début décembre 1940, fin de la nuit, il fait froiiiiiiid sur le pont alors que le S-110 quitte son quai pour une patrouille de combat. L'objectif est l'entrée de la baie de Bristol, un lieu à haut potentiel de cibles - et de risques, mais le S-110 avec son nouveau moteur tout chaud sorti des ateliers et son équipage qui commence à être rôdé peut gérer ces dangers.
La traversée de la Manche commence. Une route assez agressive est choisie, plutôt côté anglais, dans la perspective de trouver du petit cabotage - voire un cargo juteux, même si ce n'est pas la norme. Le temps est exceptionnellement beau, l'esquive sera aisée si besoin est. Helas ... rien de tout cela. Un Elco (sûrement pas solitaire) est repéré au sud de notre position ... lui aussi recherche de la cible, ordre est donné de l'éviter largement pour éviter des dégâts dommageables avant d'utiliser ces torpilles ; on fera mumuse avec les canons au retour.
Peu avant la tombée de la nuit, alors que notre patrouilleur se glisse finalement dans la baie de Bristol, un communiqué radio tombe. Large convoi repéré pas très loin de nous, direction NNE, vitesse 7 noeuds. Attaque de nuit contre un convoi, temps calme idéal, des conditions idéales pour nous - je mets les machine en avant fort sur un cap d'interception. Mes hommes préparent avec enthousiasme les torpilles.
19:45. La nuit est tombée. Nous sommes sur la route estimée du convoi, à petite vitesse, en zigzag ... il devrait se trouver ... là ! contact un peu plus au nord-ouest, un tramp steamer avec un cap NNE. Ses camarades ne devraient pas être loin ... les voilà ! Un convoi en 5 colonnes au NO, vitesse 7 noeuds (merci le BdS, j'ai jamais été doué pour calculer les vitesses ), et pas d'escorte en vue, la fête du slip. Ah si, une corvette à l'avant uniquement, pas de quoi m'effrayer. Grosse fahrt voraus, on va remonter le convoi par sa gauche les gars, c'est là que sont les cibles juteuses - tant pis pour le tanker en plein milieu.
Nous nous glissons derrière le convoi et le remontons par sa gauche, à une distance d'environ 1000-1500 mètres. Ma première cible sera ... ce gros minéralier, lui c'est sûrement un anglais, je le sens aux fragrances de cuisine bouillie à la menthe. J'arrive à sa hauteur, je le dépasse un peu - je suis en position d'attaque, prêt à fondre sur ma proie. A droite toute ! en avant toute ! La torpille est réglée en gros pour une attaque de flanc impact magnétique, de toute manière je vais la lancer tellement près qu'elle ne peut que toucher La cible grossit dans l'UZO ... encore ... encore ... torpille à l'eau ! A gauche toute, demi-tour ! Le minéralier ne se doute de rien, et poursuit sa route imperturbable alors que la torpille file entre la passerelle avant et la cheminée. Impact ! Le minéralier est coupé en deux par la violence de l'explosion qui a enflammé ses réservoirs, le convoi affolé commence à zigzaguer - pas de lumières, cependant ... Evaluation de la situation : la corvette est encore loin (bien qu'elle se rapproche de toute la vitesse de ses petits moteurs), j'ai le temps pour une deuxième passe sur un gros cargo derrière la nouvelle épave. J'effectue un large demi-tour, réglant à la volée la deuxième torpille pour une attaque de flanc, la cible se rapproche ... deuxième torpille envoyée, demi-tour, on fonce recharger ! Derrière moi, le cargo est aussi coupé en deux par ma torpille qui a explosé sous la passerelle.
Temps de filer , la corvette est derrière moi, et les premiers feux d'artifice sont en train d'être tirés - éclairant la scène derrière moi. Je baisse la vitesse à 30 noeuds le temps de m'éloigner, alors que les jurons de mes hommes indiquent que le chargement des torpilles est en bonne voie Tiens, la corvette fait demi-tour, on va se glisser à 5-10 noeuds dans son arrière pour retrouver le convoi.
Le voilà ! Je suis toujours sur sa gauche, un peu en arrière, et les bateaux zigzaguent comme après une cuite chez Lulu. Temps de se remettre à l'ouvrage : la cible suivante sera un cargo large sur le flanc gauche, même s'il oscille ça devrait impacter. Les moteurs grondent à pleine puissance sous mes pieds, je m'approche ... encore un peu ... brusquement, une lumière venant du cargo m'aveugle. Il m'a repéré ! Merde, ça va barder à cette distance ! Je lance la torpille à la hâte, et je fais demi-tour alors que je me retrouve sous les flocons de neige. Une gerbe d'eau explose à ma gauche. Merde de merde, ces andouilles ont des canons, ça va être chaud ! Deux , puis trois gerbes d'eau m'encadrent : plusieurs bateaux me tirent dessus, aaaargh ! Derrière moi, la torpille explose entre la passerelle et la cheminée. \o/ .... _o_ pas de dégât notable. Verdamnt ! Mais j'ai autre chose à faire, genre esquiver les obus ... BOOOOOM ... réparer les dégâts de l'obus qui a endommagé mes machines .... BOOOOM .... tube à torpilles touché ! Oooouf c'est le tube 1 que je viens de tirer, je m'en tire à bon compte
Après avoir fait kai kai sous les obus, réparé deux-trois trucs et laissé derrière moi cette corvette qui tient à faire ma peau, je décide de tenter ma dernière torpille sur le cargo endommagé - il a rayé la peinture de ma titine, il va le payer ! je reprends contact avec le convoi, qui zigzague encore plus qu'avant - mais ils semblent s'être calmés question son et lumière. Biiiiiien. Je fonce comme un chacal sur ma proie, la dernière torpille réglée - je vais attaquer d'un poil plus loin. Encore un peu ... ouais pas trop hein, 1000 mètres c'est bien, torpille lancée ! Alors que je fuis à pleine vitesse direction ouest, je guette avec anticipation et délectation la fin du cargo. Bon ... ça en met du temps ... .... ..........
la torpille n'a pas détonné, et a coulé corps et bien. La décence m'interdit de relater alors les commentaires de mon équipage et moi-même, ainsi que nos idées de pratiques corporelles sur les ingénieurs qui ont conçu lesdites torpilles, alors que nous disparaissions vers l'ouest au coeur de la nuit ...
Moralité :
- j'ai fait une erreur tactique en me montrant trop sûr de moi-même et en m'approchant trop du troisième larron. J'aurais dû attendre que ça se calme, ou j'aurais dû attaquer d'un poil plus loin - de toute manière, j'aurais touché avec ma torpille, c'est l'avantage d'attaquer de près avec des torpilles à vapeur Mais faut que je calibre ma distance d'attaque, faut que je m'entraîne.
- je vous avais dit que ceux qui ont construit les appareils de détonation desdites torpilles sont des *biiiiip* de *biiiiip* et *biiiip* et je vais les *biiiiiip* et *biiiiiip* avec une *biiiiiip* et un *biiiii*
- j'ai sauvegardé à un mauvais moment, en voulant recharger ma sauvegarde a crashé - je suis bon pour recommencer la patrouille
- j'ai fait un screenshot, je le mettrai ce soir s'il rend bien
'fin bon j'adore les S-Boot, mais j'ai de la chance de m'attaquer à des cibles peu protégées - lorsque les convois seront gardés sur les flancs par des destroyers à radar, ce ne sera même plus la peine, faudra s'attaquer au cabotage solitaire impérativement.
/edit dernier edit : les convois c'est chaud comme de la braise avec GWX , tous les navires sont armés de canons ou quoi ?