Salut,
Pour info,
SailAway a connu une évolution récente, à savoir la sortie d'une version II. Du coup je viens ici repasser un coup d'peinture !
SailAway 2 ajoute un
Imoca + un ketch, réplique du Joshua de B. Moitessier. Joli.
Il faut avouer qu'en
mode manuel, c'est à dire lorsqu'on effectue les réglages soi même par opposition au mode "
voiles automatiques" qui gère tout, la conduite de ces voiliers est bien plaisante, avec moult choses à faire. Ça vaut d'ailleurs pour la plupart des autres types disponibles (Figaro, Mini-Transat, 50'Perf [Pogo50]). Les longs surfs en Imoca au couchant dans les alizés ou les 40èmes, bateau bien réglé et avec l'ambiance sonore qui va bien, j'vous assure que c'est jouissif.
... Pour le reste, c'est GRRrr! : le jeu souffre encore et toujours des mêmes grosses lacunes et défauts ; c'est un tantinet frustrant, quel dommage !
Du coup je vous re-livre mes impressions et jugements, qui changent peu en fait.
Ça semble incroyable que la priorité ne fut et visiblement ne soit pas d'améliorer les aspects interface et jouabilité, tous ces petits trucs énervants au possible !
On dirait bien que les promoteurs et/ou développeur(s) de SailAway ne réalisent toujours pas à quel point ça nuit à la reconnaissance de leur jeu.
L'effort paraît en effet concentré et orienté sur la modélisation du comportement purement marin des bateaux et de la mer elle-même, ce qui est plutôt bien réalisé... Bon ça c'est fait.
Oui c'est chouette... Merci et bravo au concepteur de SailAway ; il faut garder à l'esprit que c'est un passionné qui fait partager sa passion. C'est de l'artisanat, il ne faut pas l'oublier. Je critique le bébé car au-delà de cette passion partagée il faut simplement regretter que d'autres programmeurs géniaux ne s'occupent de tout le reste. Je veux dire de tout ce qui ne va pas pour espérer que ce jeu prenne un meilleur essor, voire qu'il devienne un best-seller ou au moins une réalisation convaincante. Et, c'est marrant, le ou les porteurs du jeu ne semblent pas réaliser que leur travail, tout aussi admirable qu'il est, ne peut pas être attractif s'il exclue certains aspects pourtant simples.
Il y a foule de points à soulever et réviser mais pour ne parler que de quelques-uns, sélectionner les voiles et les réglages est ainsi d'un laborieux décourageant, jongler avec les vues et positions caméra tout autant, stabiliser un cap pareil, décrypter les significations et niveaux de réglages ou trouver la bonne drisse ou la voile qu'on veut idem...
Vous essayez de toucher au pupitre des drisses et écoutes de l'Imoca ou voulez utiliser la souris et les déplacement possibles sur le pont pour manipuler ces choses en général ? Houla ! Bon courage ; l'idée est louable mais c'est quasi infaisable et je suis bien certain que cette mise à disposition ne sert à personne et que tous les joueurs n'ont recours qu'à leur clavier, tant bien que mal là aussi d'ailleurs. La souris est une belle invention : pourquoi dans le jeu n'aide-t-elle pratiquement à rien ? Plutôt que des onglets, des tiroirs, des pages, quel mal y aurait-il à mettre à disposition quelques boutons voire une interface davantage "tableau de bord" ?
J'imagine que le mode
voiles auto et conduite automatique en général est largement privilégié par les skippers tant il épargne les nerfs, même s'il fait aller le bateau un peu moins vite que le
manuel. En effet, si vous voulez prendre la main et faire un réglage équilibré du bateau, il n'est efficace que par intermittence tant les oscillations du vent (direction et force) sont amples, lequel bateau se retrouve en barre
angle au vent (régulateur d'allure au TWA) à suivre une trajectoire de boa croisé avec une couleuvre. En gros, le vent varie mécaniquement d'environ 25% en force et 30° en direction ! Selon moi il n'y a qu'à voir comment en cap fixe le jeu en mode auto et de lui-même n'arrête pas de changer les voiles pour réaliser combien c'est excessif, n'en déplaise à des gamers puristes qui trouvent ça réaliste en donnant du piquant au jeu. Sauf qu'à mon sens, ce réalisme là , c'est à se demander s'ils veulent des p'tits copains sur l'eau ou rester à deux ou trois potos dans leur trip !?
Aussi, du côté visuel, le tableau du classement des joueurs vient s'étendre en largeur sur une bonne part de l'écran pour être lisible alors qu'il pourrait être réduit à l'essentiel et occuper une place moindre sans occulter les cartes et compteurs, décorer ses bateaux équivaut à une torture, la visualisation du réglage d'une voile à recours à un onglet puis un déroulant pour chaque voile plutôt qu'un accès d'ensemble direct, etc., etc., et toujours pas de vent concrètement déchiffrable, de météo et prévi intégrées...
Vous voulez faire une jolie vidéo d'un bateau en action pour faire la démonstration du rendu du jeu ? Hé bin si vous ne figez pas la caméra extérieure, seule à donner une vue d'ensemble, le gros œil affreux qui occupe le centre de l'écran et anéantie toute esthétique est toujours là dans cette version II ! Un truc tout bête, facile sans doute à ôter par le développeur s'il le voulait bien.
Étonnamment, la version II est sortie sans qu'on ait entendu parler d'une version béta... et comment alors être surpris des espoirs déçus et de la cascade de bugs ? Des joueurs nouveaux ou même des anciens jettent l'éponge, dépité parfois des choix faits par les concepteurs du jeu et/ou lassés par les bugs. 'Compréhensible. C'est symptomatique. [Au passage, même si je suis complètement incapable de programmer et que je félicite et admire ceux qui savent, un bug c'est pas le programme qui se met à déconner comme ça hein : c'est une erreur de codage, de saisie quoi : c'est comme des fautes de frappe ou d'orthographe dans un texte... pour les corriger, bin d'abord on s'applique puis on relit et on relit, voire on fait relire, jusqu'à que ce soit présentable].
Pourtant, pourtant, si tout ça est bien dommage je continue malgré tout à voguer sur SailAway car à ma connaissance il n'existe pas d'autre simulation de navigation à la voile au large qui soit aussi étendue dans son réalisme comme dans son champ d'action, en l'occurrence planétaire et en temps réel.
Il n'empêche qu'en dehors d'une multitude de bateaux en balade ou qui grenouillent, au départ d'une course et encore plus à l'arrivée vous vous retrouvez avec quelques pékins seulement, dont seule une part est acharnée. Là encore c'est symptomatique.
Il y a tout de même des nouveaux marins, enthousiastes et motivés. C'est bien, il en faut plus et davantage ! Il leur faut néanmoins un minium de persévérance pour prendre durablement la mer avec SailAway. Les anciens sont très volontiers là pour les aider, répondre à leurs questions... et souvent donner la solution à des mystères qui planent dans le jeu, car SailAway deuxième du nom demeure une usine à gaz et est ponctué de devinettes techniques qui ne sont pas dans la notice.
On est très loin de l'affluence et l'ambiance qu'il y avait dans feu VOR (Virtual Ocean Races), pour mémoire petit jeu artisanal français de portée essentiellement hexagonale qui pouvait cependant aligner plus de 80 sympathiques concurrents sur une course. Je le cite car c'est à ma connaissance un ancêtre (il y a une 10zaine d'années) seul sur lequel SailAway peut se comparer : exactement le même principe de voile en temps réel sur la planète entière avec manœuvres et réglages qui se veulent fins, dans un esprit de simulation. VOR était, lui, sacrément bien fichu ma fois ! Et complet. Et ça communiquait, et ça rigolait bien. [Nostalgie évidente ;-] Hélas il a disparu... ses créateurs et développeurs ont du voguer leur vie et sans doute monnayer leurs talents... (en tout cas je l'espère). [On trouve encore quelques traces de VOR sur le net]
Pour revenir aux pékins sur SailAway, une petite part se manifeste dans le chat' du jeu, de temps en temps ; c'est très loin d'être l'ambiance du bar du club nautique de Brest ! Sur le Discord, français ou international, censé regrouper l'essentiel des SailAwayistes, ça ressemble à la pension où se sont enracinés quelques passionnés, quelques habitués taciturnes, tandis que des visiteurs passent en coup de vent, picorer les biscuits apéro puis s'en retourner à d'autres horizons ludiques. On fait le plus souvent dans le bref, le rapide... c'est dans l'ère du temps ! Mais probablement que les forces réellement passionnées et celles potentielles sont diluées dans l'extraordinaire multitude de jeux, de médias et de réseaux soi-disant sociaux qui existent désormais sur cette folle planète hyper-connectée...
Amen