares. Ça peut sembler simple comme exercice, mais il faut penser à pas mal de chose, et il faut aussi retrouver les points de tournages sur le pont dans le noir. Dom’, devant notre scepticisme face à la civadière, prends le temps de nous en expliquer le réglage et l’incidence de la vergue sur le bout-dehors. En fait c’est très logique. On appui le bout-dehors qui à tendance à fléchir sous le vent par la traction des focs en brassant la civadière. Mettons que nous somme tribord amure, le bout-dehors fléchit sous le vent, donc à bâbord. Pour contre balancer cette flexion on reprend la balancine tribord de la vergue de civadière (en filant celle de bâbord) qui à pour effet de faire monter la fusée tribord vers l’avant dans le même plan incliné que le beaupré, ça permet de chercher un point d’appui au plus proche du point d’amure du foc. On tourne les balancines puis on agit sur les bras. On reprend le bras bâbord pour "tirer" vers le bas le bout tribord de la vergue. Les balancines étant tournées, le bras tribord vient appuyer fortement la balancine tribord, et là, le bout-dehors se redresse sur tribord jusqu’à l’avoir dans l’axe du bâtiment. Le bout-dehors est complètement étarqué et appuyé, le contre-foc peut donner toute sa puissance sans risquer une rupture de l’espar. C’est tout ce qu’il y a de plus logique, mais rien ne vaut la pratique pour visualiser la chose. L’air de rien, ça réclame un peu de monde sur les manœuvres. Mais du coup je ne comprends pas bien les iconographies de l’époque comme celle des Ozanne ou des Roux qui ne représente jamais de civadière utilisée comme on le fait sur l’Hermione… je ne sais pas trop quoi en penser (voir note).

Brasser la vergue de grand voile (ou les autres) demande aussi une petite méthode. Sur la grand-vergue et la vergue de misaine nous avons à poste des contre-bras partant sur l’avant des vergues (donc en opposition des bras) pour aider à la manœuvre. Ils ne sont pas historiques mais ils nous aident bien vu le petit nombre que nous sommes à bord. Il faut donc mettre du monde sur le bras sous le vent et au vent, mais aussi aux contre-bras opposés. On prévoie de choquer la drisse au vent. Les drisses sont légèrement déportées sur les côtés du centre de la vergue puisque distribuées de chaque côté du mât. Donc en brassant ça va tirer la drisse au vent, c’est pour ça qu’on la libère. On fait de même sur la balancine au vent pour la même raison. On libère aussi les drosses de la vergue pour ne pas contraindre la rotation de celle-ci autour du mât. On choque la bouline sous le vent et on borde celle au vent, on libère les cargues point, fonds et bouline au vent. Comme elles passent par des poulies fixes au niveau de la hune, elles vont s’allonger comme la balancine ou la drisse au vent, il faut donc les libérer pour ne pas brider la voile. Il y a donc beaucoup à penser pour tous ces postes et mettre les personnes aux bons endroits en suffisance. Sur le papier c’est simple, en mer c’est autre chose. Cette logique reste la même pour les autres vergues avec parfois quelques variantes.
Tous ces exercices nous font passer le quart rapidement. Je descends pour avaler un truc et je grimpe dans ma bannette.

Rien de spécial cet après-midi, je flâne, jusqu’à ma prise de quart. Les voiles d’axe sont établies pour appuyer le bateau qui navigue encore aux moteurs le vent dans le nez. Mais finalement on finit par les serrer car elles nous donnent trop de dérive. N’ayant pas grand-chose à se mettre sous la dent, le Commandant nous dispense un cours simplifié de météo marine. Ce ne sont vraiment que des bases, mais ça reste intéressant. Ça interpelle même un peu tout le monde et chacun y va de son interprétation en remontant sur le pont les yeux dans les nuages. Puis on s’exerce sur ces fichus points de tournages avec Antoine. Un tel trouve moi tel retour ! Ça commence à bien rentrer tout ça.

Nous devons encore faire quelques heures de moteurs pour bien attraper le vent favorable au large de la Bretagne. On annonce une dégradation de la météo, on verra.

A Suivre...

Écrit par : Lazuli dimanche 03 avril 2022 à 16:38

Mardi 28 juin 2016.
11ième jour à bord – 8ième jour de mer.

Je commence ce matin par un quart de veille, puis j’irai B2, B1 et rondier. Nous sommes encore aux moteurs, et effectivement la météo se corse un peu, du coup le tangage se fait beaucoup ressentir. Je suis tout seul sur le gaillard d’avant par nuit noir et je sens mon estomac monter et descendre dans cette grande houle. La nausée arrive… ma vraie première nausée depuis le début de la navigation. L’heure de veille me semble interminable, je ne vois rien, pas d’horizon pour stabiliser mon oreille interne, je baille de plus en plus, les frissons arrivent et je me demande quand je vais devoir courir sous le vent pour déballaster l’estomac. Tu parle d’une veille attentive… Bon à rien oui !

Mais la relève arrive enfin, tant mieux ! Je donne la VHF et la paire de jumelle sans demander mon reste, débrouille-toi ! Je me dirige vers l’arrière et je m’arrête pour respirer une grande bolée d’air sur le passe-avant tribord, j’en ai plus que besoin. Il ne faut pas traîner, on m’attend au poste de barre, je dois relever B2. Il me semble que l’arrière du bateau donne moins d’amplitude que la proue. Ce doit être vrai, on est plus proche du centre de gravité et du coup je récupère rapidement de mes nausées. Par-contre je commence une lutte effrénée contre le sommeil, j’ai les paupières extrêmement lourdes, c’est difficile de rester vivant… B2 n’est pas un poste très excitant au moteur et dans cette météo, c’est vraiment dur de ne pas s’endormir à la barre.

Au bout d’une heure je passe en B1, et ça va encore mieux, je me réveille aussi car ça demande plus d’attention, on navigue au cap, rien d’extraordinaire mais ça me réveille quand même. Arrive la quatrième heure du quart, je cède la barre à B2 pour relever le rondier. Le vent change de direction, et comme par magie, le Commandant arrive sur le pont, le flair... Il demande de la toile. On se met au travail et on établit les voiles d’axes dans un premier temps. Entre deux voiles, je file faire ma ronde de sécu. Vingt minutes plus tard je remonte, tout le tiers se trouvent dans la mâture à déferler les voiles majeures pour les poser sur cargues (basses voiles plus huniers). Bâbord sort des entrailles de la frégate, il est donc 7h45. Nous restons pour hisser les huniers et établir les basses voiles. On nous libère, petit déjeuner, je grimpe vite dans ma bannette, la nausée m’a épuisée. Mais je suis bien allongé et j’écrase.
On nous réveille à 11h30 pour le midi. Le vent est encore monté et on porte tout. La frégate donne 8.2 nœuds. J’ai encore de vagues restes de ma nausée, mais le bateau à modifié ses mouvements grâce à la voilure, il tangue bien moins et roule bien plus, mon estomac trouve ça bien mieux, moi aussi. Le vent semble vouloir monter et la mer se forme de plus en plus. Je reste content de n’être malade que si tard. Je n’aurais pas parié là-dessus. Le Commandant nous avait bien dit que ce bateau ne rendait pas beaucoup malade. Enfin, pas pour tous, certains souffrent plus que d’autres et depuis le début de la navigation.

Après manger je retourne dans le poste pour réviser les points de tournages non pas par râteliers en suivant le plan de pont mais par voiles, je m’allonge dans la bannette, je ferme les yeux et je me fais les retours de manœuvres voile par voile en mimant leurs parcours avec mes bras. Le ridicule ne tue pas. Par-contre la méthode est très efficace pour moi. Bien plus visuelle et d’une grande logique.

La mer ne cesse de se former, ça commence à bien bouger et on commence aussi à se balader dans les bannettes, le bateau craque de partout. La mer commence à embarquer dans les coups de roulis. Il se trouve que ma bannette est contre le vaigrage bâbords juste sous le pont de batterie. Les assemblages ont beaucoup travaillés, je peux passer la main à certains endroits au dessus de ma tête. Et bien sûr, sur un coup de roulis, je me fais rincer… l’eau passe entre la fourrure de la gouttière et le couple, puis se déverse joyeusement dans ma bannette par le trou où il devrait normalement y avoir une entremise. Chouette ! J’avais déjà pas mal de choses me tombant dessus depuis les joints du plancher, mais l’eau… pas encore. Pendant le grand voyage certains ont pris de belles douches jusqu'à mettre des bâches au-dessus des bannettes pour s’en protéger. Je n’en suis pas là heureusement.

A 15h il y a 20/22 nœuds de vent, finalement ce n’est pas violent mais le bateau est tellement puissant que c’est rapidement sportif, même avec ces 20 nœuds. Nous filions 7.3 nœuds, et les perroquets sont amenés par les bâbordais. Ils ont eu beaucoup de travail durant le quart, nous les relevons dans une heure et ça va être mouvementé. Le bruit du bois est très impressionnant dans le bateau. Ça craque vraiment de partout. Dans les interstices ou je peux y mettre les doigts je sens le bois bouger ! La courbe de bau juste au-dessus de ma tête a un joint horizontal et je le vois bouger… c’est bluffant. Et puis il y a aussi l’échelle métallique qui permet de descendre dans la voilerie non loin du poste, elle grince. C’est très caractéristique comme bruit. Rythmé à souhait ! Je préfère le grincement du bois.

16h, 20h, notre quart se résume à du brasseyage/débrasseyage, on règle les phares sans arrêt ! Le vent ne dépasse finalement pas les 25 nœuds. Mais ça nous a bien fait travailler, et nous sommes bien contents. Nous avons doublé la Bretagne et nous sommes dans le rail montant de la Manche, nous croisons beaucoup de cargos et des pêcheurs, la veille est délicate.

On a une houle de travers et ça nous fait bien rouler. C’est rigolo de nous voir marcher tous penchés et tirer des bords pour aller en ligne droite. Le Commandant nos informe que nous devrions toucher les côtes "Angloises" demain vers midi. Tout le monde sourit, le mouillage en terre Anglaise nous ravit.

Nous avons deux nouvelles recrues à bord depuis deux jours et demi. Ce sont deux pigeons voyageurs. Ils sont bagués et ont élus domicile dans l’avant du MOB sous la petite bâche. Antoine leur donne comme noms Nelson et Trafalgar, normal, nous allons sur l’Angleterre. Le Commandant pense qu’il s’agit d’espions, sinon, pourquoi seraient-ils là ?

A suivre...

Écrit par : Lazuli lundi 04 avril 2022 à 20:17

Mercredi 29 juin 2016.
12ième jour à bord – 9ième jour de mer.

La nuit n’a pas été très clémente, on roule bien et c’est compliqué de se caler dans la bannette. Un genou contre la fargue, un bras pour compenser de l’autre côté, les hamacs n’ont pas ce problème. On y rajoute quelques petites douchettes au passage, mais où est passée cette fichue entremise ? Tu parles d’une nuit…

Au réveil la mer reste encore bien agitée, nous sommes au large de la pointe sud des côtes Anglaises. Durant la nuit nous avons quitté le rail. On nous fait orienter les voiles un bon moment puis il faut carguer et ferler la civadière. Je monte sur bâbord et comme nous sommes bâbord amure, la vergue au vent est très proche de la surface de l’océan. Je ne peux pas dire que se soit super beau car il fait encore nuit. C’est pourtant un excellent point de vue pour admirer la proue. On attend que la vergue se remplisse de gabiers, l’avant plonge pas mal… en quelques minutes je suis pris de nausées. C’est du coup très compliqué pour aider les petits copains. Charles, en bout de vergue, me lance « Simon, passe-moi le raban ! » Ben non mon vieux… là je n’y arrive plus ! Ah le gros boulet… En plus d’être malade, j’ai honte de moi, je suis totalement inutile. Je serre plus les dents que la voile, heureusement pour mes compères le bout la civadière n’est pas aussi lourd qu’un hunier. Il n’y a "qu’à" transfiler de la fusée vers le point d’écoute. Ils sont deux, je suis le troisième et je ne sers à rien… C’est peu glorieux. En revenant sur le pont je ne suis vraiment pas bien et je m’excuse.

Le Commandant fait lever le quart bâbord une heure plus tôt pour nous aider à ferler la grand-voile. Je ne monte pas, je ne me le sens pas. Mais je ne reste pas inactif, je pars sur les manœuvres de pont, et il y a fort à faire. Notre quart prend fin, il reste le phare de misaine, le Commandant nous demande de rester disponible si besoin, on ne descend donc pas pour le petit déjeuner. L’attente ne dure pas vraiment, on donne un coup de main pour carguer et ferler plusieurs voiles d’étais, le petit foc le petit hunier et la misaine. Dans le même temps, on mouille l’ancre devant Falmouth, ou plus exactement dans le chenal d’Helford River en face de la baie de Falmouth, il pleut et il y a encore beaucoup de travail.

En travaillant mais surtout depuis que nous sommes entrés dans la vaste baie de Falmouth je n’ai plus de nausées. C’est un très bon mouillage bien abrité. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls sur rade, il s’y trouve aussi un énorme pétrolier de plus de 300m de long, une très grosse barge submersible, un cargo de taille moyenne et un petit non loin de nous. Belle vision que de voir un trois mâts arriver du large sous la pluie. La frégate est élégante, ce doit être beau à voir.

Ma fin de nuit étant loupée pour la bonne cause, je reporte ma sieste à cet après-midi. Le temps est très bouché, la pluie joue à cache-cache. Le paysage et vraiment magnifique, je retrouve une couleur de campagne identique à l’Irlande. Falaises verdoyantes, parcelles clôturées par des murs de pierre, des moutons un peu partout. Quelle joie d’être là ! C’est vraiment beau, même si le temps est franchement bouché.

Je ne sais pas si ce n’est que pour aller boire un coup au yacht club que le Commandant nous fait mouiller ici, mais je trouve que le clin d’œil pour le héros d’Alexander Kent, le Commandant Richard Bolitho né à Falmouth et vivant non loin d’Helford est plutôt intéressant ! Une frégate de 12 française, chez Bolitho… ! Toujours est-il que le Commandant est bien descendu au Yacht club.

Au mouillage les quarts sont bien plus tranquilles. Nous restons donc disponibles si besoin de 16h à 20h, signe de tranquillité, pas de harnais obligatoire. On est donc à vaquer et admirer. Quelques bateaux viennent faire le tour de l’Hermione. Ce n’est pas tous les jours qu’un tel voilier mouille dans la baie même si nous sommes très loin d’être les premiers en ce lieu. La Tall ships est souvent passée par là. Mais pas une frégate de 12 Française !

Un gabier de Milieu (celui avec qui j’ai fait ma toute première veille à La Pallice) fait une thèse en histoire sur les routes commerciales et les comptoirs Français des XVIIe et XVIIIe siècles. Il nous fait une conférence dans la batterie. C’est passionnant. Ce soir le Commandant débarque pour le Yacht club. C’est ça aussi d’être Commandant.

Je suis de veille mouillage demain matin de 6h à 8h. D’ici là, une belle nuit sans bruit ni mouvement.

A suivre...

Écrit par : Lazuli mercredi 06 avril 2022 à 20:52

Jeudi 30 juin 2016.
13ième jour à bord – 10ième jour de mer.

Réveillé à 5h30, je prends mon quart de veille avec un collègue. On reste à deux sur le pont complètement désert et mouillé avec le jour qui se lève, c’est étrange ce calme. Pas de bruit, ni de mouvement. Dans ces deux heures nous devons faire deux rondes de sécu, veiller l’ancre, ou plutôt la chaîne, en aussi veiller la position GPS. Il y a un cercle d’évitement à ne pas dépasser, il y a aussi sur une feuille les différents relevés d’amers sur la côte que l’on contrôle avec le compas de relèvement.

Comme nous sommes normalement sur le quart du 4/8h, c'est Milieu qu'on réveille, à 6h30. L’appareillage est avancé à 7h au lieu de 8h. Milieu commence le travail. Tribord et Bâbord sont réveillés en suivant. Tout le monde est sur le pont pour finir l’appareillage.

Il pleut, et tout le monde est dans la mâture en ciré, on déferle les voiles majeures, les focs et les basses voiles d’étais. Je vais sur la civadière pour la mettre sur cargues, puis je retourne sur le pont pour se mettre aux drisses. Je grimpe ensuite sur le grand perroquet avec un autre Milieu pour déferler la voile. On reste dans les barres pour équilibrer la longueur des écoutes entre tribord et bâbord des bouts des vergues. On est mieux placés pour le voir d'en haut. On fait aussi passer le marchepied au-dessus du chouquet pour ne pas retenir le hissage de la vergue. Je descends dans la grande hune pour démêler la drisse de pavillons à la drisse de grand perroquet, elles se sont entremêlées avec le vent. L’appareillage touche à sa fin. La frégate a évoluée pour sortir du chenal toute voiles dehors. La belle à revêtue sa garde robe, elle est magnifique à glisser sur l’eau.

Nous quittons les eaux Anglaise, et l’après-midi passe. A ma reprise de quart à 16h, on prend le poste de propreté mis de côté ce matin pour cause d’appareillage. On gratte, on gratte, on gratte. Il faut dire que demain nous sommes attendus à Saint-Malo. Le bateau doit être propre. Sauf que le vent fraîchi graduellement, on est donc appelé à lâcher nos grattoirs. Direction la civadière. On prend le ris demandé, puis nous affalons la grande voile d’étai. Je suis appelé en renfort à la barre, les deux barreurs ne suffisent plus. Il faut dire que la barre est vraiment raide, je suis surpris. Je comprends vite ma présence. C’est que ça fait mal aux bras… Mais à trois on tient bien la bête.

A 18h, nous sommes entre Falmouth et Saint-Malo ! Il nous à fallu 10h pour faire la moitié de la transmanche. On est en trains de croiser les rails descendant et montant, il y a des cargos partout ! On se remet au grattage et le relève arrive.

Il y a pas mal de vent, et nous avançons bien, nous ne voulons pas arriver trop vite sur Saint-Malo. Il y aura sûrement un mouillage. Quoiqu’il en soit, bâbord a du travail, ils doivent prendre un ris dans le grand hunier. La tendance est à réduire la voilure pour ralentir. Il est possible que nous ayons du travail cette nuit.

A suivre...

Écrit par : Lazuli jeudi 07 avril 2022 à 20:40

Vendredi 1er juillet 2016.
14ième jour à bord – 11ième jour de mer.

3h30, un éternel recommencement… arrivé sur le pont après le crochet habituel dans la batterie, Marion, l’officier navigation et chef de quart tribord nous informe que nous sommes au large de Saint-Brieuc, on est proche de la côte, les lumières des terriens sont très visibles. Beaucoup de pêcheurs sur la zone, ça nous oblige à lofer et arriver sans cesse pour éviter les engins de pêche. Ça demande beaucoup d’attention et de réglages.

On ferle aussi la civadière, et quand on n’est pas malade c’est vraiment super. Le quart passe donc vite à force de réglages. Bâbord arrive, il fait jour, et milieu reste pour faire des virements lof pour lof. On doit s’écarter de la côte. On commence le premier virement après avoir doublé le Cap Fréhel, pour une fois ce ne sont pas les IMOCA 60’ de la Route du Rhum mais bien une frégate du XVIIIe qui le double. On est vraiment très proche de la côte, le fort la Latte est magnifique vu du bord. L’Hermione s’implante très bien dans ce décor, une vraie scène de 1780.

Nous sommes trop en avance… on veut donc perdre du temps, un comble dans la marine à voile. On s’éloigne donc de Saint-Malo et le Commandant nous libère à 10h.

Le bruit court que selon le Commandant, nous devions mouiller devant le fort la Latte, mais il semble qu’une mine Allemande de 39-45 ait chamboulée le mouillage. Il serait en effet dommageable de faire sauter la mine en lui larguant notre pioche dessus. Nous devrions arriver vers 17h dans la cité corsaire. Je serai donc de quart. Il me tarde de plus en plus d’arriver et de saluer la vieille ville de tous nos canons, en habits historique je vous prie. Le hic c’est qu’il ne fait vraiment pas beau, il pleut et la chaleur n’est pas au rendez-vous…

En revenant au Cap Fréhel on distingue une masse dans les nuages et la pluie, c’est la frégate L’Étoile du Roy de Saint-Malo. Vision fantomatique, et sympathique en même temps car même si cette "frégate" ne ressemble pas vraiment à un bâtiment du XVIIIe sa silhouette floue se détachant progressivement des grains est magnifique à voir, avec l’Hermione ça fait un très beau tableau d’époque. On s’y croit pour de bon. Mais la cerise sur le gâteau pour moi est l’apparition de la bisquine de Cancale, la Cancalaise. Cela me donne une énorme émotion de la voir foncer sur nous ! Qu’elle est belle, un bateau magnifique, le plus beau d’entres tous. Elle nous arrive sur tribord puis elle se range sous le même bord, elle nous dépasse, vire et nous passe sur l’arrière pour nous remonter sur bâbord, elle se joue de nous. Je n’ai qu’un regret, ne pas avoir navigué plus longtemps sur la Cancalaise il y a une quinzaine d’années. On nous appelle tous à la manœuvre. On cargue et ferle toutes les voiles. Les trois tiers sous la pluie, nous sommes de nouveau en face du Cap Fréhel.

Le Commandant demande le mouillage, je suis entre-temps redescendu de la misaine et je me poste dans le porte-haubans pour voir l’ancre tomber. J’adore, le maître coq et tout fier, Jens lui donne le bout qui libère la bosse de l’ancre. L’ordre tombe : "à mouiller !" Dans un grand plouf l’énorme masse tombe à la verticale, la chaîne gronde furieusement dans l’écubier. C’est super. Tiens ! Finalement il n’y a plus de mine ? J’ai dû mal à comprendre l’information.

L’Étoile du Roy remonte à contre-bord notre mouillage sur tribord, on se salue d’une volée de canons !

On embarque le pilot de Saint-Malo au bout d’une heure. Plusieurs bateaux gravitent autour de l’Hermione. Entre temps nous nous sommes changés en tenues historiques. On ne peut pas dire qu’il fasse très chaud, pour un 1er juillet… En fait il fait super froid !

On lève l’ancre et on commence à évoluer sous moteurs vers la cité corsaire, de plus en plus de bateaux en tous genres nous accompagnent, du voilier au bateau à moteur en passant pas les vedettes des Douanes, SNSM et Aff’Mar’, et bien sûr la pilotine. Pilotine qui se fait cordialement virer par la vedette des Aff’Mar’ car bien trop proche de nous. D’habitude ce sont les plaisanciers qui se font refouler ! Comme quoi, même les pros sont impressionnés pas l’Hermione.

Je ne sais pas si les miracles existent mais c’est en arrivant devant Saint-Malo que le soleil nous donne de sa présence !!! Comment exprimer ce que l’on voit ? Les éclaircies révèlent un ciel pur après la pluie, le vent a chassé partiellement les nuages gorgés d’eau et les rayons de soleil passent entre ces troués de nuages. La cité corsaire est illuminée, un rêve. Nous embouchons le chenal et le fort de l’Île Harbour s’en donne à cœur joie ! Il nous salut de plusieurs salves de canon. C’est vraiment comme à l’époque avec un tel paysage et une frégate de 12.
Bon je confirme, les miracles n’existent pas… Le Commandant estime que nous ne pouvons entrer dans l’écluse avec plus de 15 nœuds de vent, et pas de chance, nous avons un 20/25 nœuds et dans le dos en plus. Le principe de précaution prime avant le spectacle. La déception est lisible sur tous les visages. On fait un demi-tour après s’être bien rapproche de la jetée du Môle des Noires et l’on gratifie tout de même Saint-Malo de vingt quatre coups de canons ! Un véritable tonnerre !!! Mais notre arrivée est loupée. On mouille dans le chenal en espérant pouvoir entrer dans le bassin à flot le lendemain vers 17h. Le Commandant nous demande de rester au poste d’accostage, je suis donc avec ma défense en arrière du grand mât à attendre. Au bout d’une heure et au moment où le pilote veut débarquer, la dévente arrive, le Commandant demande au pilote de rester car il veut essayer de rentrer dans le bassin. On reprend donc la manœuvre, l’ancre est arrachée du fond puis caponnée, on se met à poste, on libère au maximum la vue des officiers et surtout pas un bruit.

Nous doublons le Môle des Noirs, il reste quelques irréductibles au bout pour nous acclamer, les pauvres, non seulement nous passons une heure en retard mais en plus personnes ne leur répond… le silence est requis, manœuvre oblige, malgré tout quelques bras se lèves pour les remercier. Que vont-ils penser de nous ?

On se présente devant l’écluse, l’affaire est bien partie, nous rentrons, je suis à bâbord sur l’avant du grand porte-haubans. Le harnais bouclé sur le premier hauban la défense à poste sur le frégatage prête à courrier de main en main le long du porte-haubans. Le Commandant nous accoste dans l’écluse tout en douceur. Moi, il m’impressionne ce type. Je positionne bien ma défense, le bateau vient s’appuyer dessus tranquillement, les toulines sont lancées sur le quai pour déborder les amarres. Les portes se referment, le niveau monte rapidement et nous entrons dans le bassin à flot. Nous allons nous mettre juste derrière l’Étoile du Roy, bâbord à quai. Je reste là où je me trouve pour réceptionner le quai.

On en profite pour envoyer joyeusement six coups de canons supplémentaires dans le bassin, les goélands apprécieront ! Ils ont trouvé plus bruyant qu’eux…

Il est 20h. Une fois accosté a minima nous passons tous sur le passe-avant pour pousser trois chants de marins. Un bon moment. Il reste finalement un peu de monde sur le quai. Tant mieux, tout le monde est ravi.

On finit de s’accoster, on double les aussières, on installe les coupées montante et descendante. On monte le petit bureau de coupée sur le quai, on installe le pupitre du bord pour la gestion des cartes équipage. On range le pont en lovant toutes les manœuvres, on sort le tau qui sera installé demain matin avant l’ouverture des visites pour protéger les visiteurs de la pluie et du soleil.

De l’avis des officiers, cette manœuvre de port dans son ensemble est certainement la meilleure qu’ils aient fait avec l’équipage. Le respect du silence et le retour des ordres a été excellent. L’Hermione a accostée dans le plus grand silence.

C’est milieu qui débute les quarts à quai. Je suis de minuit à 2h cette nuit. À chaque escale, il est prévu un punch, notre arrivée étant loupée et les deux tiers libres étant partis en courant en ville boire un coup, Antoine nous octroie le punch. On se le siffle entre 22h et minuit. Alors comme ça il n’y a pas d’alcool à bord hein ? Le punch est peu chargé et ne donne pas vraiment d’effet, mais c’est notre premier verre depuis La Pallice, c’était il y a onze jours ! Quelle abstinence… je glisse naturellement entre mon dernier verre et ma veille de coupée.

A suivre...

Écrit par : Lazuli vendredi 08 avril 2022 à 08:13

3- Dans le bassin à flot Vauban, Saint- Malo

Samedi 2 juillet 2016.
15ième jour à bord – à quai

Une veille sans histoire, sinon quelques gabiers joyeux rentrant se coucher. Ah si, un truc historique, vers 1h30, le Commandant déboule de l’intra-muros, en costume historique de capitaine de frégate… tricorne enfoncé sur la tête et épée sous le coude ! Une curiosité. Il me donne sa carte et disparaît dans ses appartements. J’adore ! Fin de quart et hop au lit !

On ne me réveille qu’à 9h, les veilleurs de nuit ont droit à une grasse matinée ! Les autres milieux ont eu le plaisir de commencer à travailler à 6h pour décharger un camion de vivre et installer les taud, mettre les sens de la visite et commencer lesdites visites. On est de service jusqu'à 18h. On tourne pendant la journée. Une fois au compteur coupée montante, puis l’accueil en haut de coupée montante, une fois sur le gaillard d’avant et la grand-rue pour les photos et réponses aux visiteurs, puis sur le gaillard d’arrière, et le « au revoir, merci beaucoup », etc, en haut de la coupée descendante, et en fin le compteur (CGTiste) de la coupée descendante. Tout un programme, en fin de journée on est rincé ! 2 600 visites le premier jour ! C’est un choc ! Après onze jours de mer, ça fait tout drôle.

Mais 18h arrive !!! On nous libère pour 24h. Total liberté, puis les 24h heures suivantes nous sommes à disposition si besoin. Et personne n’aura besoin de nous !

Une douche, enfin, et on retrouve une gabière en ville qui était dans ma promotion à Rochefort et qui embarque pour le LEG 02 dans cinq jours. On sort avec quelques uns. Aaaah la première bière… On mange aussi dans une crêperie. Je discute avec Jens de Jean Boudriot. Jens est un type très intéressé et très intéressant aussi. Un as du gréement. Quelqu’un que j’aime beaucoup.

A suivre...

Écrit par : Lazuli samedi 09 avril 2022 à 14:05

Dimanche 3 juillet 2016.
16ième jour à bord – à quai

Relâche c’est relâche, je dors jusqu'à 10h ! Un truc de fou… Argh. J’ai presque trop dormi, un comble. Mon programme est très simple, déambulage dans l’intra-muros, je suis très heureux de retrouver ce lieu que j’ai habité quatorze ans plutôt. Je vais aussi visiter un vieux gréement Anglais, c’est un bateau dragueur de la Manche, un joli canot. Il ira aux fêtes maritimes de Brest comme l’Hermione dans quelques jours. J’en profite aussi pour visiter l’Étoile du Roy. C’est… étrange comme bateau. Après l’Hermione il est difficile de visiter un tel navire. Bon, c’est comme ça. J’ai marché trois heures dans l’intra-muros, j’ai les pattes sciées… c’est dur la vie d’un terrien.

Ce soir on sort à une vingtaine pour un restaurant, mais pour l’heure, j’avance dans mon livre derrière les rideaux de ma bannette, les 5 200 personnes qui ont visités l’Hermione et la ville ont eu raison de moi. Une petite pause fait du bien.

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Lundi 4 juillet 2016.
17ième jour à bord – à quai

Il s’est passé un grave accident hier soir. Un gabier est tombé des remparts de l’intra muros !!! Un motard passant par là l’a rapidement découvert, et il est évacué sur l’hôpital de Rennes. Il a eu une énorme chance… Une sacrée chute sur le trottoir tout de même. Et pourtant, il est bien vivant. Ce n’était pas son jour, il a défié la Faucheuse, l’Ankoù en breton.

C’est donc un réveil musclé au bibou (l’alarme du bord) à 8h pour tout le monde pour nous en informer. On en reste sans voix, éberlué. L’ambiance est plombée, c’est morose tout ça, et du coup le fait d’être à quai sans rien faire avec une telle nouvelle je ne peux pas m’empêcher de penser à mes filles. C’est la première fois depuis le début de mon périple que je veux rentrer et qu’elles me manquent à ce point.

Mais la vie continue et les visites commencent dans 1h30 et pas question de tout arrêter. Reste que nous sommes tous consignés à bord jusqu’à nouvel ordre.

Je prends mon quart à 18h. Il y a une privatisation du gaillard d’arrière ce soir. C’est un jour un peu particulier car nous sommes le 4 juillet et c’est la fête de l’indépendance Américaine. On se retrouve donc avec une invasion d’invités costumés avec groupe de musique et traiteur pour la soirée. Je me souviens, il y a un an jour pour jour, l’Hermione et son équipage étaient à New York pour cette même fête. Et je regardais ça via les journaux vidéos postés par l’association. Je ne pense pas qu’a ce moment je pouvais dire qu’un jour que je serai moi aussi gabier sur cette frégate. C’était pour moi hors de portée. Comme quoi !

C’est ma dernière nuit à bord. Demain je quitte l’Hermione pour retourner à ma vie de terrien. Mon sac est partiellement bouclé. Il est 18h, je prends mon quart. Je suis de veille de coupée de 20h à 22h. La fête bat son plein sur le gaillard d’arrière. C’est rigolo ou pathétique, au choix, mais l’Étoile du Roy donne aussi une fête US. C’est à qui fera la meilleure. Bof…

A la fin de ma veille, je vais me coucher. Ça sent vraiment la fin et j’ai hâte de rentrer.

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Mardi 5 juillet 2016.
18ième jour à bord, fin de mon embarquement.

On se lève à 7h30. Assemblée à 8h. Les nouveaux gabiers embarquent à 14h. Ça chamboule quelque peu les quarts. Certains bâbordais et tribordais se retrouvent à faire du renfort pour remplacer les débarquants comme moi. Du coup ça ronchonne un peu.

Je rends ma dotation d’habits historiques et de travail en voilerie.

Il est 10h, je débarque, mon aventure Hermione se termine ici pour ce qui est de la navigation. Je vais en effet la retrouver pour le désarmement en septembre prochain et pour le démâtage du mois d’octobre, mais aussi durant toute l’année 2017 qu’elle passera à Rochefort en préparation pour le prochain grand voyage de 2018 en Méditerranée.

Je suis fier d’être devenu un des membres d’équipage d’un tel bâtiment. J’ai navigué sur l’Hermione, sur une frégate de 12 ! Je ne sais pas si je suis un marin mais j’ai le sentiment d’avoir touché du bout des doigts l’univers des marins du XXVIIIe siècle, ça reste une grande satisfaction pleine d’émotions.


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Voilà pour cette première navigation. C'est une découverte pour moi, un style tout différent de toutes les navigations que j'ai pu faire.
A plein d'égard c'est bien mieux que dans les films et les livres réunis !!! Je pense bien sûr à Aubry, Bolitho et Hornblower.

Mais sur d'autres points, on est aussi très loin de la plaisance, et c'est donc parfois dur. D'ailleurs la mer est dure par défaut... Sur l'Hermione on n'est pas en croisière, mais on travail comme de vrais marins. On touche du doigt la marine du XVIIIe, l'apogée de la marine à voiles ! Et ça c'est quasi unique. Mais ça demande quelques concessions de vie, il faut aimer être balloter, puer, être en communauté très proche, se faire mal.

On passe aussi par plein d'émotions, ça reste extra ordinaire !

Écrit par : L'Apache samedi 09 avril 2022 à 21:30

Très agréable à lire. Pour un profane comme moi, le vocabulaire est un voyage à lui tout seul, et me replonge dans les Hornblower. Bon vent l'ami, ces souvenirs sont exceptionnels

Écrit par : Lazuli dimanche 10 avril 2022 à 15:51

Merci beaucoup, il est vrai que le vocabulaire est très spécifique, même pour des marins "d'aujourd'hui" il y a pas mal de termes qui ne sont plus usuels.

C'est ça, Hornblower and Co. c'est tout à fait le ressenti en navigation, notamment quand on atterris sur des sites comme le fort la Latte, Saint Malo, La Rochelle où des côtes très maritimes Anglaises.

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En 2017, la frégate ne navigue pas, elle reste donc dans son port d'attache à Rochefort pour le bonheurs des visiteurs, de la ville aussi !

En 2018, un voyage en Méditerranée est effectué. Je devais faire le LEG 01, La Rochelle / Tanger, mais mon employeur en a décidé autrement à deux semaines de l'appareillage... Il était dans son plus grand droit.

En 2019, l'Hermione effectue un voyage en Manche. Elle fera la tournée des différents ports en ajoutant une escale à Saint-Nazaire, Nantes et Brest tout de même.
Là c'est bon pour moi !!!

Je m'inscrit pour le premier LEG, La Rochelle / Cherbourg ! C'est le LEG qui m'intéresse le plus.
Alors, rebelotte, je monte à bord et je sort mon petit carnet pour rédiger quotidiennement mon journal.

Le voici, bonne lecture.
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LEG 01 - Navigation de La Rochelle (La Pallice) à Cherbourg du 23 avril au 06 mai 2019

1- Dans le bassin à flot, port de commerce de La Pallice/La Rochelle

Mardi 23 avril 2019.
1er jour à bord.

Ça y est, je suis de nouveau à bord de l’Hermione ! Rendez-vous à 14h à l’entrée principale du port de commerce de La Pallice/La Rochelle. Cette fois je ne suis pas en retard ! Tout l’équipage de volontaires est là, il y a des navettes pour nous mener à bord. Il vente fort et la pluie s’est invitée. A peine arrivé à l’entrée que je suis pris en charge et emmené vers la cale sèche ou trône la frégate. Je remarque que l’antifouling est fraîchement posé sur la carène. Qu’elle est belle notre frégate. On monte à bord via une passerelle et je me rends en batterie. Là, Kenan devenu second, fait l’attribution des bannettes et donc des tiers. Surprise ! Je suis de nouveau au poste Milieu. N° M34. Même tiers qu’en 2016. Je reviens chez moi. Je pensais que je serai attribué sur un autre tiers, et bien non.

Mais finalement je suis content d’y retourner, on est bien à Milieu. Je suis tout au fond du poste, c’est pas mal. Un petit coin sans passage.

Je retrouve bien des connaissances et des nouvelles têtes ! La composition du tiers est bien. Des anciens, des nouveaux, c’est très bien.

Une fois les numéros distribués on récupère les sacs et on prend possession du poste. Puis un peu plus tard notre chef et son adjoint nous prennent en charge. On divise le groupe en deux pour faire la ronde de sécurité. On passe dans tout le bateau pour réviser les points incendie, les choses à voir, vérifier, etc. Puis on prend les dotations. Cirés Cotten jaune et vêtements de travail. Ça se passe en voilerie. On est un peu entassé dans la voilerie mais ça le fait. L’Hermione c’est aussi la promiscuité. Une fois tout rangé sur les patères on a quartier libre jusqu'à 18h.

A 18h tout le bord est convié pour une assemblée, le muster. On se réuni sur le gaillard d’arrière en arrière du grand-mât. Chaque tiers en en position de U. Tribord à tribord, Bâbord à bâbord et Milieu entre les deux contre le râtelier de grand-mât.

Les officiers nous accueillent et on nous entretient de la sécurité et de tout pleins de choses relatives à la vie à bord. Officiers, médecin, messwoman et maîtres. Chacun à son mot. Tous les visages sont souriants.

C’est à Tribord de commencer, ils sont d’astreinte pour 24h, de 18h à 18h le lendemain. Puis nous, Milieu, prendrons la suite. On a donc quartier libre. On en profite avec quelques uns pour descendre dans la cale pour voir de près et toucher la carène. Ça m’impressionne grandement ! Les formes de la frégate vu d’en dessous, c’est quelque chose. Je fais quelques petites photos. On ne voit pas ça tous les jours.

La cloche sonne, il est 18h45, c’est le premier service repas. Bâbord et Milieu filent dans la batterie. Puis comme par magie, après le repas, on est quelques uns à arpenter le pont avec les points de tournages en mains. On révise les 250 retours des manœuvres sur les cabillots et les taquets. Pfff, ce n’est pas une sinécure !

Ça fini par des discutions et des blagues. Le temps est très instable, beaucoup de vent et de la pluie par intermittence.

Le temps aura raison de nous, on se disperse à d’autres occupations. Pour ma part je descends dans le poste avec l’idée de lire. Mais avant, je commence mon petit journal. J’espère que la navigation se passera bien. Je lis un peu (Le grand nulle-part de James Ellroy) et je m’isole dans ma bannette pour dormir.

A suivre...

Écrit par : Lazuli mardi 12 avril 2022 à 16:46

Mercredi 24 avril 2019.
2ième jour à bord.

Réveil à 7h, bof la nuit… Il faut un peu de temps pour s’adapter à l’environnement. Nous ne sommes pas encore de service, et du coup ça va être une grosse journée de révisions. Pour commencer le camion de ravitaillement pointe son nez à 8h30. Les trois tiers sont réquisitionnés pour former une chaîne humaine du camion à la cambuse. Je me position au début de la chaîne, je suis posté sur la passerelle. Il nous faudra 1h30 pour embarquer 4 tonnes de nourriture ! Juste ce qu’il faut pour un La Rochelle/Cherbourg. Une fois le chargement fini on nous libère. Je retourne donc à mes points de tournages. Le midi passe et nos chefs nous réunissent pour un peu de pédagogie. Brasser la GV, prendre un ris, etc. Mais interdiction de monter. Nous sommes en cale sèche et il est estimé que c’est trop dangereux. On révise aussi la procédure MOB (devenu POB dans la réglementation) avec les bras, saisines, drisses et la balancine. On fait aussi un exercice incendie avec tout le monde avec rassemblement sur le gaillard d’arrière. Je suis sur le canot de sauvetage n°11, avec le commandant et le chef machine (donc si on doit abandonner le navire, je vivrai !).

Dom, maintenant bosco, aidé de quelques pros, prépare la mise en eau prévue pour demain matin. J’ai hâte de voir ça ! Il nous demande de préparer la civadière en la brassant et l’apiquant pour passer le sas sans tout arracher. Elle se retrouve donc dans une position curieuse. Complètement de travers ! On nous fait aussi mettre à bord un maillon de secours de la chaîne de mouillage. Un maillon fait 25 mètres et ça pèse un peu quand même… Tout l’équipage s’y met, on doit le passer du quai au fond du navire dans la salle des machines.

A 18h on rassemble tout l’équipage pour l’assemblée. Le commandant nous informe que comme tout est à bord il ne souhaite pas rester à quai dans le bassin. Il veut négocier avec le port de sortir directement de la cale pour trouver un mouillage sans passer part un amarrage dans le bassin. Ça nous permettra de partir dès qu’une fenêtre météo se présentera plutôt que d’attendre à quai au moins jusqu'à dimanche. Ça ravi tout le bord !

Milieu prend le service, mais il n’y a rien à faire… un comble sur ce bateau ! il y aura uniquement une ronde de sécurité à 22h et deux aides cuisine pour le matin et le midi de demain. Ce soir, après le repas, on monte en petit groupe pour réviser ces fichus points de tournages… Puis au lit pour un peu de lecture. Je me suis octroyé une douche, je ne sais pas quand sera la prochaine.

A suivre...

Écrit par : Lazuli mercredi 13 avril 2022 à 18:23

Jeudi 25 avril 2019.
3ième jour à bord – 1er jour de mer.

Effervescence ce matin ! On met en eau la frégate. Rassemblement à 8h pour tout le bord. Les vannes sont ouvertes pendant le muster.

On va lever l’ancre tribord, posée au fond de la cale, pour la mettre à poste. Pendant ce temps le niveau de l’eau monte. Et il monte très vite ! Les vannes sont fermées quand la frégate arrive à la limite de sa flottabilité. Ça permet de faire une visite d’étanchéité du bord tout en ayant le bateau posé. Dom’ court partout et gère d’une main de maître !

On prépare la manœuvre de l’ancre, puis elle est mise à pic avec le guindeau de marine. On passe le croc du palan de capon dans l’organeau de l’ancre. On vire au petit cabestan pour amener l’organeau au niveau de la bosse de bout. La bosse est passée, l’ancre fait donc penau. Elle pendouille sur sa bosse au bout du bossoir. On croche la patte de l’ancre avec la griffe qui fera basculer l’ancre contre la muraille pour la saisir. On dégarnit le cabestan du garant du palan de capon pour le regarnir avec celui de la griffe.

Je descends en batterie sous le gaillard d’avant avec Cédric, l’adjoint tires, pour reprendre les aussières. Puis je monte sur la civadière avec un collègue pour repasser l’écoute de civadière retirée pour la manœuvre. On passe par la suite sur le mât de charge pour mettre en place la coupée du bord sur tribord. La passerelle du port est enlevée. Et entre temps le bateau flotte !!! Il est étanche et on a réouvert les vannes. On a un peu de temps libre, on en profite pour réviser. Puis sonne le premier service et enfin le second ! On a bien faim. Après manger, j’en profite pour passer un coup de fil aux filles.

Avec d’autres gabiers on nous envoie enlever les bâches protectrices posées sur la grand-voile et le grand hunier. Je suis disposé à passer les écoutes de grand perroquet, comme en 2016 !

L’affaire n’est pas compliquée en soit, mais on a pas mal de nouveaux gabiers (comme j’ai pu l’être en 2016) et du coup c’est plus long et plus compliqué que prévu. Et je me fais un peu piéger par l’ordre des travaux. Il faut en premier lieu enlever les bâches avant de passer les écoutes de grand perroquet. L’équipe dédiée aux bâches monte sur les vergues, dont celle de grand hunier. Le temps qu’ils travaillent je reste sur la grande hune à mettre de l’ordre dans l’écoute bâbord posée sur le plateau. Enlever la bâche prend un peu de temps et je n’ai pas grand-chose à faire, en plus on se prend un énorme grain ! On se fait fouetter par la pluie portée par un gros coup de vent. La classe ! Puis la bâche à bâbord m’est envoyée sur le plateau. On la boudine au mieux et on l’envoie sur le pont avec le braguet. Et c’est là où je me suis fait avoir. Comme il y a déjà du monde sur la vergue je n’ai pas besoin d’y aller pour passer l’écoute dans la poulie violon en bout de vergue… je ne fais que filer l’écoute sur le plateau. Deux gabiers montent aux barres de perroquet pour monter l’écoute bâbord. Comme ça galère là-haut, Cédric leur crie de faire un nœud de chaise pour mettre en attente l’écoute. Et ça galère encore car ils n’arrivent pas à le faire ce nœud . Stress et manque d’expérience, le parfait mélange pour ne pas y arriver. En plus vient se rajouter à tout ça un exercice incendie, le bibou sonne et il est annoncé de se rassembler sur le gaillard d’avant ! On descend en vitesse après avoir capelé à l’arrache toutes les manœuvres en cours. On encadre le petit cabestan et on se compte. On nous donne des infos pratiques et des consignes pour gérer l’incendie. On fera d’autres exercices plus tard.

Par la suite on nous fait brasser les basses vergues en pointe pour la manœuvre de ports. On ne retourne pas dans les hauts ! Il est l’heure d’embarquer le pilote.

À milieu on est dédié, pour les manœuvres de port, aux défenses. Du coup, comme en 2016 je me retrouve avec les "couilles" et les "tic-tac" pour protéger le bateau des contacts contre la maçonnerie des sas et quais. On m’envoie sur le porte-haubans de misaine sur tribord. La manœuvre commence et le vent a tendance à pousser la frégate sur bâbord. Du coup le lamaneur lui fait faire des embardées, et notre couille sert bien. Elle s’écrase contre la maçonnerie et évite le bateau de toucher, mais elle part sur bâbord et proche du sas le jas de l’ancre qui dépasse beaucoup touche un peu. Mais rien de grave. La frégate sort de la cale sèche pour se retrouver dans le bassin. On fait faire un quart de tour au bateau et on s’engage rapidement dans le sas du bassin qui mène dans le port en eau profonde. Le sas est facilement passé et on déboule dans le port au milieu des cargos à quai. On traverse le port pour enfin trouver le pertuis, la houle commence à se faire sentir en dehors des digues. Le vent est très présent ! Mais qu’importe ! La sensation de sentir le bateau bouger colle des sourires à tout le monde. Enfin dehors !

Le pilote nous emmène à notre mouillage entre l’île de Ré et le port de commerce. Dom’ est sur le gaillard d’avant avec Antoine (pas le second de 2016) l’officier navigation. Je suis aux premières loges pour voir la prise de mouillage. Antoine me demande de m’occuper de la boule de mouillage, avec le feu en dessous pour la nuit. L’ancre est mouillée dans un grand "plouf" et la chaîne du mouillage gronde dans l’écubier. On mouille deux maillons et demi, soit environ 65m de chaînes. On range le pont et les manœuvres sont finies pour la journée. Tout le monde est libéré sauf les veilleurs de mouillage du tires Milieu. Les autres partent manger.

Il y a pas mal de houle et le bateau roule comme il faut ! Ça craque de partout !!! J’avais oublié tous ces bruits de bois qui travaillent, bougent et vivent avec la mer. La frégate est enfin vivante ! On marche de travers au rythme du roulis, les corps vont devoir s’habituer. À table notre pichet d’eau à quasiment fini à plat ventre… la soupe dans les bols se balance à bon rythme. Je mange bien en prévision de plus de mer, mieux vaut être bien nourri. D’ailleurs les premiers malades se déclarent, mais ce n’est pas le roulis qui fait le plus mal, c’est le tangage et au mouillage il y a très peu de tangage. On verra plus tard. Pour ma part tout va très bien, je suis content car je suis sujet au mal de mer normalement, mais j’ai découvert qu’il n’était pas très violant.

Il est 21h30 et je ne traîne pas car je suis de veille cette nuit de 4h à 6h. et demain une grosse journée nous attend, nous allons devoir gréer les perroquets, la perruche et enverguer la civadière.

A suivre...

Écrit par : Lazuli jeudi 14 avril 2022 à 18:31

Vendredi 26 avril 2019.
4ième jour à bord – 2ième jour de mer.

Journée de malade ! On me réveille à 3h30 avec mon binôme pour le quart de mouillage. On doit surveiller deux amers (deux balises éclairantes sur terre) et deux distances radar. On a des fourchettes de relèvement. La frégate a un cercle de giration dû au mouillage et elle subie aussi les différences de marrée. On doit donc surveiller si on ne sort pas des fourchettes données par les officiers, avec ordre de réveiller l’officier de quart si doute ou problème. On doit aussi avoir une grande attention à la ligne de mouillage. Surveiller que le bateau ne dérape pas sur le fond en plus de la ronde de sécurité classique dans tout le bateau. La météo n’est pas bonne, il vente fort et la frégate roule beaucoup. Cette première veille met dans le bain de la navigation ! À 5h50 je réveille la relève pour le quart suivant de 6h à 8h. Le temps de leurs donner les infos je me couche à 6h15. Et à 7h ? Branle-bas !!! Tout le monde debout… ça pique un peu quand même. Je n’ai pas dormi à cause des grands craquements du biton de grand hunier contre ma bannette. Il est très fort ce craquement !!! En plus du roulis…

On déjeune, on monte à l’assemblée à 8h. Et le coup de feu est donné ! Je ne sais même plus tout ce que j’ai fait… en tout cas on a gréé les perroquets, perruche avec les trois tiers. On a aussi ridé des haubans. Le fort roulis et le vent rendent le travail difficile. On se prend régulièrement des grains pour renforcer la sensation de pénibilité… On est tous cramés et on n’a pas eu le temps d’enverger la civadière. Ça sera pour demain.

Le commandant souhaite lever le mouillage demain en milieu de journée. On verra. On attend un gros coup de vent cette nuit. Il est 21h et la frégate roule de plus en plus. Et ça craque de partout… j’espère mieux dormir car je suis bien fatigué. Je m’isole derrière mes rideaux.

A suivre...

Écrit par : Lazuli dimanche 17 avril 2022 à 20:09

Samedi 27 avril 2019.
5ième jours à bord – 3ième jour de mer.

Il semble que le coup de vent à tenu ses promesses. Bien mal lui en à prit ! J’ai dormi du sommeil de l’enclume et je n’ai rien vu ni senti… Et si ça a bougé, ça a bougé sans moi ! Il est 7h, les lumières du poste s’allument. Le vent est quand même fort ce matin.

On met Bâbord sur la civadière, pour l’enverguer. Je me retrouve au petit cabestan pour envoyer la voile sur l’avant. Par la suite on fait un nouvel exercice incendie et dans la foulée un exercice abandon total du navire. Puis Milieu met le POB à l’eau. Pour cet exercice je suis dans la grand-rue aux saisines aux guides. Le POB, c’est toujours intense et cardiaque sur les postes balancine/drisse mais moins stressant que les bras, les saisines et les guides.

Tous les chefs et adjoints des tiers sont conviés à monter à bord du pneumatique pour s’exercer à mettre le moteur à l’eau et le démarrer. Le moteur fait des siennes d’ailleurs… Puis on remet à poste le pneumatique.

Pendant l’exercice, le bras a été échappé et la poulie a malheureusement rencontrée la tête d’un collègue dans la Grand-rue juste à côté de moi (nous sommes au saisines). Clairement il souffre, il enlève son bonnet et on voit qu’il a une belle plaie de 4/5cm. Il est évacué pour une prise en charge médicale. Il aura cinq points de sutures plus deux à trois jours d’arrêt. Ce qui n'est pas une très bonne nouvelle pour le tiers.

Cédric et deux autres gabiers montent pour finir de gréer le grand perroquet. Il est midi, assemblée à 14h.

Ça y est, le commandant donne l’ordre de lever le mouillage. Milieu est de quart (16h/20h) et je suis de service rondier/veilleur/barreur. Je commence par rondier. Je suis donc sur le gaillard d’avant en compagnie du veilleur. Je donne de la main localement quand besoin puis au bout d’une demi-heure je pars en ronde de sécurité. La frégate fait route aux moteurs et le tangage arrive. En bas tout craque et dans la voilerie au pied de mât de misaine, je sens sous les pieds les virures bouger ! En fait en y regardant de plus près, je vois plusieurs pièces de charpente se mouvoir à chaque plongée du bateau dans les vagues… ça m’impressionne beaucoup. Je remonte au bout de 20 minutes, RAS. Je relève le veilleur, qui me fait connaître du chef de quart avec la VHF. Les mouvements ont bien changés par rapport au mouillage. On a le nez dans la plume et rapidement je suis trempé par les embruns que soulève la proue de la frégate.

Il y a pas mal de chose à annoncer. Un phare ici, une marque par-là, des bouées en tout genre, etc… Plus on se dirige hors du pertuis plus la houle monte. Il y a maintenant 4 à 5 mètres de creux en plus du roulis. Il y a pas mal de vent et le ciel est clair avec une mer d’un vert pas très engagent, celui de la mauvaise météo… ça brasse bien et malgré mon occupation je commence à sentir la nausée monter. On y est, le mal de mer pointe son petit nez perfide. Il faut dire que tout devant sur le gaillard d’avant, ça monte et ça descend beaucoup. On est loin du centre de gravité. On dit "avoir le nez dans la plume".

Dom’ fini de s’occuper de saisir l’ancre à côté de moi, il semble jubiler… Milieu établi les premières voiles d’axe. L’heure de veille se passe, mais je sens que je vais franchement moins bien. C’est vaseux que je passe la main et prend mon poste de barreur 2 à l'arrière. Je compte sur le fait de revenir vers l’arrière, qui bouge moins, pour étaler mon mal de mer. Espérance vaine… Milieu met à poste le petit foc et notre Bidou, perché sur le beaupré, fait une porte ouverte pour les poissons ! Il est malade à mourir… c’est impressionnant, Cédric va le chercher car il n’arrive pas à descendre, le Doc le pose sur le banc de quart avec un seau, et il en chie… ça fait mal de le voir et de l’entendre. Un mal de mer fulgurant !!! Il va être malade pendant trois jours ! Moi, à la barre, ça brasse mais ça me rassure de voir le Bidou bien plus malade que moi. On fait ce que l'on peut.

Je passe barreur 1. C’est difficile car la houle n’aide vraiment pas à tenir le bateau, et j’ai du mal à gérer avec ce fichu mal de mer… Heureusement mon B2 est un ancien qui a fait beaucoup de navigation sur l’Hermione, et en plus d’être un très bon barreur, il est d’une gentillesse à toute épreuve. Il prend sur lui le rôle de B1, et je l’en remercie tant que je peux. La petite cloche est piquée quatre fois deux coups. Les quatre heures de quart sont passés. Bâbord fait la relève et prend la manœuvre. Je m’aperçois qu’il y a foule dans la grand-rue ! Beaucoup de malades. C’est l’heure du repas. Le resto ne fait pas le plein de couverts ce soir ! En plus pour enfoncer le clou, il y a de la tartiflette ! Les "non" malades ne savent plus comment faire pour finir les plats… Moi je pose mes fesses sur le banc devant un bol de soupe qui se dandine. Je le porte à la bouche et… non, ce n’est pas possible, je vais vomir dans le bol si je le bois.

Je sors donc dans la grand-rue prendre l’air conte le fameux biton qui craque un étage en dessous contre ma bannette. Là je regarde le spectacle… ça vomi de partout dans des seaux, en dehors des sabords, incroyable. J’ai jamais vu ça ! Je me dis qu’à un moment ça va forcement être mon tour. En fait ça ne met pas longtemps. Je traverse la grand-rue pour me trouver un seau sous le gaillard avant et je vomis. D’un coup d’un seul je me sens bien mieux ! Ça reste relatif bien sûr. Une gabière de Bâbord déboule à côté de moi en me regardant d’un air bête, puis regarde mon seau. Je lui dis qu’il est déjà plein. Elle s’en fout, elle me le prend et vomit dedans. C’est mon premier partage de vomi, c’est fou ce que l’on peut faire sur ce bateau !

Finalement je ne vomis plus… je récupère le seau, le nettoie et je prends mon courage à deux mains pour enlever mon top de quart et ma salopette cirée. Une épreuve… je descends dans le faux-pont pour poser les habits de mer et je file dans ma bannette. Je m’endors et j’écrase comme un bébé…

A suivre...

Écrit par : Lazuli lundi 18 avril 2022 à 09:27

Dimanche 28 avril 2019.
6ième jour à bord – 4ième jour de mer.

Le réveil à 3h30 est un peu rude tout de même… Je m’habille et je me rends dans la batterie pour boire un peu d’eau et manger le meilleur aliment du monde pour le mal de mer, j’ai nommé la banane ! Elle passe bien, tant mieux. En montant sur le pont je ne vois plus rien. La nuit est profonde et il faut un peu de temps pour habituer les yeux à l’obscurité. On prend le quart et Tribord est libéré pour aller dormir !

Premier quart de nuit à la mer. Bâbord et Tribord ont beaucoup travaillé, presque toute la voilure est à poste. Il nous reste le perroquet de fougue pour compléter la garde robe. Je mets la main sur le bout, mais je sens que c’est encore compliqué pour mon estomac. Au bout d’une heure, Ingwenoc, mon chef de tiers, me propose de passer barreur 3 pour m'occuper l’esprit. Je vais y rester 3h. Il n’est pas vraiment nécessaire d’avoir trois barreurs mais j’aide quand même un peu.

N’empêche qu’à 8h, à la relève par Bâbord, je ne demande pas mon reste, je file me coucher. Je suis quand même content car je vais bien mieux.

A midi il y a du riz et des haricots verts, c’est franchement mieux que la tartiflette ! Et en plus ça passe bien. J’en profite pour repartir à la sieste, je dois absolument être en forme rapidement !

Cet après-midi le vent est tombé, la houle s’est aussi calmée. Ça bouge encore pas mal mais c’est moins pénible ! Le commandant (vu très certainement avec Dom’) demande de rider les bas-haubans. Ils sont très lâches et le roulis fatigue beaucoup le gréement. Il veut que ce soit fait en 3h !!!! Du coup on est réveillés une heure plus tôt pour renforcer Tribord, et Tribord fera deux heures en supplément… Le ridage est long à faire. On prend la première tension avec la caliorne puis on installe des palans à chaînes (qui n’ont pas suffisamment de course d’où la caliorne) sur le hauban pour terminer le ridage. Avec des winchs Espagnol on "étrangle" à deux ou trois endroits les rides l’une contre l’autre pour pouvoir faire deux amarrages plats. Puis on relâche doucement les winchs Espagnol et la tension du palan à chaîne. Le ridage se fait de l’avant d’un mât vers l’arrière et en vis-à-vis entre tribord et bâbord. Pour ce travail on doit sortir sur les porte-haubans. Ce n’est en soit pas un travail compliqué ni physique mais au bout de 2h/3h avec la tête vers le bas, mon estomac se rappelle à mon cerveau ! Je remonte sur le gaillard d’arrière et je finis le quart sur le banc de quart avec le Bidou qui lui n’est pas vraiment mieux…

Je ne suis pas fier et ça m’embête quand même un peu de ne pas servir à grand-chose. Mais "Chef de nous" (comme on l’appelle !) comprend très bien. Ils sont top sur ce canot ! Le Doc passe voir Bidou, j’en profite pour lui demander du gingembre (bon contre le mal de mer), il m’envoie en cuisine pour en récupérer.

Ce soir, j’arrive à manger normalement, j’ai même faim ! Je prends aussi une douche, le chef nous y a autorisé. On ne pouvait pas encore fabriquer de l’eau et en plus un des osmoseurs était en panne. Là il fonctionne de nouveau et avec l’autre osmoseur ils ont rempli la citerne. La douche fait énormément de bien. Je vais me coucher après avoir rattrapé le retard dans mon journal à cause de mal de mer.

A suivre...

Écrit par : Lazuli vendredi 22 avril 2022 à 11:20

Lundi 29 avril 2019.
7ième jour à bord – 5ième jour de mer.

Ce matin le réveil se passe bien, enfin autant que de se réveiller à 3h30 le permet ! Mais je vais bien, le mal de mer est parti. Je me prépare rapidement et en montant on découvre que les huniers sont établis avec les voiles d’étais, la misaine, l’artimon et un foc. À nous d’établir la grand-voile. C’est peu… ça se passe bien, les points de tournage commencent à bien rentrer dans la tête malgré quelques hésitations qui persistent.

Puis par manque de vent on affale la voile d’étai de GV (la VEGV). Le ciel est d’une clarté incroyable ! Pas de nuages ni de pollution lumineuse, on voit même la voie lactée et aussi des étoiles filantes ! C’est juste magique.

Il ne se passe pas grand-chose dans ce quart de nuit, il fait froid et ça se ressent par le manque d’exercice. 7h arrive et le jour avec, on passe au poste de propreté. Le travail de Milieu chaque matin. On frotte avec du savon noir tout le pont et la grand-rue. Rinçage et un coup de raclette plus tard et on nous demande d’établir le grand perroquet. Mais un truc coince là-haut et Bâbord arrive déjà pour l’assemblée. C’est moche mais on doit passer le merdier à Bâbord… On descend prendre le petit déjeuner et tout le monde se couche, puis c’est midi et on attaque la sieste !

Tout va pour le mieux, il faut beau, on porte toutes les voiles et la houle est "normale". On naviguait avec l’assistance des moteurs par manque de vent malgré le port des voiles. Mais cet après midi ils se taisent et ça fait du bien. Plus de bruit (de moteurs) dans les postes et on repasse en vrai voilier ! Ça contente tout le monde.

Kenan sort trois gros cartons remplis de pavillons, guidons et flammes pour les signaux visuels. Il souhaite faire un grand-pavois pour les escales. Ça n’a pas encore était fait. Je me propose avec Bidou qui revit et un surnuméraire pour la confection. Le but étant de ne pas créer de messages en Français ni en Anglais pour éviter de dire des conneries ou de risquer des problèmes diplomatiques. Ça peu prêter à sourire mais c’est très sérieux ! Il nous faut donc faire n’importe quoi et ça ne se fait pas tout seul… Kenan a tout mesurer et on doit respecter un nombre de chiffres, lettres et autres signaux. A respecter aussi la distance entre chaque pavillon. On fait des doubles nœuds d’écoute pour les fixer les uns aux autres.

Tout un tas de gabiers profitent du soleil sur le gaillard d’arrière et moi avec, avec nos pavillons. Le chef de quart Tribord en profite pour faire un exercice d’homme à la mer surprise ! Ça démarre au quart de tour, chacun saute sur les manœuvres. Et ça se passe bien car on déborde le POB en 3 minutes !!! Puis le cours de la vie reprend mais il est l’heure de l’assemblée. Je laisse le grand pavois à d’autres pour prendre mon quart.

Dom’ est là, il nous fait un peu la leçon. On doit, même si l’on n’est pas de quart, regarder les manœuvres tourner. Et si quelque chose cloche ou nous semble étrange, on doit le rapporter aux chefs du quart. En fait, Dom nous dit ça car il y a eu un événement qui aurait pu être grave. Pour tourner une drisse sur une bitte, nous devons faire trois tours morts puis étrangler la drisse avec le garant avec trois sortes de demi-clefs. Trois tours, pas deux. Et ce matin le petit hunier est tombé !!! Les balancines l’on arrêtées en bout de course et par bonheur la vergue n’a pas tapée le chuquet, sinon elle aurait cassée en son milieu. De plus, personne ne fût blessé. Une drisse qui file dans la poulie vous embarque une jambe, sans parler s’il y avait du monde sur la vergue…

Du coup en prenant le quart, les chefs nous remontrent et nous font refaire le tournage d’une drisse. Chacun y passe.

Le reste du quart se passe en exercices POB et à serrer la civadière. Ça nous prend beaucoup de temps, bien trop car on n’est pas organisés, c’est notre premier ferlage du LEG pour Milieu. Et aucuns de nos chefs n’est monté pour diriger la manœuvre. En plus nous avions un ou deux gabiers très peu expérimentés et ça n’a pas vraiment aidé, ils ont du mal à comprendre et ne semblent pas faire trop d'efforts, du coup ça gueule un peu sur la vergue… en descendant je vais en parler avec Ingwenoc. Il en prend note. Chacun doit se rôder.

Sur la vergue, pendant que l’on galérait, un des collègues nous crie "un requin !!!" Tu parles, il se fait rembarrer, mais en levant la tête, le bougre avait raison ! Une superbe silhouette noire se dessine juste sous la surface de l’eau pile en avant de l’étrave, magnifique !!! Il se mouvoie avec une grâce fantastique. Il est très nettement visible. Mon premier requin en liberté loin des côtes, loin des touristes. Une pure merveille. Puis le bateau lui arrive dessus et il plonge et disparait dans la profondeur de l’eau. Jamais je n’aurais cru voir ça, et les autres aussi d’ailleurs, on est stupéfaits !

La journée est belle sur la mer, en plus du requin, on croise des dauphins, rencontre bien fréquente. Tout va bien en somme. On croise aussi un petit cargo et un gros ferry de la Brittany Ferry qui se déroute pour nous longer en nous saluant de longs coups de corne de brume. Il file vers l’Espagne.

Par manque de vent nous sommes bien descendus, à hauteur du Verdon, puis actuellement nous remontons le Golfe de Gascogne. Le commandant nous annonce à l’assemblée que nous devrions toucher le Raz de Sien demain matin vers 8h. Le vent sera donc favorable pour courir le Golfe cette nuit.

A suivre...

Écrit par : Lazuli vendredi 13 mai 2022 à 08:32

Mardi 30 avril 2019.
8ème jour à bord – 6ième jour de mer.

3h30 tout le monde debout, le temps est encore très clair ce matin, la voie lactée traverse la voûte céleste. On est à la hauteur du phare de Pennmarc’h, on distingue aussi les lumières d’Audierne. Je débute mon quart en B2, ça passe tranquillement mais il fait très froid et les mains prennent cher ! J’ai sur moi, un t-shirt, trois polaires et ma veste de quart, plus un bonnet. Et je n’ai pas vraiment chaud… je passe en B1, le meilleur poste ! Cap ordonné au 350, on fait route entre le 350 et 355. Barrer de nuit revêt quelque chose de particulier. On ne voit rien sauf le compas illuminé d’une lumière rouge. Les quarts de nuits sont de tout façon à part.

Puis je suis relevé et je passe en rondier pour la troisième heure de quart. Pendant ce temps, les autres Milieux n’arrêtent pas de régler les voiles et de brasser. Ils ont l’air de s’éclater ! À 7h45 je pars pour réveiller tout le bateau sauf Tribord et leurs chefs. J’enchaîne sur la ronde de sécurité. Je remonte pour relever le veilleur, il y a pas mal de chose à surveiller. Des pêcheurs et des phares, le Raz de Sein en est farci ! L’heure passe très vite et il fait maintenant jour. La lumière est magnifique dans le coin. Un vrai spectacle !

8h, je suis relevé et après un petit déjeuner je grimpe dans ma bannette. Un coup d’œil sur mon téléphone, nous sommes proche de la terre et on a un peu de réseau. Surprise ! J'ai deux photos de mes filles, quel bonheur. Après la sieste et le midi, je flâne sur le pont en contemplant cette belle côte Bretonne, sauvage, marine et belle. Quart de 16/20h n'est que dans une heure, je profite. On a pas mal avancé, la côte s 'éloigne et on laisse Ouessant par le bâbord arrière. On entre en Manche !

Notre quart arrive enfin, il fait un gros soleil et les visages commencent à prendre des couleurs. Le quart débute bizarrement, il n'y a pas grand chose à faire et au bout d'une heure c'est la folie, ça dégoupille sec ! Ça part dans tout les sens. En fait il y a peu de vent, on est entre deux anticyclones est le vent n'arrête pas de changer de direction ! Du coup on n'arrête pas de brasser les phares. À chaque fin de brasseyage on range le pont, il faut dire qu'après chaque manœuvre de ce genre le pont se couvre de cordages ! C'est, pour un terrien, certainement un sac de nœuds indescriptible, pourtant tout est normal et il n'y a pas un seul nœud dans tout ça. Mais on range pour être paré à tout autre manœuvre. Les bras, les drisses sont prêtes à filer, etc... Puis on remet ça, on brasse, et on range, pour re-brasser encore et re-ranger de nouveau... Et plus ça va, moins ça va ! Les corps se fatiguent, on y arrive mieux car ça devient automatique, mais on fatigue vite et on se relâche... On pète des plombs, on commence à rire de rien, ça part totalement en "live" ! Et c'est génial. Le tiers est bon et très soudé, on travail d'arrache-pied, et on aime ça ! Pour parapher Brel qui bouffe des haubans, nous "on bouffe des cargues, des balancines, drisses et autres bras, des écoutes et les amures...". La fin du quart arrive et on doit carguer la grand-voile et la misaine ! Arf, les bras nous en tombent... Le pire c'est que comme il y a très peu de vent on avance avec l'assistance des moteurs ! Bah oui... on entre dans le rail montant d'Ouessant, et il n'est pas question de risquer un abordage à cause du peu de vent, on fait donc route aux moteurs pour le traverser. Il faut dire que les bâtiments que l'on croise comme les porte-conteneurs et les cargos ne sont pas tout petits. Mieux vaut ne pas les approcher de près.

Puis enfin l'assemblée, on file manger avec bonheur et on relâche un peu la pression. Et comme cette journée n'est pas comme les autres, le chef de quart Bâbord nous réclame en renfort ! Il y a eu une saute de vent, il faut changer d’amure rapidement ! Toutes les voiles sont à contre. Alors c'est reparti de plus belle. Phare de misaine, de grand-mât et civadière au programme, avec les deux focs au passage. Ça nous fini ! On nous libère, je m'octroie une douche bien fraîche qui me fait beaucoup de bien, j'écris mes trois lignes et je tire mon rideau (dit "le branleur") pour dormir. Si tout va bien, on touchera les côtes Anglaises demain matin.

A suivre...

Écrit par : Lazuli dimanche 22 mai 2022 à 20:34

Mercredi 1er mai 2019.
9ème jour à bord – 7ième jours de mer.

3h30, dring, dring ! Debout Milieu. Il fait bien frais et nous sommes dans le pâté Anglais ! Plus de ciel étoilé, plus de voie lactée, non, rien de tout ça. Les côtes Anglaises ne sont pas loin. La mer est pour ainsi dire, plate, et le vent ? Nul. Première heure de quart amorphe, On ne fait rien. Ça arrive parfois en mer. Il n’y a rien à faire et c'est ennuyeux en pleine nuit. Mais ça ne dure pas très longtemps, les réglages arrivent ! C'est un peu moins intense qu'hier mais ça se défend quand-même. On en profite pour faire un exercice POB. Les chefs sont contents mais je trouve que ce n'est pas terrible, 5 minutes ! C'est beaucoup... Mais bon, ils sont contents. On enchaîne sur les réglages des voiles. Hier un collègue c'est blessé en montant, il s'est tordu un doigt sur un hauban, le Doc lui a posé une atèle et a programmé une radio à Cherbourg. On espère que ce n'est pas cassé. C'est donc notre deuxième blessé à Milieu. Ça va vite sur ce canot ! Tout est accidentogène. Et bien justement un troisième arrive. En étarquant la bouline bâbord de grand hunier un autre gabier de Milieu se coince un doigt entre la gaffe postée dans le hauban qui porte le taquet juste en-dessous. Je suis au niveau du taquet et lui sur l'étarquage. La tension est énorme sur ce bout, et le hunier claque. Le manque d'expérience fait qu'on manque de bon sens. Au moment où la voile claque, on est emporté. Lui a la main qui remonte et un doigt tape contre la gaffe et lui emporte un peu de chair. De mon côté j'ai failli passer une main sous le taquet et je suis projeté contre le hauban ! Heureusement sa blessure n'est pas très grave, un bon bout de peau est arraché mais ça va. Le tout dans le noir, ça décuple donc les problèmes.

La fin du quart arrive, on met en panne, j'aime beaucoup cette manœuvre, le bateau est joli en panne. Les vents ne sont pas favorables et si nous continuons nous allons nous adosser à la côte. On va attendre donc la bascule de vent pour remonter la Manche le long de l'Angleterre bien visible maintenant. On devrait bientôt toucher du 20 nœuds de vent, de quoi faire route dans de bonnes conditions. 9h, les moteurs sont arrêtés. C'est bon signe. Ça fait du bien de retrouver un tiers sans bruits mécaniques. Les moteurs sont juste sous les tiers.

À midi le vent fraîchi effectivement. On fait route sous toutes les voiles sauf la civadière. Le vent a basculé, il n'y a plus de houle et le bateau est calé dans ses lignes. Tribord arrive pour le quart, nous remontons la Manche direction l'île de Wight !

Petite sieste, à 15h c'est dotation des habits historiques. Kenan est un fou d'histoire maritime, et il s'intéresse notamment aux bricks, il me demande si à tout hasard je n'aurais pas quelques infos. Tient, tient, c'est drôle, j'ai embarqué ma clef USB. On verra ça à Cherbourg. Pour l'heure je me rends en voilerie pour la dotation. Ça va, les habits ne sont pas trop mal cette année ! Je les préfère à ceux de 2016.

Notre quart arrive, le vent ne s'est pas maintenu, le bougre à perdu de son intensité. Les côtes Anglaises sont toujours au large à bâbord, on fait des réglages, et comme le vent n'est pas très fort on cherche à régler finement. C'est donc du non-stop pour arriver à trouver l'excellence. On fera du 8,2 nœuds, ce qui est très bien compte tenu du vent. La navigation est cool, on est de plus en plus à l'aise dans les manœuvres et les points de tournage, ça rentre bien et on est bien plus efficaces, tant les gabiers que les chefs.

Plusieurs gabiers non de quart, ont eu le droit de se rassembler sur le gaillard d'avant pour pousser la chansonnette. C'est énorme de manœuvrer sous les chants marins. On s'y croirait ! Petit supplément au quart, non gros supplément, on croise un gros bâtiment de guerre de la Royal Navy, c'est le RFA (Royal Fleet Auxilary) Fort George, un pétrolier-ravitailleur de 200 m de long. Plus tard on surprend au largue un RAM (Ravitaillement À la Mer) entre deux autres pétrolier-ravitailleur, c'est la première fois que je vois ça ! Ils sont en fin de RAM et se décollent, l'un fait demi-tour mais l'autre suit sa route à couper la nôtre de près. Il n'en faut pas plus au commandant pour donner l'ordre de préparer un tir de trois coups de canons. Le ravitailleur se fait allumer de ces trois coups ! Quelques instants après, il éteint son AIS (le système de repérage et anti-collision) ! Pas une réaction de sa part là ou généralement les bateaux jouent de la corne de brume, lui rien... plus tard un hélicoptère Belges du type Alouette nous survole ! Il doit y a voir des manœuvres dans le coin. On croise aussi un remorqueur de Brest ! De taille bien modeste, que fait-il ici ? Il se déroute pour nous tourner autour et prendre des photos. On échange des coups de corne, la sienne est tout éraillée comme un vieux fumeur de Gitane !!! On rigole bien tant ça lui va bien.

Nous avons à bord deux journalistes de France 3 Normandie, ils sont montés à La Rochelle pour débarquer à Cherbourg. Ils filment tout azimut ! Le commandant a donné l'autorisation (à moins que ce soit le second ?) de les faire monter. Mon chef Ingwenoc, Tiphaine (intendante du bord) et moi allons les encadrer. On les faits monter dans la grande hune dans un premier temps puis aux barres de perroquet. Cyril, le cameraman, prend des images tant qu'il peut. Une fois le pont retrouvé je reprends normalement le quart. On brasse à régler pour le travers et on avance pas mal ! On distingue maintenant les maisons sur la côte. On approche de l'île de Wight. J'ai de nouveau du réseau mais rien ne passe... Je descends me coucher.

A Suivre...

Écrit par : ybar lundi 23 mai 2022 à 07:29

Citation (Lazuli @ dimanche 22 mai 2022 à 18:34) *
On enchaîne sur les réglages des voiles. Hier un collègue c'est blessé en montant, il s'est tordu un doigt sur un hauban, on espère que ce n'est pas cassé. C'est donc notre deuxième blessé à Milieu. Ça va vite sur ce canot ! Tout est accidentogène.
Et bien justement un troisième arrive. En étarquant la bouline bâbord de grand hunier un autre gabier de Milieu se coince un doigt entre la gaffe postée dans le hauban qui porte le taquet juste en-dessous. Je suis au niveau du taquet et lui sur l'étarquage.
De mon côté j'ai failli passer une main sous le taquet et je suis projeté contre le hauban ! Heureusement sa blessure n'est pas très grave, un bon bout de peau est arraché mais ça va. Le tout dans le noir, ça décuple donc les problèmes.


Citation (Lazuli @ samedi 09 avril 2022 à 12:05) *
Sur l'Hermione on n'est pas en croisière, mais on travail comme de vrais marins.
On touche du doigt la marine du XVIIIe, l'apogée de la marine à voiles ! Et ça c'est quasi unique.
Mais ça demande quelques concessions de vie, se faire mal...


C'est bien de jouer au marin du 18eme, mais un peu trop rigide de se priver au 21eme de l'utilisation de gants de sécurité !

Je pense que l'on peut éventuellement exclure pour le fun les gants très épais comme dans le cas d'une coupe à la disqueuse.
Néanmoins, il existe des gants plus légers où l'on ne perd quasiment rien en "sensibilité de préhension",
mais qui offriraient cependant une légère protection qui à mon sens serait non négligeable...
(les marins pécheurs les portent bien sur un chalutier !) https://youtu.be/ZcqCOcx5zrI

Votre maitre d'équipage à la même responsabilisé qu'un chef de chantier vis à vis de ses ouvriers.
Vous avez signé une décharge pour ne pas suivre les lois relatives à la sécurité du travail ?
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2210

Sois doublement prudent et bon cap wink.gif

Écrit par : Lazuli lundi 23 mai 2022 à 21:04

Aaaah, mais en voilà une bonne question !

Alors je dirais que sur l'Hermione il n'y a qu'un poste où tu peux mettre des gants. Et une possibilité de mettre quelque chose sur tes mains.

Pourquoi pas de gants ?

- ça ne fait pas XVIIIe ?
- pour se la péter ?
- pour dire : "on est des durs" ?
- c'est moche ?
- ..... etc..

En fait rien de tout cela, mais bien pour la sécurité !!!
Et oui, les gants sont interdit pour la sécurité des marins, alors pas des pêcheurs, ou autres marins de la marine marchande ou militaire ou que sais-je. Juste sur l'Hermione.

L'Hermione à un gréement en chanvre (naturel) goudronné, et c'est justement ça qui fait que l'on ne porte pas de gants. Le goudron !
Le goudron colle, et le port du gant n'est donc pas compatible.
Il y a un risque non négligeable de lâcher prise (une main qui glisse ou lâche) un hauban, il ont très gros et quand on monte il faut avoir une très bonne prise du hauban (ou des autres manœuvre).

Le risque est que le gant reste collé et que la main qui lâche glisse dans le gant. Et sur un canot comme une frégate de 12, l'adage qui dit "une main pour le navire et une main pour toi" est totalement vrai ! La main qui travail doit avoir une confiance ABSOLUE en la main qui tient to corps. Si tu ne peux pas tenir car la main glisse dans le gant... Ce n'est pas une éventualité.

Il en est de même pour les manœuvres courantes et surtout celles débouchant d'un roué (poulie). Celui qui est devant la poulie à un très grand risque de ce faire happer un doigt (une main !) dans la poulie si ça lâche derrière, si tu as un gant, il se prend dans le réa et il emporte ta main, aucune chance de la retirer si le gant et pris. Un hunier c'est plusieurs tonnes à hisser, donc autant dire que si le doigt passe dans la poulie, la main suit et certainement le bras avec...

Donc NON, pas de gants sur un gréement chanvre goudronné.

Néanmoins, il est toléré les mitaines ! Mais ça ne protège en rien les doigts. Au mieux on peut lâcher devant la poulie avant que le bras n'y passe...

Le seul poste où le gant est admissible (voir très conseillé !) c'est à la barre. Barrer la nuit (avec parfois de la pluie) les mains dans une position haute est très compliqué. On se gèle littéralement les mains à en perdre toues sensations... Du coup on porte souvent des gants en néoprène de plongée.
(Il y a d'autre précautions de sécurités au poste de barre à respecter, comme le non port du harnais, l'interdiction d'un portable à proximité).

Quand aux responsabilités des chefs (officiers, maîtres, chefs de tiers et adjoints tiers), il faut savoir que l'Hermione est un navire de plaisance ! Et oui, comme le bateau de tout un chacun.

Alors bien sûr nous sommes dans la catégorie 1 (pas de limite de distance d'un abris à terre), et l'association qui affrète la frégate à armée le navire au niveau d'un cargo ou d'un bâtiment de guerre hauturier. Mais nous ne sommes pas obligé de le faire tant qu'on respect l'armement de la première catégorie.

Du coup, pour les gabiers (qui sont des VOLONTAIRES) il n'y a pas d'obligations particulières. Disons pas plus que si tu sort avec un bateau de plaisance de 15 mètres avec des potes.

Alors, bien sûr, un navire comme cette frégate est un milieu très très accidentogène. On est donc ultra briffé sur la sécurité (la sienne, celle des autres, sécu en général (incendie, voie d'eau, homme à la mer, évacuation total du navire, etc...). Nous avons un médecin urgentiste de l'extrême, des pompiers lourds, des officiers et pros formés et habilités pour tout un tas de choses, etc...)

On ne part pas non plus comme ça à la pêche au bar avec un verre à la main !

J'espère avoir répondue à ton questionnement.
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