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> U9 - Patrouille du 16 au 27 septembre 1939, Patrouille 3: ça chauffe en mer du nord
Dagoth_Ur
posté lundi 04 juin 2018 à 19:49
Message #1


***
Petite brise

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Port de Kiel, le 16 septembre 1939.

Me voici de nouveau aux commandes de mon sous-marin ce soir. Nous sommes prêt pour notre seconde patrouille de cette guerre, une semaine à peine après notre première et nos deux victoires contre la flotte Polonaise. Cette semaine a été bien remplie, mais quand même moins que certains gosiers lors de la fête mémorable donnée à notre retour. Cette soirée a été pour beaucoup, bien plus dure que nos 16 jours en mer...
Seul le lendemain a été réellement du repos, mais pouvions nous faire autre chose que dormir et cuver ? Mais le service a repris bien vite avec toutes ces taches administratives, rapports et autres comptabilités à fournir à l'état major de la flottille. Mes officiers et moi avons été bien occupés : rapport de mission pour moi et moult signatures sur les innombrables documents de chacun, taches administratives de gestion de l'équipage (je n'ai toujours pas de spécialiste flak à bord) et ravitaillement en vivres pour le second. Débarquer les torpilles non lancées, et en recharger 5 nouvelles, pour l'officier d'armes. Le chef mécano a eut le plus de travail avec les diverses petites réparations qu'il y avait à faire, ainsi qu'avec le ravitaillement en carburant, huiles et batteries à remplacer.
Il y eut aussi les ordres pour la nouvelle patrouille qu'il fallut préparer en deux jours.

Mais nous sommes prêt, et le moral gonflé à bloc.

Il est 21h30, le vieux vient de quitter le bord après un dernier salut à l'équipage.
La coupée est retirée, nous partons rejoindre le R-Boot d'escorte qui nous guidera tout le long du Kaiser Wilhelm Kanal jusque Brunsbüttel où nous serrons accompagnés par un M-Boot classe 1935 affin de nous protéger des éventuelles mines, et surtout éviter une méprise des aviateurs. C'est une navigation agréable, il fait beau et nous ne croisons presque aucun navire. Nous sommes revenus au temps de l'école de navigation, c'est un excellent exercice pour les officiers qui vont bientôt avoir des examens...
Le 17 dans la matinée, le radio me prévient qu'il a capté un message du U27 devant rentrer d'urgence car il a été endommagé par l'explosion prématurée d'une de ses torpilles...

Notre escorte nous libère au large d'Helgoland dans la soirée, et nous mettons directement le cap vers notre objectif: le carreau AN14 entre les Orcades et les Shetlandes. Nous devons y patrouiller du 21 au 26 septembre affin de perturber le commerce Anglais. Nous avons aussi comme mission d'envoyer un rapport météo toutes les 8 heures.

La traversée de la mer du nord est étrangement calme, nous ne rencontrons absolument aucun navire. Il semble que tout le monde évite cette zone pourtant habituellement très fréquentée. Même la pluie est absente, cette patrouille ressemble plus à une croisière touristique qu'a une mission de guerre. Nous arrivons donc tranquillement au carreau AN14 le 21 septembre au matin et tout de suite les hommes de veille me signalent un contact visuel à longue distance au 006.

Parfais, pas de manœuvre d'interception, il suffit d'attendre que la cible se rapproche. Plongée périscopique, en avant ½. La cible arrive doucement ce qui me permet au bout d'une heure de l'identifier comme un remorqueur de haute mer de 400T. Je ne vais pas dépenser une torpille pour si peu, il serra coulé avec une charge explosive. Je me place sur une route parallèle à la sienne, fait préparer le canonnier flak ainsi que 4 hommes armés qui iront sur le pont. Je fais surface derrière lui et fait tirer un coup de semonce à 50 mètres devant lui. Le signal international lui ordonnant de stopper est hissé et je l'invective au porte voit tout en me rapprochant doucement de lui. Aucune réaction, je fais de nouveau tirer 3 coups de 20 mm sur son avant mais plus près affin d'attirer son attention. Du monde s'agite sur la passerelle et le signal d’acquiescement est hissé. Quelques minutes plus tard, le remorqueur est immobilisé et son équipage l'a évacué dans un canot de secours. Nous accostons le canot que nous récupérons pour que l'officier d'armes et 4 matelots aillent placer une charge explosive dans les fonds du remorqueur, pendant que son équipage est sous bonne garde à l'avant du sous-marin. A 9h30, une explosion envoi le remorqueur MV Corrib au fond, sous les regards tristes de son équipage qui a réintégré le canot.

Nous reprenons notre patrouille après avoir plongé pour pas indiquer notre direction de départ. Je me remet en surface assez vite puis ordonne une route au nord du carreau pour nous situer bien au milieu du détroit séparant les archipels. Pas longtemps car vers 11h50 le radio intercepte une émission radio assez forte, d'un cargo isolé dans notre 130. Il ne doit pas être très loin, je fais donc route au 130 en avant toute dans l'espoir de vite le rejoindre. A 13h30 une nouvelle interception gonio le place plus au sud que je pensai, mais du coup j'ai son cap approximatif ce qui me permet de calculer avec le navigateur une route d'interception. Nous devrions le voir dans une heure environ.
14h10: ALAAAAAAARM!!! Avion signalé dans le 270!!!
Les veilleurs dégringolent de la baignoire et l'officier de quart verrouille l'écoutille.
Les ordres fusent: Plongée d'urgence! En avant toute! Barre à gauche toute! Tout le monde à l'avant schnell!!!! Le sous marin plonge doucement, trop doucement pour une attaque aérienne. Nous sommes à peine immergés que deux explosions nous secouent, heureusement elles sont éloignées. Je fais faire une rapide inspection des compartiments, pas de fuite ni de dégâts. Nous avons eut chaud...
Nous restons une demie heure en plongée à 30 mètres pour être certain que notre agresseur soit parti et faisons surface après avoir vérifié deux fois qu'il n'y avait plus personne en l'air ni en surface. Nous reprenons notre chasse et débusquons le navire bavard vers 15h15. Il est lui aussi au 006, et je le laisse s'approcher sans faire de manœuvre. Il ne zig-gaz pas et n'a pas dû être mis au courant de notre présence par l'avion qui nous a attaqué. C'est un gros cargo de 3000T qui se traîne à 5 nœuds.



Je décide de l’arraisonner comme l'imposent les rêgles d'attaque des navires civil. Comme pour le remorqueur, je me place sur une route parallèle et me laisse dépasser. Surface, et je fais tirer un coup de canon sur son avant après avoir fait hisser le signal L lui ordonnant de stopper immédiatement. Cette fois ci, nous sommes vu tout de suite et la passerelle du cargo s’anime immédiatement mais celui-ci ne semble pas vouloir stopper. Nouveaux coups de semonces et appels au porte-voix n'y font rien, même si l'équipage du cargo se rassemble autours des canots de sauvetage. Je décide de durcir le ton et de tirer 5 obus dans la passerelle. C'est efficace, le signal d'obtempération est hissé sur le cargo pendant que les canots sont mis à l'eau. Mais leur radio est resté à bord pour signaler notre présence! Je n'ai plus le choix, je vais devoir le torpiller! Je fais donc préparer deux torpilles pour un tir en surface sur le cargo pendant que je m'éloigne à 500 mètres pour ne pas être endommagé par les explosions. Je lance mes torpilles que je suis à la jumelle depuis la baignoire, une explosion à 300 mètres puis une deuxième trente secondes plus tard sur la coque du cargo. Je fais préparer puis lancer la troisième torpille qui percute et coule le SS Bolton Castle. Après m'être assuré que les naufragés sont équipés et ravitaillés, je leur souhaite la bonne chance et m'éclipse vers un second contact gonio proche, signalé par mon radio.



La veille l’aperçoit une heure plus tard, il vient lui aussi droit sur nous. Il semble que je sois directement sur une route commerciale. De nouveau je commande la plongée périscopique pour l'observer en toute discrétion. C'est un très gros navire, au moins 8000T, cap et vitesse régulier, il serra rapidement sur nous.



Je fais donc préparer les deux dernières torpilles à 3 mètres en impact et me place pour un arraisonnement. C'est risqué à cause des messages radios du cargo précédent, mais je tiens à épargner autant de vies que possible. Comme prévu, il se rapproche rapidement et ne tiens plus dans le périscope tellement il est proche. Ça me permet de repérer de l'armement à bord: au moins une mitrailleuse sur la passerelle tribord, et un canon de gros calibre à l’arrière. L’arraisonnement n'est plus possible, il va falloir le torpiller sans avertissement. Heureusement, j'avais prévu cette éventualité et à 16h30 je lance mes deux torpilles sur le mastodonte. De nouveau un seul impact. Il n'y a pas eut d'explosion prématurée alors je suppose que la manquante est passée à coté... La cible file sur son erre et finit par s'immobiliser en s’enfonçant très lentement ce qui donne le temps à son équipage d'évacuer dans les canots de sauvetage. 16H45, il disparaît enfin ce qui me permet de faire surface et de m'approcher des naufragés. Je fais toutefois armer le flak ainsi que 5 hommes sur le pont au cas ou... Je fais monter le commandant à bord et m'assure de l'identité du navire (SS Challenge de 8 400T), fait soigner sommairement les blessés légers et distribue quelques couvertures et vivres avant de leur indiquer la direction des Orcades, terre la plus proche.





L'alerte à dût être donnée alors nous partons rapidement de la zone qui risque de devenir rapidement malsaine pour nous.

A 20h10 la veille me signale un navire dans le 010. Il arrive très rapidement et est identifié comme un destroyer. Plongée rapide et je fais abattre de 45° pour m'écarter de sa route. Malheureusement ma manœuvre est faite trop tard, il nous accroche assez facilement à cause de ma trop grande vitesse et de mon immersion trop lente.
Son attaque commence par des coups de marteau sur la coque de mon petit U9. Klong! Klong! Klong! De plus en plus rapprochés... Wasserbomb!! une, deux, trois, quatre secondes pendant lesquels plus personne ne respire puis c'est l'enfer: BOUM BOUM BOUM mon U9 est secoué dans tous les sens. Tout ce qui n'est pas attaché se renverse, des vannes se mettent à fuir, des cadrans se cassent, des ampoules se brisent... Vite, je commande les premières manœuvres d'évasion tant qu'il est derrière nous. Chef, rapport de dégâts! Rien de grave heureusement, seul le périscope d'attaque est coincé. Mais de nouveau les coups de marteau sur la coque...et de nouvelles wasserbomb...sans dégâts cette fois.
Il faut descendre encore, raser le fond...que je finis par percuter. Énorme choc dans tout le U-boot. Terribles dégâts, ça fuit de partout, des batteries sont hs, le compresseur ainsi que le moteur tribord sont endommagés et les tubes lance-torpille sont hs. Il faut colmater les fuites de toute urgence!! Les autres dégâts, si importants soient ils ne sont pas vitaux, je les ferai réparer plus tard, quand je me serais débarrassé du destroyer.
Plusieurs heures, il nous cherche, se rapproche, s'éloigne et toujours ces angoissants coups de marteau sur la coque. Heureusement il ne nous accroche plus et j'arrive à l'esquiver. Il fini par nous perdre vers 23h.
Après une confirmation par écoute hydrophone et deux tours de périscope je fais surface. Soulagement à bord, il n'y a pas de blessé et les fuites sont colmatées. Les autres réparations sont faites durant la nuit, et au petit jour le U9 est de nouveau en état de naviguer en toute sécurité.
Je reprends donc la mission et continue à patrouiller le carreau en envoyant un rapport météo toutes les 8 heures.

Le 23 septembre à 5h30, le radio me signal une émission radio dans notre 45. N'ayant plus de torpille, je ne me détourne pas.
Alerte aérienne à 6h35, un avion dans notre 120. Plongée d'urgence, en avant toute et barre à gauche toute. De nouveau la lenteur de prise de plongée du U9 nous met en danger, mais heureusement les deux bombes éclatent très loin et ne nous causent aucuns dégâts. Je reste immergé pendant une bonne demie-heure avant de faire surface. L'alerte a été chaude encore une fois...il faut vraiment faire attention à ces avions qui arrivent très vite.
A 7h00 la veille me signale une fumée au 40. Pas de risques inutiles, je plonge à 100 mètres, vire de 90° et réduit mon allure au ¼. Bonne réaction car l'hydrophone me signale un navire de guerre en approche rapide. C'est sûrement lui que mon radio a intercepté, l'avion a dût le prévenir de ma présence. De 8h à 8h30, nous entendons distinctement des explosions de grenades, mais pas de martellement de détecteur acoustique sur la coque, ce qui soulage tout le monde et déclenche quelques blagues à bord. Le moral reste bon.
A 10h30 je commande la surface car nous sommes loin et n'entendons plus rien à l'hydrophone.
Un rapport de situation est envoyé à la flottille qui nous autorise à rentrer.
A 14h37, interception d'un message radio du U34 qui annonce avoir capturé le SS HANONIA et qu'il l'escorte jusqu'en Allemagne. Une belle victoire pour son commandant !

Nous franchissons le détroit, puis je fais prendre une route au 90 vers la Norvège, ce qui nous éloigne de l'aviation Anglaise. Vu notre lenteur à prendre la plongée, ils vont bien finir par nous toucher un jour...

Une route directe est ensuite faite par le navigateur quand nous sommes hors de leur rayon d'action, et j'évite soigneusement tout contact pendant les 4 jours que nous mettons à rentrer.


Au large d'Helgland je prends contact avec le M-Boot qui nous escortera jusqu'au Kanal où nous serons prit en charge par un R-Boot jusqu'à Kiel où nous sommes de nouveaux fêtés en héros pendant que mon U9 est mis au sec pour réparations...




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J'ai bien sûr romancé cette patrouille car il est impossible d'arraisonner un navire dans le jeu. Pour ça je me suis inspiré de récits lus dans 3 livres de ma bibliothèque: La marine marchande française T1: 1939-1940 T2: 1940-1942 T3: 1943-1945 par MM Saibene, Brouard & Mercier aux éditions Marines édition.

Ça rallonge beaucoup le récit mais je trouve que ça fait plus réel. En espérant que ça vous plaise...

Comme indiqué dans la présentation du principal protagoniste, les récits sont en fonction de mon emploi du temps et comme j'ai retrouvé du boulot mais en déplacement toute la semaine, je crains que ce ne soit le dernier avant un bon moment sad.gif

Ce message a été modifié par Dagoth_Ur - lundi 04 juin 2018 à 20:58.


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L'important c'est d'avoir un bon cuisinier à bord.


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<S639>AMAZ...
posté mardi 05 juin 2018 à 06:54
Message #2


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Fort coup de vent

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Bonjour Dagoth_Ur,

C'est avec un plaisir non fein, que j'ai lu ton aventure.
Tu as su m'immergé au fil de ton récit. Merci !

Dans l'attente de me réjouir à lire la suite ...

PS : au fait, M. Ramirez est-il encore en Argentine ?


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On peut braver les lois humaines mais non résister aux lois de la nature.
Vingt mille lieues sous les mers (1869) - Jules Verne
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motrius
posté mardi 05 juin 2018 à 07:11
Message #3


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Bravo !! un rapport clair et net, on s'y croirait smile.gif


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U 2518
posté mardi 05 juin 2018 à 16:12
Message #4


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Un plaisir de lire cette patrouille,Ah les avions sweatingbullets.gif en plus avec une savonnette galère.
Comme Amazone je suis inquiet pour Ramirez smile.gif Pour le boulot bon courage et vivement la suite. icon_boire.gif


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il y a trois sortes d'êtres: les vivants, les morts, et les marins (anacharsis)
et Taïaut "Horridoh" !
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Dagoth_Ur
posté dimanche 10 juin 2018 à 17:17
Message #5


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Petite brise

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Merci beaucoup à tous les trois pour vos compliments, ça me fait très plaisir biggrin.gif

M. R vous envoi son bonjour d'Argentine ph34r.gif


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U 2518
posté lundi 11 juin 2018 à 15:20
Message #6


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Vent frais

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Ah le traite, il prépare déjà l'avenir mdr.gif mdr.gif mdr.gif


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