Antarctic eSeries #2 2022, Invitation, présentation de la course, commentaires et classements Options

[Gibus]

• Course à coefficient 1 de 9.600 milles : 10.000 points VSR attribués au vainqueur pour le classement international.
• Monture : monocoque type IMOCA.
• Durée prévisionnelle de la course : 20 jours.
• Départ du cap de Bonne Espérance dimanche 18 septembre 2022 à 18:00.
• Arrivée au cap Horn.
• Clôture de la course le 21 octobre à 19:00

Au départ, 2.000 points-crédits gratuits sont alloués pour équiper son bateau.

[Gibus]

Très bon début de course pour ma part, pour une fois, positionné 120ème après 1 h 30 de course sur un cap au 150. Mais très vite une grosse poignée de skippers a choisi l'option plein sud offrant un meilleur angle au vent. Rapidement le groupe où je suis s'est vu relégué au classement allant, me concernant, jusqu'à plus de 4.000ème à 15 heures de ce jour. Le classement étant fait sur les positions à vol d'oiseau et l'arrivée étant en latitude 15° plus au sud, cela explique cela.
Il est clair que plus nous allons vers le sud, plus l'écart va se réduire, les échappés finissant fatalement par se faire manger ... Plus de 1.000 places ont déjà été récupérées depuis. Donc pas d'inquiétude.
Pour l'instant l'allure est bonne : 20 nœuds sous spi lourd sous des vents de 25 nœuds. Dans une vingtaine d'heures nous entrons dans les 50èmes hurlants où 33 nœuds de vent nous attendent. Mais l'IMOCA n'ira pas plus vite pour autant car il faudra prendre des ris pour ne pas casser la mâture.

De Mille-Sabords, je suis le seul skipper sur cette course vraiment intéressante.

Classement provisoire après 24 heures de course :

[Gibus]

Deuxième journée sans fait marquant, à part le fait que les échappés sont sur une bonne allure et que le croisement des courbes pourrait prendre plus de temps qu’initialement estimé, sans doute dans 2 ou 3 jours. J'ai quelque peu reculé au classement suite à un changement de route qui n'a pas donné tous les espoirs fondés en lui.
Mais rien de rédhibitoire, la route est encore longue ...

Classement provisoire au second jour de course :

[Gibus]

Ici ça caille : 0°C. Vents de 39 nœuds ! Trinquette de rigueur.
On prend les mêmes et on recommence. Journée identique à celle d'hier, sans problème. Les échappés ont augmenté leur avance, 178 milles, à un point qui commence à devenir préoccupant. On verra bien ...

Classement provisoire au troisième jour de course :

Mon bateau dans la houle, vents de 39 nœuds :

[Gibus]

Coup de théâtre ce matin vers 05:00 :

Un groupe d'environ un bon millier de skippers sinon plus, sans doute inquiet des difficultés à revenir sur les échappés, a décidé de faire sécession et a pris une route au sud-est, espérant profiter de la rotondité de la Terre pour reprendre la main plus tôt.
Seul le passage à la balise de la Tasmanie permettra de dire qui a eu raison d'insister ou de les suivre ...

Cette course devient de plus en plus passionnante.

[Gibus]

À part le coup de théâtre de ce matin, rien de neuf aux 50èmes hurlants, si ce n'est que les vents ont un peu moins forci, nous permettant de monter le spi lourd à la place de la trinquette, donc une meilleure allure d'au moins 3 à 4 nœuds.

Nous sommes toujours sur un cap au 090, un virement de bord vers la cible étant probable vers 08:00 demain matin. Les échappés de la première heure ont augmenté leur avance à 275 milles. Ça commence à piquer !
Mais sous ces latitudes, rien n'est joué d'avance. Non mais !!!

Classement provisoire au quatrième jour de course :

[Gibus]

Cette cinquième journée aura vu la mise à mort, à part une ou deux dizaines, du groupe des échappés de la première heure. En fait, ils n'ont pu éviter une forte zone de vents faibles de 6 ou 7 nœuds pendant une dizaine d'heures, et cette galère n'est pas finie pour eux ...

La parole est maintenant aux dissidents d'hier qui sont peut-être moins nombreux qu'estimé si l'on se réfère au nombre de places gagnées en 24 heures par notre groupe.

Classement provisoire au cinquième jour de course :

[Gibus]

En vérité, bien que confiant je ne pensais pas que nous reviendrions aussi tôt dans la course.

Dans les échappés de la première heure, ne restent que trois ou quatre irréductibles qui présentement longent la banquise et se maintiennent en tête pour quelques heures seulement. Nous leur avons repris 130 milles en 24 heures, c'est dire si la fin est proche.

Ceux qui ont fait sécession avant-hier sont tous repris. Me voilà à présent doté d'un honorable classement à trois chiffres que j'espère bien conserver. On va dire que je m'y emploie.

Classement provisoire au sixième jour de course :

[Gibus]

Ce septième jour de course a vu, pour notre groupe, une nette reculade au classement provoquée par un contournement par le nord d'une zone moins ventée.
Ce faisant, le groupe des dissidents a repris provisoirement la main. Provisoirement, car sur la carte ils sont encore nettement derrière.
Tout cela devrait rentrer dans l'ordre au passage de la bouée de Tasmanie dans 48 heures, si ce n'est avant.

Classement provisoire au septième jour de course :

[Gibus]

Pas de fait marquant aujourd'hui, si ce n'est que le groupe de dissidents a rallié notre sillage et pour le coup accuse un débours de 100 milles; le classement redevenant crédible.
Il reste cependant la poignée d'irréductibles qui s'accroche en tête, comme une moule à son rocher, grâce à sa position sur le 63ème parallèle.

Classement provisoire après 8 jours de course :

[Gibus]

À 24 heures de franchir la balise de la Tasmanie et après avoir dépassé la mi-course, les positions en tête se sont stabilisées. Tous les échappés ont été repris.
La tête de la course se situe dans notre plein sud à environ 80 milles. Devront-ils remonter pour de meilleurs vents ? C'est la question ...

En ce qui me concerne, je suis à deux doigts d'un bon classement à 2 chiffres.

Classement provisoire après 9 jours de course :

[Gibus]

Peu après minuit, alors en 80ème position, je me trouvais quand même à 3/4 d'heure de la tête de notre groupe. Cela signifiait clairement qu'il y avait de la place pour tenter quelque chose.
Je pris donc l'option d'une route plus au nord, une dépression étant probable dans une quarantaine d'heures, plein est. Il est clair que je n'en connaîtrais pas le bénéfice, si bénéfice il y a, avant plusieurs jours. Mais pour l'heure, après 18 heures d'échappée, je n'ai perdu que 100 places. L'avantage est que je suis seul au milieu de l'océan sans aucune pression extérieure.

Wait and see ...

Les positions à 19:16 : Y'a du boulot pour revenir vers la tête !

Classement provisoire après 10 jours de course :

[motrius]

Toujours aussi mordu notre navigateur, même pas peur d'être tout seul, plus au nord !!

Bonne bourre Amiral !!!

[Gibus]

Toujours aussi mordu notre navigateur, même pas peur d'être tout seul, plus au nord !!

Hello,

En fait, au hasard des connexions, je découvre quelques esseulés qui ont fait le même choix, semble t-il peu payant. Mais je me dis qu'ils ne sont pas là par hasard ...

[Gibus]

Alors, cette onzième journée de course n'a pas apporté les espoirs que j'attendais.

En revanche, la situation est beaucoup plus claire depuis le passage à la balise de Tasmanie, notamment au niveau de la distance restant à parcourir. Sans rien faire, j'ai remonté 144 milles sur la tête de course mais perdu des places au classement, au delà des ambitions initiales. C'est la course ...

Peut-être que la situation météo va évoluer dans l'autre sens. En fait, la dépression annoncée a progressé vers le sud permettant à la tête de course de tirer cap sur l'objectif alors que mes vents m'obligent à tirer des bords. À cette heure, j'ai 8 heures de retard ! Ça pique.

J'ai quand même le moral.

Classement provisoire après 11 jours de course :

[motrius]

tu tires des bords tout les combiens ??

[Séné]

Question vitesse, c'est une sacrée moyenne!

[Gibus]

tu tires des bords tout les combien ??

Hier c'était toutes les 4 heures environ. Pour aujourd'hui, c'est tout droit jusqu'à ce soir entre 23:00 et 00:00.

Le nouveau problème est que depuis l'apparition du taux de fatigue, tu perds 12 à 15 % d'énergie chaque fois que tu fais un empannage, un changement de voiles ou bien un changement de cap important (supérieur à 15° environ). Au départ tu disposes de 100% d'énergie. Tu la récupères à raison de 1% toutes les 15 minutes (si tu ne fais rien de ce qui est dit précédemment) selon les conditions météo. Plus les vents sont faibles plus tu récupères vite.
Lorsque tu es à 0% d'énergie, ton bateau est ralenti à moitié de sa vitesse pendant 5 à 7 minutes, selon la force du vent. Alors à chaque fois, il faut se poser la question lors d'un changement de cap si cela vaut la peine de changer de voile.
Heureusement maintenant, on dispose d'un nouvel outil : le graphe des polaires qui te donne, pour chaque vitesse et angle de vent, la vitesse du bateau et la meilleure voile. Cela met au rang de la préhistoire mes vieux tableaux Excel que j'avais élaborés au fil des courses pour chaque type de bateau. Il te donne aussi le meilleur angle au vent lorsque tu tires de bords, c'est le Best VMG.

Graphe des polaires :

[Gibus]

Question vitesse, c'est une sacrée moyenne!

En effet, quasiment depuis le départ on est aux vents portants sous spi lourd. L'IMOCA est le meilleur des monocoques actuels. C'est avec cette machine que se court le Vendée Globle, tous les 4 ans.
Pour les amateurs à lire sur Mille-Sabords : Vendée Globe 2020

[Gibus]

Cette douzième journée de course a vu mes anciens compagnons de voyage reprendre un cap au nord-est, donc se rapprocher de ma position. Incidence sur le classement vu que nous sommes au nord du 60ème parallèle, donc en éloignement de l'arrivée.

Quand à mon avenir, le moral est au beau fixe car mon écart avec la tête de la course n'est plus en réalité que de 6 heures, ce que ne démontre pas le classement fait par rapport à la distance à l'arrivée. Il est désormais probable que je retrouve ma place au sein du groupe. Vers minuit, je bascule au sud-est.

Classement provisoire après 12 jours de course :

[Gibus]

Le résultat de cette treizième journée fut pour moi au-delà de toutes les espérances. Je m'explique :

Alors que je faisais la jonction avec mes anciens compagnons de voyage ce matin vers 8:00, mais à 3 heures derrière, ceux-ci contraints par les vents ont dû s'éloigner vers le nord alors que 3 heures plus tard, je pouvais filer tout droit. À l'estime je pense leur avoir repris un bonne heure. En fait le scénario inverse de celui de la dixième journée.

Comme quoi tant qu'on n'a pas franchi la ligne ...

Il reste encore quelques skippers beaucoup plus au sud qui tiennent la tête de la course mais dont l'avenir me semble des plus incertain, au vu des vents qui règnent là-bas.

Classement provisoire après 13 jours de course :

[Gibus]

Je n'ai pas pu résister à partager ce moment de satisfaction enregistré à 1 heure du virement de bord vers le cap Horn. C'est la première fois, depuis 2011 que je régate, que je rentre dans le top 10, alors que les 2/3 de la course ont été franchis.

Certes il reste encore du chemin et peut-être des surprises venant de skippers ayant pris d'autres chemins.

[Gibus]

Cette quatorzième journée de course n'a pas été de tout repos. Entre 1 heure et 5 heures du matin, il a fallu batailler ferme pour trouver le bon chemin : vents tournoyants, changeant toutes les 10 ou 20 minutes et si faibles qu'on en distinguait à peine l'orientation sur la carte. Bref une nuit avec peu de sommeil.

Mais récompensé lorsque vers 16 heures, je faisais la jonction avec les dissidents du quatrième jour et me retrouvais 10ème de la course. Du coup, la pression que j'avais abandonnée en naviguant en solitaire me retombe dessus.
Au fil des skippers arrivant du nord, mon classement a quelque peu reculé, sans gravité pour l'instant car je ne pense pas que d'autres voiliers puissent intégrer la tête du groupe, qui me paraît bien fourni, sans doute un bon millier sinon deux.
Après avoir viré de bord, je pris un cap au 102, seul. Une heure plus tard un puis deux puis trois, puis tous on embrayé derrière. Du coup, ma position est stabilisée tant que je ne fais pas de conneries.

État des lieux (enfin ceux que le moteur du jeu veut bien montrer) :

Classement provisoire après 14 jours de course :

[motrius]

Je n'ai pas pu résister à partager ce moment de satisfaction enregistré à 1 heure du virement de bord vers le cap Horn. C'est la première fois, depuis 2011 que je régate, que je rentre dans le top 10, alors que les 2/3 de la course ont été franchis.

Certes il reste encore du chemin et peut-être des surprises venant de skippers ayant pris d'autres chemins.

BRAVO, FELICITATIONS !!!!!

[Gibus]

Cette quinzième journée à vu revenir sur mes talons puis devant mon nez une dizaine de skippers ayant obliqué dans mon sillage hier, une heure après le virement de bord. Je ne sais pas comment ils font ???

Bref, 22 heures plus tard je suis revenu à deux pas du top 10 et à 4 milles du 1er provisoire, vraiment provisoire car ça n'arrête de se refiler le témoin. De vrais morts-de-faim.
Globalement la journée s'est plutôt bien passée, juste veiller à rester bien vigilant.

Un aperçu des 1.000 premiers :

Classement provisoire après 15 jours de course : (dans 5 jours on est à la maison)