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> Dans l'enfer de Gibraltar, Expérience tiré du livre du U-977
Tortue
posté jeudi 06 avril 2006 à 23:50
Message #1


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Grand-frais

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Dernier extrait du livre U-977, l'odyssée d'un sous marin allemand par le commandant Heinz Scheffer.

Ce passage décrit comment pouvait se passer une tentative de passer Gibraltar, avec la forte présence militaire des anglais.

Ce passage confirme plusieurs choses, comme par exemple qu'un sous-marin pouvait encaisser un nombre incroyable de grenades sous-marine, et aussi de nombreux dégats sans pour autant couler, et d'autre part qu'il pouvait plonger à 250 mètres en cas de danger.


Dans l'enfer de Gibraltar.

Nous nous rapprochons. Avion ! Nous plongeons. Nous aurait-il vus ? Si oui, les groupes de chasse arriveront dans une heure. Le temps est favorable pour eux, mauvais pour nous. La mer est par trop semblable à un miroir. Les appareils de détection pourront travailler sans difficultés.

L’homme à l’écoute : « Battement d’hélice ! Engin rapide, sans doute un destroyer. Ils cherchent avec l’Asdic. Ils avancent droit sur nous. » Les appareils anglais de détection sous-marine s’appellent Asdic, abréviation de : Anti-Submarine détector indicator committee.

Le commandant : « Louvoyez ! Descendez à 150 mètres ! ». Nous sommes déjà prêts, ayant mis nos chaussons de feutre, éteint les feux superflus afin d’économiser le courant. On ne sait jamais combien de temps cela peut durer.

Le groupe de chasse anti-sous-marine avance en formation triangulaire. Nous nous trouvons exactement au centre et la danse commence. L’adversaire travaille à la perfection, les grenades encadrent notre navire. Jamais encore une première série ne fut si bien placée. Chaque fois, six explosions d’un coup. Chez nous, tout s’effondre. Des instruments de précision sont pulvérisés. Le plancher est jonché de débris. Cà et là des conduites s’ouvrent soudain. De l’eau ruisselle à l’intérieur. Le travail se poursuit sans trêve. Nous descendons à 200 mètres. Il faut reconnaître que les destroyers ne font pas d’économies d’explosifs. Sans doute, espérons-nous, leur réserve sera-t-elle bientôt épuisée. Cela dure trois heures sans la moindre interruption. Un destroyer va attaquer : les deux autres lui donnent notre position. Ainsi à tour de rôle.

L’homme à l’écoute : « Nouveaux bruits d’hélice ! Destroyers ! » Mais seuls les hommes qui ont leur poste de combat proche de la chambre d’écoute ont entendu. Pourquoi inquiéteraient-ils le reste de l’équipage ? La situation est suffisament grave comme cela. La sueur ruisselle des fronts. Les visages sont pâles. Nous savons à quoi pense chacun de nous. Le gouvernail de plongée est manœuvré à la main, il s’agit de ménager notre courant. Six destroyers. Trois d’entre eux marchent en direction de Gibraltar. De nouveaux arrivent. Notre situation est désespérée. Ils n’épuiseront donc jamais leurs réserves de grenades ! Ils observent une relève régulière et en amènent de nouveaux. Le temps se prête admirablement à la chasse au sous-marin. Pourquoi une tempête ne se lève t-elle pas ?

Seize heures. Nous avons renoncé à compter les grenades sous-marines. Personne n’a dormi. Tous les yeux sont entourés de large cernes. Beaucoup d’ampoules électriques ont éclaté. Nous ne les changeons plus. L’éclairage de secours permet seulement de deviner les installations intérieures. L’obscurité augmente la peur. Mais nul ne la trahit.

Nous « en avons vu d’autres », mais ça, c’est l’enfer. Souvent, nous avons poussé jusqu’à 250 mètres. Les parois d’acier entre les blindages se sont gondolées. Elles peuvent céder à chaque instant. Nous sommes calmes : cela irait vite et puis, tout le monde n’est pas gratifié d’un cercueil aussi coûteux ! remarque sèchement une voix. Quatre millions de marks !

Si seulement on pouvait se défendre ! Si l’on pouvait voir quelque chose et lancer nos torpilles ! Cette attente est insupportable. Nous ne pouvons même plus nous livrer à des manœuvres d’esquive. Notre courant s’épuise. Les bouteilles d’air comprimé sont presques vides. L’atmosphère semble chargée de plomb. Notre respiration est de plus en plus rapide. L’oxygène se raréfie. Encore vingt heures et il nous faudra faire surface. On connaît la suite : le sous-marin fait surface et les navires de guerre ennemis le prennent sous le feu de toutes les pièces dont ils disposent. L’équipage saute par-dessus bord. Les tirs continuent. Il s’agit d’user les nerfs de l’équipage du sous-marin afin qu’il oublie de saborder son navire. Le but cherché est la capture d’un sous-marin allemand !

Attention, grenade ! Chaque fois, on les annonce lorsqu’on pense qu’elles sont lâchées. Alors, chacun se retient solidement et se prépare à être rudement secoué. Cette fois-ci, elles ont explosé tout contre le navire. Dans le poste central, le vacarme est assourdissant. Des débris d’acier son projetés en tout sens. D’autres conduites se rompent. Malgré soi, on pose une main sur son scaphandre de secours. Le quartier-maître du point central a déjà une main sur le volant qui déclenche l’envoie de l’air, afin de donner l’air comprimé nécessaire à la remontée vers la surface. Mais il attends l’ordre du commandant. De lui-même, il n’oserait agir. D’ailleurs, comment celui qui n’est pas des rouages d’une section pourrait-il avoir une vue d’ensemble de la situation ? Espérons que le commandement prendra la décision la plus heureuse !

Toujours des explosions. Le pilote annonce la chute du compas gyroscopique. Le cadran principal a sauté hors de son logement. Avec ses 10 000 tours à la minute, il a roulé dans le compartiment, heureusement il n’a atteint aucun de nous.

Le commandant discute avec les officiers de la meilleure détermination à prendre. La situation est jugée désespérée. Il faut essayer de sortir et saborder le navire. La lune se lèvera à deux heures du matin. Jusque là, il fera sombre. Pendant ce temps, il s’agit de faire surface : peut être que nous trouvant en surface, nous réussirons à rompre l’encerclement ?

On prépare le nécessaire pour faire sauter le sous-marin. On pose des allumages à retardement qui sont mis aux têtes de torpilles et en des endroits essentiels du navire. En aucun cas, le submersible ne doit tomber en mains ennemies !

Nous détachons scaphandres et canots de sauvetage. Chacun a le sien. C’est une embarcation qui se gonfle d’air et qui est prévue pour un seul homme. Le commandant et le garde du pont mettent des lunettes rouges : il faut que les yeux s’habituent à l’obscurité afin que, dès que l’on sera en surface, on puisse disposer de toute sa capacité visuelle. En fait, ce n’est guère nécessaire : dans le navire, il n’y a quasiment pas d’éclairage.

Plusieurs « bolds » seront envoyés. Nous préparons maintenant des ballons auxquels seront fixés comme des cheveux de métal. Lorsque nous serons en surface, on les enverra et ils vogueront à faible hauteur au-dessus des eaux. Les fils de métal forment un corps qui produit dans le radar un écho trompeur. Le pendant, par conséquent, du « bold » dans l’eau qui doit brouiller les appareils détecteurs.

Le sous-marin monte. Cent mètres. Bruit d’Asdic » qui s’amplifie. Au diable ! Les destroyers nous tiennent toujours dans leurs appareils. Explosions. Les grenades sont placées sous le sous-marin. Nous volons à cinquante mètres. Les remous ascendants causés par les éclatements nous poussent vers la surface.

L’homme à l’écoute : « Destroyer, tout près. Six différents bruits d’hélices ! ».
- Surface, vitesse maximum ! Foncer !
C’est à peine si les accumulateurs donnent le nombre de tours normal. Ils sont épuisés.

Des munitions sont prêtes pour notre canon antiaérien. De grosses charges comprenant chaque fois 40 coups. Cinq canons peuvent fonctionner en même temps. Quatre fois 1600 coups, c'est-à-dire 6400 coups par minute.

Les bandes ne se rompent pas comme celles des mitrailleuses de campagne. Elles s’étendent du kiosque jusque dans le poste central et on peut alimenter sans interruption. Le sous-marin troue la surface des eaux. Les grenades explosent toujours ; les « bolds » remplissent donc leur office. Le panneau de l’écoutille est arraché. Nous sommes presque projetés dehors. La compression a beaucuop augmenté à l’intérieur du navire. On n’a pas le temps de faire une décompression. Chaque seconde nous est précieuse. Le commandant surveille le secteur bâbord, moi celui de tribord. Dieu merci, la nuit est obscure, le ciel est couvert. Nous distinguons trois destroyers. L’un d’eux se trouve à une distance de 500 mètres, au maximum. Il envoie précisément des grenades sous-marines.

Nos deux diesels se mettent en marche. Tout de suite, plein régime !Pas le temps de les laisser se réchauffer. Les génératrices marchent en même temps, il faut que les batteries se rechargent le plus rapidement possible. Deux compresseurs emplissent les bouteilles d’air comprimé. Les installations de ventilateurs renouvellent l’atmosphère intérieur ; d’ailleurs, toutes les portes sont ouvertes, afin que la force aspirante des diesels accélère l’apport d’air frais.

Cet air pur nous brûle les poumons. Nous avons de la peine à nous tenir sur nos jambes. Nous sommes tout près de l’évanouissement. Les canons, les mitrailleuses sont pointés sur un destroyer tout proche. Il faudrait que celui-ci ne nous découvre pas. D’ailleurs, c’est également préférable en ce qui le concerne. L’officier torpilleur calcule déjà les éléments de tir. Cinq tubes sont prêts à lancer de nouvelles torpilles qui peuvent évoluer en cercle et en zigzag. Mais nous renonçons à toute initiative personnelle. Nous ne pourrions nous éloigner sans dommages, parce que nous sommes à bout de deux ressources de première importance : le courant électrique et l’air comprimé.

La distance entre nous et les unités ennemies augmente. Les ballons emplis de gaz s’élèvent et s’en vont dans la direction du vent. Nous en avons déjà lâché dix. L’adversaire, qui travaille avec son radar, va être surpris du nombre des sous-marins hypothétiques dont il décèle la présence. D’ailleurs, là ou des « bolds » sont immergés, il décèle également la présence de sous-marins en plongée.

Les destroyers sont hors de vue. Une demi-heure s’est écoulée. On entend sans cesse des explosions de grenades sous marines. Déjà, nous risquons quelques plaisanteries.


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vieuxloupmer
posté vendredi 19 mai 2006 à 12:38
Message #2


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Petite brise

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Inscrit : 04/03/2006
Membre no 2317



formidable recit, tu as les réferences de l ouvrage et ou tu l as trouve ?
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otto bus
posté samedi 28 octobre 2006 à 13:52
Message #3


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Fort coup de vent

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Inscrit : 15/11/2005
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Membre no 2206



eh eh moi je l'ai lu la semaine derniere ,je l'ai trouvé dans la collection j'ai lu des années soixante en parfait état de conservation chez un libraire embulant de la place kleber à strasbourg (j'invite dsm et les autres strasbourgeois à s y rendre le mercredi et le samedi devant le séphora kleber)

bon moi ce livre je l'ai beaucoup apprécié car on découvre le point de vue d'une autre nation et surtout je viens de comprendre ce que devait vraiment etre la navigation au schnorchel....
d'autre part vu que ce livre a été écris dans l'immédiat d'apres guerre on peux sourire maintenant que l'on connaît ce qu'etait ultra des suppositions d'espionnage et de fuites que sheffer hartenstein et donitz laissent entendre dans leurs livres
quand au sujet d'hitler il ne le savaient pas encore mais il était bien décedé à belin puisqu'une obscure soldate du nkvd c'est promenée avec la dentition du dictateur dans sa sacoche pendant un mois


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